Alors qu’il arpente les boulevards d’un Paris transformé, Jacques Damour se souvient de son ancienne vie à Ménilmontant… ciseleur sur métaux,  marié à Félicie, il était pauvre mais heureux avec ses deux enfants, Eugène et Louise. Tout a basculé pendant le siège des Prussiens. C’est le début de la Commune, Béru, un peintre en bâtiment affamé, qui mange bientôt matin et soir chez les Damour, tient des propos enflammés, prône la république, la justice et l’égalité et convainc le père et le fils d aller se battre sur les barricades. Mais Eugène est touché par une balle en pleine poitrine et meurt. Peu de temps après, Jacques Damour est fait prisonnier et est déporté au bagne de Nouméa. Berru, lui, a filé trois jours avant l’arrivée des troupes… C’est cet « ami » justement que Damour retrouve par hasard sur le pont Notre-Dame. Berru lui apprend alors que Félicie s’est remariée avec un riche boucher des Batignolles. Les deux hommes, grisés par le vin, partent pour la boucherie… Quelle sera la réaction de Félicie en voyant Damour qu’elle croit mort depuis dix ans ? Eugène va-t-il être vengé ? Et Louise, qu’est-elle devenue ?

Jacques Damour, un bon père de famille, aimant, père son fils pendant la commune et veut le venger. Emprisonné et envoyé en Nouvelle-Calédonie, il s’enfuit et rejoint l’Australie, puis les Etats-Unis, pour revenir en France plusieurs années après son départ. Un vieil ami le reconnaît et lui présente sa fille, abandonnée par sa mère.
Le récit est tragique. Le personnage, faible mais bon, s’imagine faire fortune pour retrouver sa famille ensuite. Mais rien ne va, tout part de travers. Jacques Damour est une personne comme tellement de monde, décalé avec son univers. Paris a changé, mais pas lui. Une histoire magnifique, marquée par la résignation et de beaucoup d’abnégation. Une histoire généreuse, complète dans un seul tome, ce qui aujourd’hui est appréciable quand on constate que tous les éditeurs proposent systématiquement des récits qui s’étalent sur plusieurs albums.
Le dessin est fluide, virevoltant, léger, souple. Un coup de crayon qui propose les émotions des personnages avec autant de détails qu’il en faut, tout en étant minimaliste. Le dessin est juste ce qu’il faut, comme il faut. La couleur aurait pu ne pas exister, le noir et blanc suffire, mais elle améliore le côté tragique de la situation, elle est indépendante du dessin, elle apporte quelque chose.
Un récit bien adapté, un graphisme parfait, une bande dessinée comme on les aime.
Je remercie Babelio et Sarbacane pour ce partenariat.

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