Légendes de Parvaterra 1. Là où les enfants ne s’aventurent pas – Raul Arnaiz

parvaterra« La légende veut que, jadis, les Adultes ont disparu du monde sans laisser de trace.
Depuis, nous, les Enfants, nous sommes les seuls habitants de Parva Terra. Le temps s’est arrêté et nous sommes devenus immortels. Nombreux sont ceux qui pensent que les Adultes ont existé un jour. D’autres affirment que les Enfants ont toujours gouverné ce monde. C’est la raison pour laquelle nos tribus sont en conflit. Cependant, une ancienne prophétie annonce le jour oh nous devrons découvrir les secrets du passé…
Un jour où, tous ensemble, nous nous dresserons contre un fléau qui menacera à nouveau notre petit monde. Même si, bien sûr, tout cela n’est qu’une légende… »

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier les organisateurs du Festival BD de Solliès-Ville 2010 qui nous ont offert ce premier volume des Légendes de Parvaterra.

Les premières pages sont magnifiques. Le dessin est sublime, les couleurs sont superbes.

L’histoire de ce premier tome est de nous faire découvrir la légende de Parvaterra que vous trouverez dans le résumé, mais aussi les tribus peuplant ce monde et les personnages principaux. Et là, rien à dire, c’est un premier tome comme il se doit, avec une dernière page qui nous laisse présager de belles aventures dans les prochains volumes.

Le donjon de Naheulbeuk tome 3 – John Lang et Marion Poinsot

naheulbeukt3La compagnie la moins douée de la Terre de Fangh poursuit le rêve de gagner enfin les pièces d’or promises en échange d’une abominable statuette. Seulement, la voix-off l’avait prédit : «les dangers ne se trouvent pas toujours à l’intérieur des donjons…» La traversée des territoires sauvages n’est pas une promenade de grand-père, à plus forte raison quand le groupe comporte une Elfe naturiste, un Nain dont les blagues ont le poids d’une enclume et une Magicienne fâchée avec les points cardinaux… Armez-vous d’un bon gourdin, de deux saucissons et d’une gourde de vinasse, et suivez-les à travers la deuxième saison de Naheulbeuk.

Dans ce volume, notre compagnie préférée a récupéré la statuette et se trouve au point de rendez-vous pour récupérer la récompense promise. Mais un parchemin qui n’est pas magique apparaît comme par enchantement et leur demande de se rendre dans une autre bourgade pour pouvoir peut-être retirer les quelques piecettes qu’on leur doit. Les voilà donc sur la route. Loin du donjon, nos héros traversent le pays. Vous aurez droit à une belle elfe complétement nue prenant son bain, un vampire hémophile et plein d’autres choses. Un bonheur de lire ces pages. Les dessins et les couleurs sont toujours magnifiquement bien travaillés. Les dialogues sont hilarants et vous retrouvez des situations qui vous refont revivre avec nostalgie les parties quand vous êtiez adolescent.

La fleur de Guernica – James Noël et Pascale Monnin

guernicaSismo est amoureux. Amoureux fou de ­Rosemonde, la plus belle fille de Port-au-Prince, la plus belle fille de l’univers. Et puis la terre tremble, et la terre dévaste la réalité des ­amoureux. Même les cœurs qui ne connaissent que la douceur des regards apprennent dans l’effondrement sourd du béton la misère des hommes.
Sismo est amoureux et rien des instants de chance qui l’ont épargné, lui, sa mère et sa tante, ne peut atténuer l’inquiétude qu’il a pour ­Rosemonde. Rosemonde sous les décombres, Rosemonde qui lui avait fait découvrir le matin même un tableau bizarre de Picasso : Guernica.

Avant de commencer cette chronique, nous tenons à remercier BoB et Vents d’ailleurs pour ce partenariat.

L’avis de REM, 9 ans, spécialiste Jeunesse

J’ai lu cette belle histoire. Je n’ai pas compris immédiatement que le livre parlait du tremblement de terre à Haïti. Je m’en rappelle parce qu’à la télévision, ils en parlaient tous les jours et pourtant je n’ai pas compris. C’est mon papa qui me l’a dit que l’histoire se déroulait à Haïti. J’ai aimé l’histoire.

Les images étaient très belles. Grâce à ce livre, j’ai pu découvrir une peinture de Picasso. Un peintre apparemment célèbre qui a fait une belle peinture sur Guernica.

L’avis de Skritt, papa de REM

Le graphisme est une part très importante lorsque nous lisons, nous les parents, une histoire à son enfant, et bien que je n’ai plus lu d’histoires à mon grand de 9 ans depuis un bon moment, j’ai quand même essayé de partager cette lecture avec mon dernier de 4 ans.

J’ai trouvé les illustrations magnifiques, très colorés, avec à chaque fois une couleur dominante informant immédiatement le lecteur sur l’ambiance et l’atmosphère du texte lu.

L’histoire retrace la vie de Sismo, un jeune garçon, pendant le tremblement de terre à Haïti. Dans un moment aussi douloureux, Sismo ne pense qu’à Rosemonde. Quelle difficulté de parler d’un événement aussi terrible à des enfants en utilisant les bons mots. J’ai trouvé l’histoire assez triste et je vous avoue que mon dernier n’y a rien compris.

Mais avec mon grand, nous avons (re)découvert Guernica, l’oeuvre de Picasso, Guernica, la cité détruite, et la relation avec le livre que nous venions de lire.

Avec mon expérience de parent de trois beaux enfants (ne cherchez plus, c’est les miens les plus beaux), je pense que cette histoire s’adressera plus à des enfants âgés de 8-9 ans que pour des enfants de 6-7 ans.

Nous remercions Bob et Vents d’ailleurs.

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Le donjon de Naheulbeuk à la plage – John Lang et Marion Poinsot

coffretnaheulbeuk« Bon, alors, vous en avez marre des trucs sérieux ? Des héros héroiques ? Des compagnies propres sur elles ? Alors voici l’histoire d’un groupe d’aventuriers pas comme les autres…Entrez avec eux dans le Donjon de Naheulbeuk à la recherche de la dernière statuette de Gladeulfeurha qui permettra l’accomplissement de la Prophétie ! »
 

Ce coffret contient l’intégrale de la saison 1 au format Comics, un drap de bain à l’effigie de la magnifique elfe du groupe et un cahier de coloriage.

Ce coffret est une merveilleuse idée de cadeau pour l’aficionado du Donjon de Naheulbeuk. La première saison dans un format facilement transportable regroupe donc les deux tomes, le drap de bain est grand et large, idéal pour la plage, et le cahier de coloriage est complétement inutile. L’avantage de ce coffret est le rangement qu’il vous procure pour y insérer tous vos volumes du Donjon de Naheulbeuk.

Maléfices – Maxime Chattam

maleficesPortland est sous le choc. Un criminel s’introduit dans les maisons pour y déposer des araignées parmi les plus dangereuses au monde. Les unes après les autres, les familles comptent leurs blessés, leurs morts. Dans le même temps, on découvre dans la forêt des corps de femmes entièrement momifiés dans de la soie d’araignée. Les victimes sont vidées de leurs organes, comme aspirées. Les rumeurs les plus folles se propagent…

Joshua Brolin et Annabel O’Donnel s’immiscent dans l’enquête. L’ex-profiler du FBI et la détective new-yorkaise vont entrer dans la toile et faire face à l’impensable. Quel est ce monstre, qu’on surnomme bientôt Arachné, et dont les empreintes sont celles de personnes disparues ? Comment fait-il pour entrer chez ses victimes sans jamais être vu, sans effraction, et enlever ses proies en pleine nuit au nez et à la barbe de toute la famille ? Peu à peu, on commence à murmurer le pire. Et s’il n’était pas humain ?

Maléfices : un thriller explorant l’une de nos peurs les plus répandues, celle des araignées. Un suspense mené tambour battant, et la terreur à tous les coins de page.

Voici le premier roman de Maxime Chattam que je lis. Son écriture est fluide, et c’est très facile à lire du début jusqu’à la fin. Mais avant de rentrer dans la critique sympathique, je voudrais parler d’un point qui m’a chiffonné l’esprit. Maxime Chattam est un auteur français ayant séjourné aux Etats-Unis et principalement à Portland où se déroule l’intrigue du roman. Mon problème vient du fait que cela se ressent dans l’histoire, la description des personnages, des décors, des habitudes au quotidien… En effet, un auteur français, même s’il a vécu quelques temps aux Etats-Unis pense comme un français et non comme un américain, et certains détails dans sa manière de décrire reste française. J’ai eu l’occasion de lire des polars ou thrillers américains et leurs auteurs respectifs décrivent une amérique comme ils l’ont vécu depuis leur naissance et non comme un étranger ayant passé plusieurs séjours plus ou moins longs. J’espère que vous aurez compris ce que j’ai essayé de décrire sur mon ressenti, peut-être que vous aussi l’avez-vous lu et cette impression l’avez-vous peut-être vécue.

C’est un très bon thriller qui nous fait vivre une multitudes de rebondissements et de découvertes nous menant toujours sur une fausse piste. Je dois avouer que j’avais une petite appréhension devant les 600 pages du roman, mais j’ai été agréablement supris en les lisant aussi rapidement. Il n’y a pas de longueur et l’auteur nous tient en haleine jusqu’à la fin. Les personnages sont très bien décrits et  on ne se perd pas une seule fois face au nombre de personnages secondaires. De plus, les dialogues sont très bien réalisés.

Les dernières pages sont à avaler en une seule traite, nous donnant envie à chaque fin de paragraphe de connaître la suite. Un coup on finit le chapitre sur la surprise affichée par Annabel lorsqu’elle arrive en haut du chemin, une autre fois lorsque Josh ouvre une porte. Nous avons presque le sentiment de se trouver devant notre écran à se regarder un bon film avec beaucoup de suspense.

Vous l’aurez compris, malgré un petit point négatif, le roman est un très bon thriller qui allie tous les ingrédients pour vous faire prendre du bon temps.

C’est de l’eau – David Foster Wallace

cestdeleauUnique dans l’œuvre de David Foster Wallace, nécessaire et accessible à tous, une courte allocution, mais vraie leçon de philosophie, profonde et inspirée, pour garder la force de vivre et nous inciter à la compassion.

Né en 1962 dans l’Illinois, David Foster Wallace commence à être publié dans les années 90 aux Etats-Unis. Il est auteur de nombreux essais et recueils de nouvelles, ainsi que d’un roman épique, Infinite Jest, à paraître au Diable Vauvert. Ses thèmes de prédilection sont la culture américaine, la dépendance sous toutes ses formes et l’excès.

Le 12 septembre 2008, âgé de 46 ans, il s’est suicidé à son domicile de Claremont en Californie.

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier BoB et les Editions Au Diable Vauvert pour ce partenariat.

Voici le premier ouvrage philosophique que je lis et que je m’apprête à critiquer. Je dois avouer que cette allocution, bien que trop courte, est très intéressante. C’est un ouvrage à lire, absolument. J’ai trouvé ce texte extrêmement intéressant, avec lequel il nous faut continuer à en discuter. Je comprends mieux les réactions de certaines personnes, mais j’aimerais pousser la réflexion.

Nous imaginons que l’université est censée nous apprendre à réfléchir, mais est ce que ce ne serait pas plutôt le contraire. Est ce que l’enseignement à l’université ne pousserait pas les jeunes diplômés à réagir de cette manière…

Je remercie BoB et Au Diable Vauvert pour ce partenariat.

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Le décalogue 9. Le papyrus de Kôm-Ombo – Giroud et Faure

decalogue9Le Caire, août 1798. Eugène Nadal et le peintre et archéologue Fernand Desnouettes s’aventurent dans un temple inconnu de Kôm-Ombo, dans la vallée du Nil. Au fond du Labyrinthe de Thôt, ils découvrent toute une série d’objets bouleversant les connaissances sur le Coran, dont un papyrus et une omoplate de chameau sur laquelle Mahomet aurait lui-même rédigé sa dernière sourate. Tout deux vont alors s’affronter : Faut-il oui ou non divulguer des informations si importantes ?…

Cette série est vraiment perturbante. Plus nous avançons, plus le scénario est complexe et passionnant. Dans ce neuvième tome, nous rencontrons le capitaine Nadal et le peintre Desnouettes qui cherchent et découvrent les origines de la religion mulsumane en rencontrant une tribu parlant l’arabe d’il y a mille ans.

Le scénario est intéressant et nous fait découvrir enfin comment a été sorti l’omoplate de ce sanctuaire caché, mais aussi comment les illustrations de Desnouettes ont été créées, et dans quelles conditions. Enfin, un tome intéressant qui va au cœur du problème, et attendre autant de temps et arriver à un neuvième tome pour enfin ça, c’est long, d’autant que beaucoup des albums précédents étaient d’un niveau juste moyen.

L’histoire est riche et pleine de rebondissements. Les bonnes intentions ne sont peut-être pas les meilleures à prendre mais surtout, nous nous rendons compte que c’est l’amour qui définit ce Nahik et qui lui confère le malheur qui le suit, et dès sa création dans les sables des déserts chauds et secs, c’est une femme et un homme, épris du plus beau sentiment qui deviennent les porteurs du mal.

Le graphisme est encore une fois réalisé par un dessinateur différent. Le dessin est typique des années 70-80, au même titre que Blue Berry ou encore Thorgal. Loin d’être un dessin contemporain, travaillé à l’ancienne certainement, l’époque dans laquelle s’inscrit ce neuvième tome se prête bien finalement à ce style un peu vieillot, désuet. Les personnages et les décors sont bien travaillés, et le graphisme est d’une bonne qualité hormis le fait qu’il donne cette impression d’ouvrir une bande dessinée d’il y a trente ans.

Une bande dessinée dans l’ensemble qui relève largement le niveau de cette série. Alors pourquoi cette série dure autant de temps alors que quelques tomes de ce niveau été suffisant.

Une bien étrange attraction – Tom Robbins

couv yaak éxéFausse gitane mais vraie voyante, la belle Amanda et son mari John Paul Ziller, artiste et magicien inséparable de son babouin, ouvrent un zoo et un stand de hot dogs au bord de l’autoroute. Là, ils rétablissent le cirque de puces comme art populaire et le culte de la fécondité comme religion ultime.Quand débarque leur ami Plucky Purcell, ancien joueur de football et dealer à ses heures, les ennuis commencent. Ayant par accident infiltré une armée secrète du Vatican, Plucky s’est retrouvé à Rome où il a découvert le corps momifié du Christ oublié dans une catacombe. Après l’avoir dérobé et ramené aux États-Unis, il vient le cacher dans leur zoo et remet l’avenir de la civilisation occidentale entre leurs mains. Mais le FBI et la CIA veillent.

Une bien étrange attraction est un livre foisonnant qui repousse les frontières de l’imagination et nous entraîne au cœur des sixties. Ce roman fantasque,mi-divertissement apocalyptique mi-suspense métaphysique, répond avec génie aux questions fondamentales de notre époque.

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier BoB et les éditions Gallmeister pour ce partenariat.

Le roman de Tom Robbins est un ovni dans l’univers de la littérature. Vous n’avez jamais rien lu de similaire et ne lirez jamais quelque chose d’identique. L’auteur a concocté une oeuvre tellement différente que l’on se demande ce qu’elle fait là, comment cette idée lui est-elle sortie de la tête, et pourquoi ?

Vous êtes prévenu, rien ne sera pareil après la lecture de l’oeuvre de Tom Robbins. On pourrai la résumer en une oeuvre « différente » et je vous avoue que c’est sacrément difficile d’écrire une chronique sur un roman aussi fantasque.

De longs passages sont assez ennuyeux, parce qu’ils n’ont rien à voir avec la trame, alors que d’autres sont vraiment hilarants. Il y a des quantités de répliques digne des plus grands films du cinéma, et des questions philosophiques élucidées par Amanda qui vous feront réfléchir sur l’essentiel.

Un roman qui retrace les pensées des vraies sixties, tellement décalées par rapport à la réalité, mais qui ont le mérite d’aller jusqu’au bout, et c’est pour cela qu’il faut lire ce roman, pour son côté hilarant, son côté décalé et si différent.

Vous serez peut-être déçu après l’avoir lu, ou vous prendrez conscience que vous avez lu le roman qu’il fallait au bon moment. Une oeuvre inclassable… à lire…

Je remercie BoB et Gallmeister.

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Lettre à Delacroix – Tahar Ben Jelloun

lettredelacroix« Parce que vous êtes « le plus suggestif de tous les peintres », je pense pouvoir vous faire revenir au Maroc par la magie du verbe. Je vous imagine en ce début d’année 1832, jeune homme élégant et réservé, quitter votre atelier de la rue des Fossés-Saint-Germain, laissant derrière vous une lumière retenue, empêchée par un ciel gris et bas d’éclater, une lumière brève et faible à laquelle les Parisiens finissent par s’habituer. Vous sortez de ce quartier et vous vous trouvez, quelques jours après, inondé par une lumière si vive, si pleine et même brutale que vous subissez un choc. Vous êtes à la fris en Méditerranée et face à l’océan Atlantique « . Tahar Ben Jelloun rend hommage à Eugène Delacroix, converti à la lumière lors de son voyage en Afrique du Nord. Mais au-delà du peintre génial, c’est la beauté de tout un pays qu’il célèbre : celle du Maroc.

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier BoB et les éditions Folio pour ce partenariat.

Cette lettre est un hommage magnifique au peintre Eugène Delacroix mais surtout au Maroc. Moi qui ne suis pas un adepte de la peinture, ni de l’Afrique, Tahar Ben Jelloun me donne envie de m’y intéresser. Tout d’abord, la peinture par ce maître qu’est Delacroix, par les détails décrits m’apprend énormément et me pousse à y faire attention la prochaine fois que je me retrouverais devant une oeuvre de ce genre. Ensuite, l’Afrique par le Maroc qui nous pousse à aller vouloir visiter ce pays, non pas comme un touriste lambda mais comme un explorateur, un ethnologue qui s’immiscerait dans la vie des marocains pour partager leur vie de tous les jours.

De la belle littérature comme je n’en lis pas souvent, cette lettre est bien trop courte tellement j’ai eu un énorme plaisir à la lire. Attention, Monsieur Ben Jelloun, j’espère que vous rentrerez dans le cercle très fermé des auteurs qui seront étudiés au lycée et que vous resterez dans la mémoire de toutes et de tous comme le sont Zola, Baudelaire ou encore Hugo.

Je remercie BoB et Folio pour ce partenariat.

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Comment dormir, petit précis du savoir-vivre de chambre – Dr Ralph Y. Hopton et Anne Balliol

commentdormirNe vous y trompez pas longtemps… les très anglais Dr Ralph Y. Hopton et Anne Balliol n’existent pas, et ce petit précis est un pastiche génial parfaitement exécuté, une supercherie littéraire exemplaire concoctée par deux satiristes américains d’avant-guerre, Harford Powel et Edward Streeter.

Edward Streerter — à qui l’on doit un fameux roman, Le Père de la mariée plusieurs fois adapté au cinéma — joue le rôle d’Anne Balliol ; et Harford Powel, celui du Dr Hopton… à moins que ce ne soit l’inverse. Bref, ils ont réussi ici le pari délicat de créer un guide parodique du savoir-vivre de chambre qui pourrait tout à fait passer pour un vrai, mais qui se moque de tout de façon légère, et surtout de lui-même.

Petit objet précieux et étonnant, Comment dormir est le parfait cadeau ; il s’inscrit dans la lignée des textes littéraires et caustiques qui ont marqué le début du xxe siècle et reviennent en force aujourd’hui avec Will Cuppy, Stephen Leacock, Robert Benchley ou S.J. Perelman.

Faussement machiste, vraiment drôle et parfaitement rythmé ce bijoux de la littérature américaine humoristique est à mettre entre toutes les mains, surtout si elles sont propres.
« Même les gens les plus civilisés sont des sauvages à la nuit tombée. » — Sir Walter Scott
« Si ce petit livre ne donne pas à votre partenaire une idée générale de comment il faut se comporter la nuit, nous vous conseillons de la, ou de le, remplacer par un animal de compagnie. » — Anne Balliol
« S’il y a une chose que vous ne pouvez sûrement pas vous payer cette année, c’est bien un divorce, alors évitez une telle dépense et achetez ce livre. » — Dr Ralph Y. Hopton

Avant de commencer cette chronique, nous tenons à remercier BoB et les éditions Monsieur Toussaint Louverture pour ce partenariat.

Honneur aux demoiselles, nous débuterons par l’avis de la femme qui partage mon lit.

Elle – Lorsque j’ai pris le livre en main j’ai été attirée par sa couleur rouge flamboyante et l’humour de la banderole bleue. Mais dès les premières pages j’ai été déçue. Pourquoi rééditer un livre écrit dans les années 30 aujourd’hui même traduit de l’anglais car je trouve que les idées, même si j’ai été amusée, sont dépassées et dégradantes pour l’image de la femme car ce livre a été écrit par un homme mysogine.
De plus ce livre n’est pas écrit pour le petit peuple en 1930 mais et surtout pour les gens plus fortunés car ces personnes décrites dans le livre ont une employée de maison, voyage en wagon lit, leurs amis possèdent des bateaux…. Pour finir, ce livre m’a déçue et je m’attendais à mieux.

Lui – Pour ma part, j’ai adoré lire ce petit précis, ou plutôt, je l’ai dévoré. Tout est tourné à la dérision, même si certaines scènes paraissent réellement réalistes et loin d’être satiriques. Dés la première ligne, dés le premier mot, nous sommes confrontés à beaucoup d’humour. De l’humour qui se prend au sérieux, de l’humour potache, de l’humour décalé, de l’humour noir, de l’humour, de l’humour, de l’humour. C’est un condensé de bonne humeur qui m’a fait beaucoup rire et j’en redemande. Et bien que les auteurs nous aient concocté un petit précis humoristique, ils n’ont rien oublié, rien laissé au hasard. Ils passent toutes les situations possibles et inimaginables au peigne fin, les décryptent pour nous donner la bonne marche à suivre. Ce petit précis est à lire absolument et aussi à faire lire.

Cette chronique est terminée, je suis fatigué. Avant de partir au lit, je tiens à remercier BoB et Monsieur Toussaint Louverture. Bonne nuit à toutes et à tous…

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