Titeuf 12. Le sens de la vie – Zep

Les lecteurs seront ravis de retrouver leur héros dans ce nouveau recueil intitulé judicieusement Le Sens de la vie. Cet album voit Titeuf s’interroger, avec une fraîcheur et un ton sans cesse renouvelé, sur le pourquoi de l’existence, plaçant ses questions sur de vertigineuses hauteurs philosophiques : la vie, l’amour, la mort, l’injustice, comme sur de petites choses triviales et quotidiennes, car au fond Titeuf n’a qu’une peur, celle de grandir.

Dans cet album bourré de gags vraiment intéressants, comiques, voire hilarants, nous avons des aspects très pipi caca vomi. Titeuf nous raconte son quotidien comme à son habitude, avec ses mots, et nous fait part de ces moments où l’on joue avec la crotte d’un chien, le dégueulis du copain… C’est un très bon album, parfois un peu crade, mais très bon. Et c’est le genre d’album sympa qu’on aime lire chez Titeuf. Un petit garçon qui cherche à faire pas mal de conneries. Le graphisme ne bronche pas d’un poil, toujours pareil. Un ensemble assez bien réalisé pour un douzième album.

Claudia 1. La porte des enfers – Pat Mills et Franck Tacito

Prématurément décédée suite à un sacrifice raté, la gardienne de la porte des enfers renaît dans le chaos de Résurrection où elle est adoubée chevalier vampire sous le nom de Claudia Démona. Tout serait pour le mieux dans le pire des mondes n’était la clause de son contrat qui lui impose d’achever dans les six mois ses obligations terrestres. Hors personne n’est jamais ressorti des enfers…

Par les auteurs de Requiem, la bande dessinée qui est dérangeante mais au scénario bien ficelé, voici Claudia, dans le même univers. La couverture est magnifique, d’autant que la nouvelle édition de Glénat présente une sulfureuse Claudia. Mais après quelques pages, la déception s’invite et ne nous quitte plus jusqu’à la dernière page. Le dessin est très, trop souvent médiocre. Certes, Claudia est bien en chair, mais une bande dessinée ne peut se contenter d’une pouliche à la poitrine opulente et à la croupe enivrante. Il nous faut un scénario, une histoire. Et là, c’est raté, il n’y a rien, c’est vide. Le récit est pauvre, sans humour. En réalité, la couverture est mensongère et donne un niveau que la bande dessinée ne parvient pas à égaler. C’est vraiment très décevant.

Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur – Harper Lee

Dans une petite ville d’Alabama, à l’époque de la Grande Dépression, Atticus Finch élève seul ses deux enfants, Jem et Scout. Avocat intègre et rigoureux, il est commis d’office pour défendre un Noir accusé d’avoir violé une Blanche.

L’histoire se déroule dans les années 30 aux Etats-Unis, des Etats-Unis ségrégationnistes, racistes, dans des campagnes haineuses, irrespectueuses des noirs et en réalité de toutes personnes différentes de l’américain blanc moyen. Scout, un petite fille, un peu garçon manqué, nous raconte les événements de son quartier, de son école, et d’un événement qui fit trembler cette petite ville de Maycomb. Le viol d’une fille par un noir. Le récit est prenant, l’écriture parfaite, la lecture se fait avec une grande fluidité. L’auteur nous mène au coeur de cette amérique profonde, dans les yeux de Jean Louise « Scout », un personnage tellement attachant.
Ce livre est devenu un grand classique américains et l’auteur a reçu le prix Pulitzer. Le récit est poignant mais surtout la narration est excellente, sans accroc. Se retrouver dans le personnage de Scout est déroutant au début mais finalement nous permet d’émettre un avis pur et juste sur la société de cette époque. Il y a des romans, des livres, qui se doivent de figurer dans toutes les bibliothèques et d’être lus au moins une fois, celui-ci en fait partie, au même titre qu’un Victor Hugo.

Elric 3. Le loup blanc – Michael Moorcock, Blondel, Cano, Recht et Telo

Un an s’est écoulé depuis qu’Elric a quitté Imrryr, son palais et son trône, laissant derrière lui une Cymoril profondément blessée et folle de chagrin. Un an qu’il arpente les Jeunes Royaumes, sous le regard distant mais toujours présent d’Arioch, son protecteur. Un an qu’il marchande ses talents de sorcier et combattant au plus offrant, forgeant à chaque bataille la légende du guerrier albinos dont l’Épée Noire à son flanc fait trembler les guerriers les plus braves. Aujourd’hui, il n’est plus Elric de Melniboné, quatre cent vingt-huitième empereur du peuple de R’lin K’ren A’a. Aujourd’hui, les Jeunes Royaumes le connaissent sous le nom de Loup Blanc.

Ce troisième tome poursuit la saga d’Elric, l’empereur d’un empire en perdition, voué au chaos. Elric, l’empereur faible, au sang impur, hors norme pour ses contemporains. Ce troisième épisode nous mène plus tard, après son départ d’Imrryr, en train de traverser les Jeunes Royaumes, en opposition au royaume millénaire de ce peuple supérieur aux hommes. Elric qui a fuit à cause de son épée, Stormbringer, vivante lui insufflant la vie, le poussant à tuer pour s’abreuver des âmes perdues. Il rencontre Smiorgan, un pirate, qui va l’accompagner.
Le récit est parfait, le montage, l’adaptation en bande dessinée est bien construit, c’est parfait. Les quelques modifications apportent du renouveau à cette saga qui a déjà quelques décennies. Elric revit dans cette première partie à l’initiative de Blondel. Le dénouement bien différent de l’oeuvre originale est surprenant et pourtant bien imprégné de l’oeuvre.
Le graphisme est magnifique et j’ai une préférence pour cet album qui est particulièrement réussi. L’auteur s’accompagne de dessinateurs qui donnent le meilleur pour cette adaptation de Moorcock. Un très bon album.
Je remercie Babelio et Glénat pour ce partenariat.