Lucky Luke 32. La diligence – Morris et Goscinny

ladiligenceCe personnage immortel parcourt depuis 1947 l’histoire de l’ouest américain. Il y a rencontré des personnages célèbres (Jesse James, Calamity Jane, Billy the Kid, Sarah Bernhardt…). Lucky Luke est l’homme des missions impossibles, le défenseur des pauvres, des veuves et des orphelins, bref le parfait héros ! Son cheval, Jolly Jumper, est un parfait compagnon de ce « poor lonesome cowboy ». Les frères Dalton se dressent perpétuellement sur le chemin de Lucky Luke ce qui permet à ce dernier de les poursuivre continuellement et de les confier à la justice.

La Diligence est un album qui montre un Lucky Luke toujours prêt à redresser les torts. Dans cet épisode, il accepte d’accompagner une diligence transportant de l’or qui doit traverser le Far-West. Bien sûr, les rencontres en cours de route se multiplient. Des bandits de grand chemin aux indiens, la diligence passe ces obstacles avec humour et parfois un peu de chance.

Les auteurs s’amusent à caricaturer les personnages comme les voyageurs. On retrouve un joueur de cartes qui est un tricheur, un couple dont la femme castratrice humilie son mari, un prêtre voulant prêcher la bonne parole aux peaux rouges, un vieux chercheur d’or qui préfère mourir que de laisser son trésor.

Du début jusqu’à la fin, les auteurs s’amusent avec les situations et les scènes sont bien réalisées au niveau de la mise en page et des couleurs pour donner du rythme. Au départ, les habitants forment un couloir, chapeau bas, en mémoire des prochaines victimes des bandits, tellement le chemin sera périlleux. Les paris que se font les voyageurs entre eux à la moindre occasion sont hilarants.

Ce qui est appréciable, c’est la recherche documentaire des auteurs pour réaliser tel ou tel album. Dans cet opus, il s’agit du chemin employé par la diligence ainsi que l’un des bandits rencontrés. Nous sommes dans une bande dessinée comique destinée aux plus jeunes et pourtant nous continuons à apprendre sur cet univers qu’est la conquête de l’ouest.

Je me demande parfois si Lucky Luke est vraiment destiné aux enfants car j’ai trouvé un humour cynique, noir de temps en temps. Mais cet album a le mérite de faire partie des meilleurs albums des deux compères que sont Morris et Goscinny.

Lucky Luke 33. Le pied-tendre – Morris et Goscinny

piedtendreCe personnage immortel parcourt depuis 1947 l’histoire de l’ouest américain. Il y a rencontré des personnages célèbres (Jesse James, Calamity Jane, Billy the Kid, Sarah Bernhardt…). Lucky Luke est l’homme des missions impossibles, le défenseur des pauvres, des veuves et des orphelins, bref le parfait héros ! Son cheval, Jolly Jumper, est un parfait compagnon de ce « poor lonesome cowboy ». Les frères Dalton se dressent perpétuellement sur le chemin de Lucky Luke ce qui permet à ce dernier de les poursuivre continuellement et de les confier à la justice.

Dans cet épisode, l’un des amis de Lucky Luke décède et lègue son ranch à son neveu qui habit encore le vieux continent. Mais l’un des voisins convoite ce ranch et veut l’obtenir par tous les moyens. A l’arrivée du pied-tendre (nouveau venu), Lucky Luke le met sous sa protection.

Dans Le pied-tendre, les auteurs nous offrent un vrai scénario, assez simple mais très efficace dans lequel Lucky Luke joue son rôle de défenseur des plus faibles. Mais c’est sans compter sur un pied-tendre qui ne se laisse pas faire. Arrivé de son Angleterre très aristocratique, il s’adapte rapidement aux coutumes et fait montre de ses talents autant avec sa quincaillerie (au revolver) qu’avec ses poings.

Lucky Luke documente le lecteur et l’intéresse sur les thèmes abordés dans chaque épisode. Le pied-tendre ne déroge pas à la règle. L’Amérique est un pays complètement égalitaire qui laisse la part belle aux talents. Ce Lord tout fraîchement débarqué a la chance d’en posséder quelques-uns et d’avoir acquis justement l’amitié du cow-boy.

Un épisode de cow-boy solitaire intéressant, avec quelques rebondissements pour tenir le lecteur en haleine jusqu’à la fin. Malgré le nombre impressionnants d’albums, Le pied-tendre est le trente-deuxième opus, ce Lucky Luke est loin d’être lassant et reste un plaisir à découvrir.

L’instituteur et le sorbonagre – Alain

sorbonagreEn 1932, Alain, le professeur Émile Chartier (1868-1951), qui a enseigné en khâgne au lycée Henri-IV pendant près de vingt ans, publie le fameux recueil de ses Propos sur l’éducation. C’est en 1906 qu’il met au point cette forme littéraire qu’il affectionnera jusqu’à la fin de sa vie : il donne alors de brefs billets très incisifs à La Dépêche de Rouen et de Normandie. Bon nombre d’entre eux concernent ce qui est le combat majeur d’Alain : l’instruction, l’enseignement de la démocratie, l’émancipation de l’esprit et de l’intelligence. Les 48 propos sur ce sujet parus entre 1906 et 1914 sont ici rassemblés pour la première fois, ils n’avaient jamais été réédités. Plusieurs gardent une grande justesse d’appréciation de l’institution scolaire qui, en dépit de son idéal républicain affirmé, défaille : un enseignement positiviste pour formater les esprits ; la tentation du réformisme et la novation pédagogiste permanente ; la difficile lutte contre la bêtise et la soumission. Ces 48 propos d’un Normand sont suivis de deux propos inédits : l’un, retrouvé récemment dans les manuscrits d’Alain et qui aurait pu être rédigé pendant la Première Guerre mondiale pour Le Roi Pot ; l’autre, destiné à une revue de gauche roumaine qui devait se voir interdire de publication en 1940, est une formidable conclusion : il n’y a d’autres issues pour l’humanité que de cultiver le culte de l’esprit. Quelques mots appelant à cette véritable Grande Révolution, quelques mois avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Ce petit ouvrage regroupe 50 billets d’Emile Chartier, dit Alain, instituteur au début du XXème siècle qui sont parus dans da la presse de l’époque. Il dresse un bilan catastrophique de l’enseignement de l’époque et propose parfois des solutions. Il part généralement d’un constat suite à une conversation ou un courrier pour écrire son article. Un siècle plus tard le constat est équivalent, les solutions pour beaucoup toujours pas appliquées. La critique parfois est sévère, mais reste objective tout de même. La prise de recul par rapport à la profession était nécessaire et même aujourd’hui, les grands réformateurs n’en ont pas eu. Alain explique pourquoi ils n’y arrivent pas, pourquoi ils n’y arriveront jamais, et surtout, pourquoi les prochaines générations ne risquent pas d’y arriver. Alain c’est un professeur qui aime l’enfant, le considère, sentiment rare à l’époque, qui l’est moins aujourd’hui, mais qui reste présent. Vous qui peut-être lirez ce petit ouvrage comprendrez donc mieux les réactions de tel professeur, de tel adulte, lorsque vous étiez encore élève. Parce que même écrit en aux alentours de 1911, ces billets un siècle plus tard, en 2011, gardent un caractère très contemporain. Une critique qui datent mais qui restent toujours d’actualité.

L’anatomie du ciel – Zoran Penevski et Ivica Stevanovic

anatomieÔ Prince Stellane, le Conseil des Nains s’est ému du drame affreux que vous vivez. Nous avons décidé de vous envoyer l’Elu pour vous aider à retrouver votre fiancée Nora enlevée le jour même de vos noces. Hélas, il ne nous appartient pas de désigner l’Elu qui devrait être le meilleur d’entre nous. C’est le démon Titivillus dévoreur de lettres qui a révélé le nom de… Thobie. Catastrophe ! Il n’a jamais rien compris aux leçons de magie de l’Ecole des Nains. Il a même été classé dernier en harrypotérisme ! Tout le monde sait que Thobie serait incapable de reconnaître la moindre sorcière en plein coeur de Salem. Et c’est à lui que nous avons dû confier le Livre des Livres, le grimoire qui contient tous nos secrets, le recueil sacré de la nano-alchimie, L’Anatomie du Ciel.

Les Gyrgolls, des nains, sont appelés par un prince pour retrouver sa fiancée qui a été enlevée. Les Gyrgolls se réunissent pour écouter un petit démon qui doit choisir celui qui sera envoyé. Le démon sélectionne un Gyrgoll du nom de Thobie. Il a en charge alors un livre, L’anatomie du ciel, où est censé s’y trouver tous les secrets. Mais Thobie n’est pas un Gyrgoll comme tous les autres, il est plutôt paresseux, un peu bête et surtout peureux.

Cette bande dessinée démarre sur une idée originale et peu commune. Le Gyrgoll assiste impuissant à la poursuite du prince par son ennemi. Ce Gyrgoll qui détient le secret grâce à son livre essaie tant bien que mal d’aider son partenaire mais sans succès. Son livre qu’il garde jalousement des attaques de l’ennemi du prince recèle en réalité une réalité surprenante.

Le dessin est beau, tout en noir et blanc, le coup de crayon est assez baroque et sombre. J’ai été par contre très déçu par les dialogues, un peu trop contemporain et décalé par rapport au contexte.

Je reste donc sur un avis très mitigé de cette bande dessinée. Autant le dessin comme l’idée m’ont énormément plu, autant les dialogues m’ont repoussé. J’ai l’impression que les auteurs sont passés à côté d’une création qui aurait pu se démarquer indéniablement par son originalité mais qui n’a pu le faire à cause de choix litigieux.

Les cités des anciens 2. Les eaux acides – Robin Hobb

eauxacidesLe grand jour se profile : Alise et Thymara vont enfin rencontrer les dragons, l’une pour assouvir sa soif de connaissances, l’autre pour les conduire jusqu’à la légendaire cité des Anciens. Elles ignorent que cette rencontre changera leur existence. Alise, passagère à bord du Mataf dont le capitaine, Leftrin, ne la laisse pas insensible, doit faire un choix qui compromet sa réputation et son mariage. Thymara, parce qu’elle fréquente les autres jeunes gardiens, porteurs des stigmates du Désert des Pluies, remet en cause les règles qui régissent sa vie depuis sa naissance. Un trajet long et pénible les attend, mais c’est la seule manière de découvrir leur vraie nature…

Dans cette deuxième partie, Alise accepte d’accompagner l’expédition visant à éloigner les dragons de Cassaric sous prétexte qu’ils pensent retrouver la cité perdue de Kelsingra. La remontée du fleuve n’est pas de tout repos, ni pour les dragons, et encore moins pour les soigneurs.
Le récit, comme décrit dans le billet de la première partie, est aussi mou et lent. Nous nous imaginions que la première partie installait les personnages et la quête, mais cette deuxième partie n’amène pas beaucoup plus au lecteur. Nous connaissons certes mieux les personnages et découvrons au fur et à mesure leur psychologie faite principalement de clichés futiles.
L’histoire se déroule toujours aussi lentement et manque cruellement d’intérêt. Mais le dénouement de ce deuxième récit permet d’annoncer une suite qui sera nous l’espérons un peu plus passionnante.
Heureusement que le style de l’auteur est fluide et rapide à lire, mais à y bien penser, nous nous demandons si l’auteur ne s’assoit pas trop facilement sur sa notoriété pour proposer ici des textes assez insipides.

Dans la vie – Aïssa Lacheb

danslavieIl y a d’abord un homme solitaire devenu assassin par rectitude humaine. Puis le quotidien d’un infirmier dans un mouroir ordinaire, révolté par les souffrances muettes qui y sont infligées et les destins qui s’y brisent. Le roman s’achève quand toutes ces vies souterraines se rencontrent et se révèlent, sur un dernier récit retrouvé, le conte parallèle d’un témoin muet, qui clôt en forme de parabole un roman que l’on referme différent.

Avant de commencer cette critique, je tiens à remercier News Book et Au Diable Vauvert pour ce partenariat.

Dans la vie raconte le parcours d’un tueur en série. Dans la première partie de ce roman, il décide (il, parce qu’à aucun moment, nous n’apprenons son nom), un jour avant de partir définitivement, de solder ses comptes avec les personnes qui auront croisées sa vie. Pour l’un, c’est parce qu’il a empêché de rentrer en boîte de nuite, pour l’autre, c’est parce qu’elle l’aura fait virer de son travail pour un soi-disant harcèlement sexuel. Il note leurs noms sur une feuille, les recherche, et les élimine.

L’écriture de cette partie est la retranscription de ses pensées ou d’un entretien. Il écrit comme il parle et les négations sont tronquées, quelques phrases sont construites bizarrement. Cette manière d’écrire donne au texte une certaine authenticité mais me paraît gênante à la lecture.

Dans la deuxième partie, on le retrouve dans son travail. Il est infirmier. Toute la rancœur aperçut dans la première partie disparaît pour une humanité réelle et sincère pour les personnes dont il a la charge. Il travail dans un centre qui accueille des personnes malades et âgées.

Mais c’est affligeant de constater comme les personnes malades sont abandonnées. Comment, pour le seul prétexte administratif chronophage, peut-on arriver à délaisser des gens, des êtres humains, les ignorer, les considérer comme des animaux ?

Dans la vie raconte un infirmier qui tue et dans le même temps qui reste très humain. Qui assassine qui ? C’est peut-être la vraie question qu’il faut se poser. Est-ce lui, qui solde ses comptes, ou est-ce ce médecins, qui délivre une ordonnance sur le bord de la table, sans un regard pour son patient qui souffre, est-ce aussi ces infirmières, qui ne se préoccupent plus de leurs douleurs physiques et morales ? Ne sont-ils pas eux aussi des assassins par omission de ces délaissés de la société ? Cette deuxième partie nous raconte le calvaire de ces oubliés de la société qui se donne bonne conscience sous le voile de l’hypocrisie. Cette partie est longue, longue pour nous faire vivre cette souffrance quotidienne, cette persécution silencieuse qu’endurent les résidents maltraités, pour nous faire ressentir ce que c’est de vivre avec l’attente de la mort qui ne vient pas, avec ce corps qui ne répond plus, avec cette indifférence douloureuse.

La troisième et dernière partie est le récit d’une des pensionnaires. Une fiction avec une morale. Une histoire courte et intéressante.

Dans la vie est un roman qui ne laisse pas indifférent, qui force la réflexion. Un roman puissant, chargé d’émotions, un roman à lire.

Je remercie News Book et Au Diable Vauvert pour ce partenariat.

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Petites histoires de… fées bretonnes – Benoît Pollen

feesbretonnesCroyez-vous aux fées ? Les Bretons, eux, avaient la sagesse de ne pas en douter et éprouvaient à leur égard une admiration mêlée de crainte. N’ont-ils pas connu Viviane ? Et vu cet homme grossier transformé en cochon ? Elles nous réservent toutes les surprises : ravissantes créatures ou vieux laiderons, elles se métamorphosent à volonté, distribuent bienfaits ou malheurs et jouent avec notre destin. Les fées armoricaines sont décidément d’irrésistibles enchanteresses. Bretagne est terre de féerie, dit-on ? Ces « Petites Histoires » en sont l’illustration.
 

Un livre d’une centaine de pages traitant de la Bretagne et de ses mythes est toujours un immense plaisir à la lecture. Les contes et légendes présentés dans ce mince volume sont la mémoire d’une magnifique région. Au XIXème siècle, des intellectuels se sont pris d’amour pour l’histoire populaire de la forêt de Brocéliande, des fées et de Merlin. Alors que jusqu’à ce moment, la transmission était orale, ils ont tenté de la poser par écrit, de la retranscrire pour les générations futures. Une initiative pleine de bon sens qui nous permet aujourd’hui de pouvoir revivre des moments magiques.

Les contes nous transportent à une époque lointaine, quand les fées existaient encore, qu’elles prenaient part à la vie des tous les jours, à aider ou maudire les paysans du coin.

Des histoires avec une morale bien sûr, qui se lisent avec plaisir, bien plus que certains contes de Perrault ou des frères Grimm. Un petit livre sympathique à découvrir, qui donne envie de découvrir les croyances populaires d’antan des autres régions françaises.

Pirates – Michael Crichton

pirates1665. La Jamaïque est un poste avancé de Sa Très Gracieuse Majesté, une petite colonie perdue au milieu des immenses possessions de l’empire espagnol. Port Royal, capitale de l’île, un véritable coupe-gorge où se bousculent les tavernes, les rhumeries, et autres bordels, n’est pas un endroit où s’établir si l’on veut vivre centenaire. Quand ce ne sont pas les maladies tropicales, un poignard où une hache plantés dans votre dos peuvent interrompre votre vie à tout moment. Du point de vue du capitaine Edward Hunter, cependant, la vie sur l’île est riche de promesses. Il faut juste s’y entendre un peu en matière de piraterie. Et savoir par exemple qu’au nom du roi Charles II d’Angleterre, sur tout galion mal défendu, l’or espagnol peut être saisi. Dans ces eaux, ceux qui possèdent l’or font la loi.
À Port Royal, la nouvelle circule bientôt que El Trinidad, un navire regorgeant de trésors en provenance de la Nouvelle-Espagne, est à quai dans le port voisin de Matanceros. Cette possession espagnole réputée imprenable est gouvernée par le sanguinaire Cazalla, l’un des chefs militaires favoris du roi d’Espagne, Philippe IV. Hunter met rapidement sur pied une petite équipe qui aura la mission de s’infiltrer dans l’île ennemie pour s’emparer du galion espagnol. L’aventure sera plus périlleuse encore qu’on pouvait s’y attendre, et Hunter perdra plus d’un homme avant de devoir se rendre en personne sur les rivages de Matanceros, où la jungle et les canons de l’infanterie espagnole s’interposeront encore entre lui et El Trinidad.
Avec l’aide de ses hommes et laissant quelques cadavres dans son sillage, Hunter parvient finalement à mettre la main sur le galion et échapper à l’impitoyable Cazalla, mais ses malheurs ne font que commencer.

A l’époque de la conquête des Amériques par les Anglais et les Espagnols, le gouverneur britannique de Port-Royal participe financièrement à des expéditions maritimes. Les Corsaires ne font pas de piraterie, ils pillent, violent et brûlent pour la Couronne, respectant des règles dictées tacitement. Le Capitaine Hunter souhaite prendre une citadelle espagnole, inexpugnable. Il se lance à bord du Cassandra, avec son équipage hétéroclite, mais rapidement, rien ne se passe comme prévu. Pendant leur trajet, un navire de guerre espagnol les capture.

J’avoue prendre énormément de plaisir à lire ce genre de récit, comportant le vocabulaire propre aux marins, on se retrouve très rapidement emporté par l’histoire. Après quelques chapitres indispensables pour comprendre les conditions géopolitiques des port et des comptoirs dans les caraïbes, en prenant place aux côtés de Sir James, gouverneur de Port-Royal, puis du Capitaine Hunter, nous découvrons ensuite la dure vie des marins à bord des petits ou grands navires de cette époque. Une vie bien difficile, tenaillée entre la faim et la maladie, la condition humaine n’est guère respectée, seul le talent compte.

La quête du Capitaine Hunter est épique, faite de batailles, de tempêtes et de trahisons. Le goût de la mer sur les lèvres, le soleil brûlant des Caraïbes sur la peau, un récit entraînant, haletant, aux vrais airs de pirates.

Nathaniel Bienvenue dans l’humain – Alexis Robin

arton3556« Tu n’es pas Dorian.
– Si je ne suis pas Dorian, qui suis-je d’après toi ? – Quelqu’un qui a pris sa place. Quelqu’un qui a investi son corps, qui le lui a dérobé. Un être sans scrupule qui abuse tout le monde. Sauf moi ! Parce que ce que tu ne sais pas, c’est que les êtres comme toi, je les repère au premier coup d’œil. Tous ceux que je croise dans la rue, le métro, n’importe où, tous ceux que je rencontre, tous tes congénères, je reconnais leur vraie nature infâme ! »

Nathaniel est une bande dessinée faisant partie de la collection « La BD comme au cinéma » éditée par Bamboo. Le travail de cette collection est toujours de qualité, autant pour le dessin et les couleurs, que pour les scénarios aux idées très originales.

Le personnage principal, Nathaniel, est étudiant à Paris. Brillant élève mais bizarre, il a une faculté mystérieuse qui le pousse certainement à se désocialiser un peu. En effet, il perçoit les humains contaminés. Et malheureusement, son ami Dorian qui vient de disparaître deux jours revient contaminé.

Le scénario est prenant, et ce dès les premières pages. Les cases défilent et vous envoûtent dans cette histoire fantastique dans notre époque. Nathaniel est un peu le Mulder français.

Le graphisme quant à lui est un peu différent des autres volumes de la collection. J’ai trouvé que les perspectives n’étaient pas très bien représentées et les visages des personnages sont tous coupés à la serpe. Hormis ces quelques défauts, la colorisation rend l’ambiance assez sombre et se conforme au genre que l’auteur veut donner.

J’ai apprécié la fin, la dernière page quand Nathaniel donne à son avenir une tournure dramatique.

Une bande dessinée au scénario original et surprenant mais au dessin un peu décevant.

Les Manteaux de Gloire – Sébastien de Castell

manteauxLe roi est mort, les Manteaux de gloire, sa fidèle caste, ont été séparés. Falcio Val Mond et ses amis Kest et Brasti sont réduits à travailler comme gardes du corps pour un noble qui refuse de les payer. Il y a plus grave : une conspiration royale se trame dans la cité la plus corrompue du monde et menace tout ce pourquoi Falcio, Kest et Brasti se sont battus. S’ils veulent déjouer le complot et réunir les Manteaux de gloire, les trois amis ne pourront compter que sur leurs épées et le serment qu’ils ont prêté…

Ce roman de fantasy conte une idéologie menée par un groupe d’hommes et de femmes fidèle à un Roi mais surtout à la loi du Roi. Quelques années après la mort du Roi, les Manteaux de Gloire sont devenus les parias du royaume géré par des Ducs tyranniques.
Le récit est héroïque et met en scène énormément de duels et de batailles dans un univers assez cruel mais réaliste. Le personnage principal, Falcio, est complexe et s’écarte petit à petit du cliché qu’il se veut être dès les premières pages. Nous découvrons plusieurs personnages avec un réalisme assez saisissant parfois sans sombrer dans la caricature de mauvais goût.
L’histoire est bien menée même si parfois il est assez difficile de faire le lien et ce n’est qu’au dénouement que toutes les ficelles tirent vers la même conclusion et il faut avouer qu’on se laisse prendre assez facilement. Le récit est souvent entrecoupé par des combats qui sont bien maîtrisés par l’auteur.
L’écriture est fluide, le récit bien construit, le personnage un peu naïf. En somme, ce roman, un one-shot, est intéressant et rassemble tous les atouts pour être un bon roman et l’auteur aura réussi à ne pas chuter dans la facilité. Il serait même possible d’y donner une suite car l’auteur laisse une porte ouverture assez large pour s’imaginer une vie après cette histoire mais trop grande pour ne pas s’y engouffrer à nouveau.
Je remercie Babelio et Bragelonne pour ce partenariat.

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