Dani le magicien 2. L’ombre de Qin Shi – Benoît Coppé et Annette Marnat

ombredeqinAccompagne Dani Le magicien dans se aventures et deviens, toi aussi, magicien ! Dani le Magicien se retrouve face à Ling Seng, premier ministre de l’empire de Chine, au IIIe siècle av J-C. Ling seng complote pour renverser l’empereur en utilisant L’ombre de Qin shi, le grand livre des magies dont il s’est emparé… A la suite de cette histoire, le jeune magicien dévoile quelques-uns de ses tours pour que tu réalises ton propre spectacle de magie. Sur une idée de Dani Lary – célèbre créateur d’illusions du  » Plus Grand Cabaret du Monde  » sur France 2 – et Philippe Gros Meyer, une histoire écrite par Benoît Coppée et illustrée par Annette Marnat.

Ce livre au format d’une bande dessinée présente un récit assez court de Dani, le petit héros et Anita, son amie. Ils sont poursuivis par Ling Seng qui souhaite récupérer un livre de magie pour renverser l’empereur. Le récit est vraiment très court et presque sans intérêt. Il est suivi de plusieurs tours de magie à réaliser par des enfants avec un matériel très limité. Les tours sont l’atout de ce livre. Assez simple à réaliser, il permettra à votre adolescent de surprendre ses amis. Les dernières pages sont consacrées à la réalisation d’un petit spectacle, idéal pour les amateurs de représentation familiale.

Un livre d’une vingtaine de pages avec un récit très court et quelques tours de magie, malheureusement sans grand intérêt. Un Dani très décevant.

Tintin 6. L’oreille cassée – Hergé

oreillecasseeL’oreille cassée (1937) est une course poursuite palpitante. Afin de récupérer un fétiche volé, Tintin s’embarque pour l’Amérique du Sud où s’opposent toutes sortes d’intérêts : militaires, économiques, financiers. La guerre décrite dans l’album, entre le San Theodoros et le Nuevo Rico, est en fait la transposition de la guerre du Gran Chaco qui venait d’opposer, trois ans durant, la Bolivie et la Paraguay.

Ce sixième tome de Tintin envoie le jeune reporter belge à l’autre bout du monde, en Amérique du Sud, enquêter sur la disparition d’un fétiche du musée. Le jeune journaliste se retrouve confronté à des malfrats de tous genres, au coeur d’une révolution d’un pays entre les mains de puissances sociétés occidentales.

Dans cet album, Hergé fait la critique de l’argent et des conséquences sur les pays instables politiquement. L’attrait d’une puissante firme pétrolière pour des gisements se situant sur les frontières et le goût du pouvoir des dictateurs nous font comprendre avec quelles facilités une guerre peut exploser dans ces régions.

Tintin rencontre énormément de personnages, des bons comme des méchants, et use toujours aussi outrageusement de la chance pour s’en sortir. Le scénario est très bien réalisé ne laissant rien deviner au lecteur ce qu’il va se dérouler par la suite.

Pour l’anecdote, Hergé apparaît à la deuxième case. Le dessin est de plus en plus sûr et cet album se situe dans plusieurs environnements différents, en ville comme en mer ou en pleine forêt. La couverture est particulièrement réussie et invite le lecteur au voyage.

Un sixième album intéressant avec quelques touches d’humour et beaucoup de rebondissements.

Lou ! 2. Mortebouse – Julien Neel

lou2Lou est une petite fille qui ne connaît pas son papa, qui vit seule avec sa maman et le petit chat qu’elles ont adopté. Toutes les deux ont une grande complicité, elles jouent à la console, se font des pizzerias Lou est amoureuse de son voisin d’en face mais bien sûr n’ose pas lui avouer C’est une petite fille très à la mode avec des dons de styliste. Sa meilleure copine s’appelle Mina, et ensemble elles partagent beaucoup de choses. Lou se dit aussi que Richard, qui vient d’emménager sur son palier, pourrait très bien plaire à sa mère.

Ce deuxième épisode de Lou ! raconte les vacances de l’adolescente et de sa mère. Délaissées par leur amoureux respectif, elles décident de passer quelques jours chez la grand-mère à Mortebouse, à la campagne, où elles vont faire quelques rencontres surprenantes.

L’histoire de ce deuxième album suit un peu celle du premier, mais il est possible de se lancer dans la saga Lou ! sans l’avoir lu nécessairement. Cet album permet d’apprendre un peu plus sur la maman et sa jeunesse. Les anecdotes sont sympathiques, le ton reste romantique.
Le dessin est fidèle au premier tome, aux couleurs douces, sans agressivité, et aux coups de crayon contemporain. Le résultat est très plaisant.
Ce deuxième album est bien agencé, renouvelant avec plaisir la vie de l’héroïne, cette bande dessinée plaira aux jeunes filles comme au « moins jeunes » filles, mais les bonhommes pourront se lancer dans cette histoire touchante.

Pétronille – Amélie Nothomb

petronille« Au premier regard je la trouvai si jeune que je la pris pour un garçon de quinze ans. »

Dans ce court roman, Amélie Nothomb se met en scène. Elle romance une liaison amicale avec Pétronille, une rencontre faite lors d’une dédicace et qui dure plusieurs années.
Mais en réalité, l’auteur nous propose l’apologie du champagne car dès les premières pages, nous comprenons finalement qu’elle force le destin de cette rencontre pour avoir une partenaire de « beuverie », non pas pour devenir des buveuses décadentes, mais plutôt sophistiquées.L’écriture de Nothomb fait le reste. Elle est efficace, incisive et surtout juste. Le récit se lit avec une grande aisance, malgré l’absence d’une vraie histoire, l’auteur nous promène dans sa vie et nous fait partager des moments, qui sont sans aucun doute, inoubliables, d’une grande complicité et d’une profondeur d’âme rarement égalée.
Un très bon roman qui ravira certainement tous les lecteurs d’Amélie Nothomb pour son style hors pair.

La photo pas-à-pas – Anne-Laure Jacquart

photopaspasVisuel, pratique, technique (mais pas trop!), complet et accessible, ce livre fait le tour d’horizon de tout ce qui constitue l’acte photographique. Il nous guide depuis l’instant où nous posons un regard différent sur ce qui nous entoure jusqu’au moment où nous fermons notre logiciel de retouche et considérons notre image aboutie. Bon sens et constatations simples servent un contenu approfondi. Diagrammes de composition, comparatifs photo et pas à pas aident à visualiser les points essentiels qui permettent d’exercer son oeil et de relever le challenge d’une pratique photographique quotidienne et diversifiée.

Cet ouvrage composé en plusieurs parties distinctes s’essaye à enseigner les meilleurs méthodes, du moins celles qui fournissent le meilleur résultat, pour photographier.
L’auteur rappelle quelques bases dans les premières pages puis grâce à ses conseils agrémentés d’exemples elle nous propose quelques habitudes à prendre. L’atout de ce manuel est qu’il ne s’encombre pas de notice d’utilisation sur les différents appareils disponibles mais axe vraiment son travail sur la manière de prendre une photographie.
Que vous utilisiez un Canon, ou un Nikon, un reflex ou un bridge et pourquoi pas un compact, ce livre ne vous proposera pas d’explication sur votre appareil, mais vraiment une technique pour imaginer avant d’avoir enclencher le rendu que votre photo pourrait avoir.
Les étapes sont bien agencées. Nous débutons avec les bases de la photographie, puis les conseils et les exemples se suivent, pour apprendre à cadrer, à se placer, à jouer avec la perspective, puis finalement, comment ranger puis extraire de son dossier les meilleurs photos, pour en faire un cadre, un cahier de souvenirs ou encore une exposition.
Un livre assez intéressant pour ceux qui cherchent une approche de la photographie sans complexe, loin de la technique d’apprentissage de l’appareil. On pourra retenir de cet ouvrage que ce n’est pas l’appareil qui fait une belle photo, mais le photographe.

Escale – Richard Baron et Elizabeth Gueuret

escaleUne fois les amarres frappées sur les bollards, et les lamaneurs partis, les matelots du navire à quai installent l’échelle de coupée. Echelle, escale. Dans la Marine, jusqu’au milieu du XIXème siècle, les deux termes étaient synonymes. Pour avoir la même racine : scala en italien. On pouvait noter qu’un armateur comptait faire plusieurs échelles, plusieurs escales. On pouvait désigner des ports méditerranéens comme des « échelles du Levant ». Maintenant, on dit seulement escale. Une escale est un lieu où l’on pousse une échelle. Parfois, l’échelle reste à mi-chemin entre la coupée, la « porte » du navire, et le quai. Elle pourra être descendue ou relevée. Parfois, l’échelle de coupée ne servira pas. Les escales des navires sont de plus en plus courtes, dans tous les ports du monde. Les souvenirs des marins qui ont posé leur sac à terre à la fin des années 80 glissent progressivement dans un imaginaire collectif. Dans le monde, 90% des marchandises transportées le sont en mer. Le trafic maritime international n’a cessé de croître, de même que la flotte marchande mondiale, avec une exigence de rendement de plus en plus élevée. Le métier de marin au long cours a changé. Les gens de mer ont changé. Peut-être pas encore tous les regards qu’on leur porte.

Ce livre a été lu dans le cadre de l’opération La Voie des Indés 2013.

Ce livre fait partie de la collection Long cours chez Light Motiv. Il traite de l’escale. Ce moment où le navire est à quai pour l’avitaillement, le seul moment que les marins ont pour toucher terre.

Entre la photographie et le texte, le photographe s’allie à l’auteur du récit pour un voyage dans le milieu des marins, quand ils sont sur le quai, à charger, décharger, soufflant un peu, avant de repartir pour une autre escale.

Le récit nous apprend l’origine du mot, mais surtout nous conte l’évolution du métier et ce qu’il en est actuellement, de manière qui peut être déroutante. Entre poésie et dure réalité, le texte nous mène au-delà des croyances populaires, le milieu des marins ne ressemble pas à ce que l’on s’imagine. La mise en page est cherchée, parfois comme un bloc, un paragraphe, parfois une seules phrase quelques mots en évidence

Les différentes photographies qui accompagnent le récit le suivent, nous racontent, presque sans avoir besoin des mots, non pas les conditions de vie du marin, mais l’ampleur de la tâche, de la vocation.

Certaines photographies sont très réussies, saisissant un visage, travailleur, serein, sûr. Tantôt la salle des machines, tantôt le navire le long du quai, les images sont belles, dans un univers loin d’être magnifique. Le photographe perçoit des instants presque volés au quotidien des marins lorsqu’ils sont à quai, en escale.

Un beau livre que j’apprécie plus pour les photographies que pour le récit. Un travail soigné, des instants immortalisés.

Je remercie Libfly et les éditions Light Motiv pour ce partenariat.

voiedesindes2013

La femme parfaite est une connasse – Anne-Sophie et Marie-Aldine Girard

lafemmeparfaiteCe livre est LE guide pour toutes les femmes imparfaites (c’est-à-dire grosso-modo pour toutes les femmes*). Vous y apprendrez notamment comment garder votre dignité quand vous êtes complètement bourrée, qui sont ces filles qui ne mangent qu’une salade par jour, les questions qu’il ne faut pas poser à un homme si vous ne voulez pas entendre la réponse, ou ce qu’il faut faire de toute urgence si votre mec veut s’acheter des Crocs.
* Il peut également être lu par les hommes qui n’ont pas peur de découvrir ce que les filles se racontent entre elles dès qu’ils ont le dos tourné…
Jumelles depuis leur naissance à Montpellier en 1981, Anne-Sophie et Marie-Aldine Girard assument tout : elles ont vu 47 fois Dirty Dancing, elles adorent entamer leur fameuse «choré» sur Dieu m’a donné la foi ou Je te survivrai, et il leur arrive parfois de confondre une branche de basilic avec un brin de muguet.

Parce que la femme parfaite n’existe pas, c’est forcément une connasse, mais laquelle d’entre vous peut prétendre n’avoir jamais rencontré un jour la femme parfaite. Ce petit livre est là pour pour vous aider à y faire face, mais ce petit livre peut vous aider aussi à faire surgir de vous cette femme parfaite qui y sommeille. Etant un homme, j’ai mesuré l’importance de lire ce petit ouvrage pour mieux comprendre les craintes et les espérances d’une femme loin d’être parfaite.

Ce livre est un condensé de situations dans lesquelles toutes les femmes se sont retrouvées au moins une fois, ou plusieurs fois, et plus rarement jamais. Vous y trouverez un aperçu de comment la femme parfaire, qui n’existe pas, réagirait, et vous comment vous réagissez habituellement. Les situations sont tantôt loufoques, tantôt très réalistes.

Certains passages sont hilarants au point d’en avoir les larmes aux yeux, mais encore une fois, je suis un homme et ce qui m’a fait rire ne vous fera pas forcément frémir. J’y ai même reconnu ma propre femme, qui n’est pas parfaite bien sûr, sinon elle ne poserait pas les questions dont elle ne veut pas entendre la réponse.

En somme, ce petit livre est un condensé d’humour savamment dosé, à lire impérativement, attention, fous rires garantis.

Lanfeust de Troy 1. L’ivoire du Magohamot – Arleston et Tarquin

lanfeust1Troy est un monde fascinant, où la magie intervient dans le quotidien de tous. Chacun en effet possède un pouvoir, petit ou grand, plus ou moins utile. L’un a le don de figer l’eau en glace, l’autre, le pouvoir d’émettre des pets colorés… Lanfeust, lui, sait fondre le métal d’un seul regard. Dans son village, il est donc tout naturellement devenu apprenti chez le forgeron. Mais le contact d’une épée venue des lointaines Baronnies révèle en lui une puissance exceptionnelle ; il ne dispose plus d’un don unique mais d’un pouvoir absolu et illimité. Accompagné du vieux sage Nicolède et de ses deux filles aux caractères si dissemblables, Lanfeust est emporté dans un tourbillon d’aventures au cours desquelles il croise les plus incongrues, les plus sur surprenantes et les plus dangereuses des créatures.

Premier tome de la série de Lanfeust, il met en scène le personnage principal Lanfeust vivant dans un monde où chaque individu possède un pouvoir magique, utile ou grotesque. Lanfeust, lui, peut fondre le métal et par définition est forgeron. Mais au contact d’une épée portée par un chevalier, il se découvre posséder pouvoir suprême. Nicolède, le sage du village, décide de le mener alors jusqu’à la ville où Lanfeust pourra être étudié par d’autres magiciens. Pour cela, le voilà accompagné par les filles de Nicolède.

Ce premier épisode met en place l’univers, où la magie est habitude, et les dangers omniprésents. Le personnage de Lanfeust, un jeune homme à la mentalité paysanne mais au cœur énorme, est le type même du héros accessible. Entourée par les filles de Nicolède, l’une brune, l’autre blonde, son amour va à la deuxième, mais son désir caché va à la première.

Le récit est quant à lui bien définit, idéal pour la mise en situation du lecteur. L’univers médiéval fantastique est au moment de la sortie de l’album dans l’ère du temps et la saga connaît un succès immédiat grâce à l’intelligence de l’éditeur Soleil.

Le graphisme est bien travaillé. Les décors sont riches de détails et la série peut compter sur le charisme de Lanfeust, le glamour des filles de Nicolède et la brutalité de l’univers. Bien sûr, l’humour ajoute du piment à l’album, sans quoi, nous serions dans un récit trop sérieux et moins marquant.

En somme, un album très réussi qui donne au lecteur l’envie de poursuivre.

Level 26 – Anthony E. Zuiker et Duane Swierczynski

level26Les policiers du monde entier classent les meurtriers sur une échelle de 1 à 25, selon leur dangerosité… Ce que personne ne sait, c’est qu’un tueur échappe à cette classification. Sa cible : n’importe qui. Son mode opératoire : n’importe lequel. Son surnom : Sqweegel. Sa classification : NIVEAU 26. Seul Dark, ancien agent fédéral, peut l’arrêter. Depuis que le monstre a massacré sa famille, il a quitté le métier, se jurant de ne plus mettre les pieds en enfer. Mais bientôt, il n’aura plus le choix.

Les criminels sont classés par niveau. Il existe vingt cinq niveaux. Un assassin plus féroce et plus vicieux que les autres oeuvres depuis trente ans sans avoir jamais laissé un seul indice. Un vingt sixième niveau a été créé pour lui spécialement. Seul Steve Dark, un agent, a pu s’approcher de lui jusqu’à presque le toucher et enfin l’arrêter. Mais le tueur s’en est pris à sa famille. Dark a démissionné, et a tenté de le rattraper, sans succès.
Quelques années plus tard, Dark est marié et attend un bébé. Mais le tueur n’en a pas fini avec lui. Il tue pour que la traque reprenne.
Le roman est écrit par un scénariste d’une série qui a rencontré un succès énorme autant chez nous que sur le sol américain. Autant dire immédiatement que la trame est efficace, l’écriture fluide permet d’avancer rapidement et que les chapitres, ni trop longs, ni trop courts, permettent au lecteur de s’imprégner suffisamment avant de passer sur un autre plan et d’autres personnages, distillant ainsi le suspense par petites doses, obligeant la lecture des chapitres suivants.
Ce genre de découpage est, bien réalisé comme dans le roman présent, permet à l’auteur d’amener le lecteur du début jusqu’au dénouement rapidement et avec une sensation de satiété.
Mais ce roman n’est pas dépourvu de défauts. Premièrement, nous nous confrontons au stéréotype de l’enquêteur américain (qui penche la tête en parlant), passionné de son boulot, divorcé deux fois, ou encore renfermé, introverti, ne donnant le meilleur de lui-même que sur les cas les plus extrêmes. Vous regardez la série, vous lirez le roman, c’est du pareil au même. Les personnages principaux sont assez creux, ne parlons pas des personnages secondaires, qui font plus de la figuration qu’autre chose.
L’histoire est assez pauvre, il faut tout de même attendre la moitié du roman pour que ça commence à se décanter, un peu comme la série. Et maintenant, cassons un peu le mythe du tueur intelligent et prévoyant, que vous trouverez aussi dans Seven, les meurtriers n’agissent que sous une pulsion, ils ne peuvent prévoir leurs meurtres plusieurs mois à l’avance.
Enfin, un atout que le roman veut se targuer, c’est le lien avec la vidéo que vous pourrez trouver sur le web. Sur le principe, c’est très bien, mais en pratique, c’est nul. La lecture d’un roman ne se fait pas systématiquement à proximité d’un accès internet, alors comment faire ? Revenir dessus quelques heures plus tard quand le moment est passé ! Plus aucun intérêt.
En somme, beaucoup de tapage pour ce Level 26, qui finalement ne vaut pas grand chose.

Monstres à l’état pur – Miguel Angel Molfino

monstresAnnées 1960, province désertique du Chaco, au nord de l’Argentine. Estera del Muerto est un village misérable, personne jamais ne s’y arrête.

Caché sur le toit de la grange familiale, Miro – personnalité paranoïaque, schizophrène et sujet à des crises mystiques – assiste à l’assassinat de ses parents. Après un passage à vide dû au choc et craignant d’être accusé du crime, il les enterre et s’enfuit en stop. Hansen, mystérieux trafiquant d’armes, le ramasse sur le bord de la route. Comprenant que le jeune homme est en cavale, il décide de l’utiliser comme couverture durant sa prochaine livraison d’armes. Mais les crises de Miro se multiplient… Au cours de son périple, il va croiser un avocat véreux et bandit de pacotille, et un policier corrompu chargé de l’enquête sur la mort de ses parents, prêt à tout pour obtenir des aveux…

L’auteur nous présente son premier roman, un récit burlesque, poétique, un western argentin contemporain. Edité par Ombres Noires, un jeune éditeur de roman noir qui publie des romans étrangers spécialisé dans le polar.

Monstres à l’état pur se déroule dans un petit village d’Argentine, Estera del Muerto, pauvre où vit Miro et sa famille dans une ferme. Il assiste au meurtre de ses parents et pris de panique, il fuit. Il est recueilli par Hansen, un trafiquant proche de la retraite qui le prend sous son aile.

L’histoire possède une trame assez simple mais pleine de rebondissements permettant au lecteur de ne pas s’ennuyer du début jusqu’à la dernière ligne. On y découvre un milieu pauvre confronté à la pègre, dirigé par de vrais trafiquants, mais aussi par les représentants de la loi qui n’hésitent pas à osciller vers la délinquance la plus violente et la plus basse. Certains passages sont très cinématiques, on imagine aisément l’inspiration que l’auteur aura eu pendant l’écriture de son roman, visionnant quelques films de mafia.

Les personnages sont aux premiers abords dans leur élément, idéalisé, donnant une impression de souveraineté dans leur domaine, mais cette image se ternie au fur et à mesure, pour ne laisser la place qu’à une ribambelle de personnages à la vie pathétique, au vernis craquelant.

Finalement, il y présente comment la vie, si désespérée qu’elle puisse être peut tourner, et devenir en un instant encore plus misérable ou éblouissante. Le personnage de Miro en est le parfait exemple.

Un roman inspiré, un road movie envoûtant, Monstres à l’état pur est un polar réussi.

Je remercie Babelio et Ombres Noires pour ce partenariat.

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