Sourcellerie – Terry Pratchett

Dans ce cinquième épisode des annales du Disque-Monde, le huitième fils d’un huitième fils devient le sourcellier malgré lui, un petit garçon qui tient dans ses petites mains un bourdon puissant, puissant au point que la magie devient réelle. Fini les goûters arrosés, et les ronflements paisibles dans les couloirs de l’université. Que vient faire alors ce petit garçon qui a le don de vous agacer en arrivant avec ses petits mains tenant un bourdon, qui lorsqu’il vous regarde, donne l’étrange sensation de voir juste derrière vous.

La magie est chamboulée. Mais Rincevent est toujours là, il a un peu vieilli, mais lui seul, accompagné de la fille de Cohen, et de Nijel un héros débutant, peut sauver le monde.

Truffé de pépites, ce cinquième roman, bien que je l’ai trouvé un poil en dessous du niveau reste malgré tout un plaisir de lecture dans cet univers comique, héroïque et fantastique. Beaucoup d’humour et puis beaucoup de plaisir à retrouver des personnages.

A suivre bien sûr pour ces moments de lecture à l’humour qui décape.

Quatrième de couverture La magie, c’est de la bouillie pour les chats. Voici la sourcellerie, la puissance thaumaturgique de l’Aube des Temps ! Elle pénètre le Disque-Monde par l’entremise du huitième fils d’un mage (défroqué, oui !).
Disons-le tout net : casse-cou.
Faudra-t-il compter sur Rincevent pour sauver les meubles ? Il a plus d’un tour dans son sac percé. Il a aussi une équipe de choc, avec le pusillanime Bagage – tellement humain ! – et le subtil bibliothécaire de l’Université des mages – tellement simiesque ! Avec Nijel le Destructeur, jeune héros par correspondance, et Conina, la fille du plus célèbre Barbare, par qui tombent les cœurs et les coups.

Janua Vera – Jean-Philippe Jaworski

Ce livre regroupe plusieurs nouvelles dans un monde médiéval-fantastique. Les différents récits se lient par les lieux que vous reconnaîtrez forcément. Ce livre permet à l’auteur, qui a une plume intéressante, souple et rythmée, de proposer différentes vues dans son univers en étant tantôt dans un voleur, tantôt dans un guerrier.

Les nouvelles sont plus ou moins longues et parfois nous quittons les personnages avec un peu de réticences tellement leur récit est passionnant, et eux attachants.

Le décor est malgré tout violent, avec des mentalités typiques du moyen-âge. Le niveau global est très bon, mais l’auteur a fait ses armes grâce aux jeux de rôles, il y a certainement joué, beaucoup, mais surtout, il a écrit des jeux de rôle dans ce genre d’univers.

Un ensemble très bon qui fait plaisir, des nouvelles non pas fantasy, mais médiévales-fantastiques, ce n’est pas si souvent que ça, et ça fait plaisir.

Quatrième de couverture Né du rêve d’un conquérant, le vieux royaume n’est plus que le souvenir de sa grandeur passée… Une poussière de fiefs, de bourgs et de cités a fleuri parmi ses ruines, une société féodale et chamarrée où des héros nobles ou humbles, brutaux ou érudits, se dressent contre leur destin. Ainsi Benvenuto l’assassin trempe dans un complot dont il risque d’être la première victime, Ædan le chevalier défend l’honneur des dames, Cecht le guerrier affronte ses fantômes au milieu des tueries… Ils plongent dans les intrigues, les cultes et les guerres du Vieux Royaume. Et dans ses mystères, dont les clefs se nichent au plus profond du cœur humain…

Le monde de Nedarra 1. Celle qui reste – Katherine Applegate

Ce roman de fantasy se situe dans un univers dans lequel plusieurs espèces comme les humains, ou les dairnes, des sortes de chien doués d’intelligence, se partagent le monde. Mais les humains ont la fâcheuse tendance à exterminer les autres.

Le livre est intéressant, l’histoire est bien structurée et les courts chapitres relancent à chaque fois le lecteur, ce qui fait de ce premier opus une lecture adaptée pour les adolescents.

Le récit se base sur la destruction des races vivantes, ce qui est aussi un sujet d’actualité, ce qui ravira les jeunes lecteurs aux envies écologiques.

Les personnages sont assez complexes et le mélange des différentes races, des différentes cultures, font que chacun apporte réellement une pierre à l’édifice. Les personnages de Byx et celle qui l’accompagne dès le début Khara, sont attachants et les lecteurs s’identifieront facilement.

Enfin, le récit est parsemé de rebondissements ce qui nus fait arriver à la fin du premier tome avec l’envie de découvrir ce que le deuxième proposera.

Quatrième de couverture Byx serait-elle la dernière de son espèce, celle que l’on appelle l’ultimon ? Pour en avoir le cœur net, elle traverse le royaume de Nedarra à la recherche des siens. Mais chaque recoin regorge de prédateurs…

Mortimer – Terry Pratchett

Dans ce nouvel épisode des annales du Disque-Monde, oui pour les retardataires, le Disque-Monde est une monde plat porté à dos d’éléphant eux-mêmes sur une tortue géante qui navigue dans l’espace. Et au bout du monde, où se jettent les océans, eh bien, c’est le vide.

C’est Mortimer, ou Morty pour les intimes, qui est le héros de ce roman. Morty est un jeune villageois qui a toutes les difficultés du monde à marcher droit, à se faire remarquer, à être dans ce monde tout simplement. Et au forum de l’emploi, ce rien de moins que la Mort en personne qui vient le prendre comme apprenti. Et voilà Morty qui apprend à faire la Mort, avec tout ce qu’il faut, le cheval, la faux et le patatra général.

Le roman est une perle en lui-même, bourré d’humour, chaque page vous fera esclaffer devant la justesse des situations comiques, un peu lorsque vous regardez un bon film et que vous vous fendez la poire du début à la fin. Et là, c’est Morty qui sera le centre de votre attention de lecteur, attendant avec impatience quelle bourde va t-il faire ou comment va t-il se sortir de la dernière.

Pratchett est un maître dans cet art et ce roman en est la preuve. Le rôle de la Mort est particulièrement bien travaillé, on pourrait même penser à la théâtraliser tellement c’est juste parfait.

Le récit commence et se finit presque d’un seul trait. Si vous avez commencé par le premier tome, vous aurez même la chance de croiser des personnages et de découvrir ce qu’ils sont devenus quelques tomes plus tard.

J’ai aimé, j’ai adoré, vivement le prochain.

Quatrième de couverture Mortimer court à travers champs, agitant les bras et criant comme une truie qu’on égorge. Et non. Même les oiseaux n’y croient pas.
 » Il a du cœur, fait son père adossé contre un muret.
– Dame, c’est le reste qui lui manque « , répond l’oncle Hamesh.
Mais à la foire à l’embauche, la Mort le remarque et l’emporte sur son cheval Bigadin. Il faut la comprendre : elle a décidé de faire la vie ; avec un bon commis, elle pourrait partager le travail quotidien, ce qui lui laisserait des loisirs.
Un grand destin attend donc Mortimer. Mais… est-ce bien raisonnable ?

La huitième fille – Terry Pratchett

Ce troisième tome des annales du Disque-Monde est une perle. Nous reprenons le chemin de cet univers aux côtés de nouveaux personnages. Esk, huitième fille d’un huitième fils, et donc forcément, badaboum, elle est magicienne. Elle pourrait se contenter d’être une sorcière, grâce à Mémé, la sorcière en titre du village, mais le destin en a voulu autrement. Du début jusqu’à la dernière page, le récit est bien maîtrisé, les rebondissements nous tombent dessus sans crier gare, et l’humour omniprésent se lie merveilleusement bien avec le style de l’auteur. Le résultat est vraiment très bon. Bien sûr, ils passent par Ankh et croise quelques connaissances des deux premiers tomes de ces annales. Un bon roman, un humour cuisiné à point, on continue, c’est sûr.

Quatrième de couverture Sentant venir sa mort prochaine, le mage Tambour Billette organise la transmission de ses pouvoirs, de son bourdon, de son fonds de commerce. Nous sommes sur le Disque-Monde. La succession s’y effectue de huitième fils en huitième fils. Logique. Ainsi opère le mage. Puis il meurt. Or, il apparaît que le huitième fils est cette fois… une fille. Stupeur, désarroi, confusion : jamais on n’a vu pareille incongruité. Trop tard, la transmission s’est accomplie au profit de la petite Eskarina…

Traqueurs de démons – Franck Cassilis

Je remercie Rivière Blanche pour cette découverte.
Traqueurs de démons est un recueil de trois récits se situant à trois périodes différentes du moyen-âge. Dans chacune de ces histoires nous sommes aux côtés de chasseurs de démons qui de manière discrète sauvent le monde des horreurs de l’au-delà commandées par des sorciers puissants et peu scrupuleux. Le dernier récit est un peu différent et son dénouement est particulièrement bien réussi.
C’est assez intéressant de suivre dans une France médiévale des héros qui se battent contre des monstres d’une espèce différente. J’aurais repéré un clin d’oeil à Lovecraft et ses horreurs de Dunwich, ce qui me permet de connaître enfin de quel village d’Europe venaient ces hommes et femmes à l’odeur de poisson.
Le style est particulièrement travaillé pour faire croire au lecteur qu’il parle comme les gens d’antan, tout en étant très abordable et fluide. Un vrai plaisir de lire sans difficulté ces récits tout en arrivant à se projeter à leurs côtés grâce à des tournures ressemblant fortement sans l’être aux tournures anciennes.
De bonnes nouvelles de Fantasy, au récit parfois un peu linéaire, mais dans une ambiance de valeurs héroïques, à l’atmosphère pesante, parfois oppressante, agrémentés de moments épiques.

Quatrième de couverture La Guerre de Cent Ans ravage le royaume de France. Amardin de Pornic, chevalier des Marches de Bretagne au service du roi Charles le Sage, en a assez de tout ce sang. Jusqu’à ce qu’il croise par hasard la route d’un chevalier paria dans l’ost français : Gadifer de la Salle, petit noble pauvre originaire du Poitou. À son contact, il va découvrir le vrai sens des guerres ici-bas : la lutte impitoyable contre le Diable et ses innombrables serviteurs. Dans la clandestinité la plus totale, en marge de la grande Histoire, Gadifer et Amardin vont devenir d’infatigables TRAQUEURS DE DÉMONS.

Le huitème sortilège – Terry Pratchett

Octogénaire, borgne, chauve et édenté, Cohen le Barbare, le plus grand héros de tous les temps, réussira-t-il à tirer Deuxfleurs et Rincevent des griffes de leurs poursuivants ?
Question capitale, car le tissu même du temps et de l’espace est sur le point de passer dans l’essoreuse. Une étoile rouge menace de percuter le Disque-Monde et la survie de celui-ci est entre les mains du sorcier calamiteux : dans son esprit (très) brumeux se tapit en effet le… huitième sortilège !
La suite de l’épopée la plus démente de la fantasy, avec, dans les seconds rôles, une distribution prestigieuse : le Bagage, l’In-Octavo, Herrena la harpie, Kwartz le troll, Trymon l’enchanteur maléfique et, naturellement, la Mort…

Dans ce deuxième épisode des annales du Disque-Monde, nous retrouvons Rincevent, le magicien raté possédé par un sortilège, et Deuxfleurs, le touriste accompagné d’un coffre doué d’intelligence. Le destin du monde est entre les mains de ces deux personnages qui vont pour cela être assisté par Cohen le Barbare, un octogénaire, une légende vivante, rouillée mais vivante.
Un récit avec des rebondissements dans chaque chapitre et surtout les premiers pavés de la fantasy humoristique réussie avec succès. Nombre de ces « blagues » auront été utilisés par les fans de ce genre, et que vous retrouvez dans le même genre chez l’auteur de Naheulbeuk. Un humour qui fait mouche.
Les personnages sont caricaturés comme il faut, pas trop, mais suffisamment pour qu’on se plaise presque à les singer. Ce deuxième roman est plus abouti que le premier et se lit avec encore plus de plaisir. Il ne laisse pas indifférent, vous souriez des « conneries » à chaque page. Très bon roman, dans un univers qui devient malgré qu’il soit bien structuré soit complètement loufoque.

La huitième couleur – Terry Pratchett

Dans une dimension lointaine et passablement farfelue, un monde en forme de disque est juché sur le dos de quatre éléphants, eux-mêmes posés sur une tortue.
À Ankh-Morpork, l’une des villes du Disque-Monde, les habitants croyaient avoir tout vu. Et Deuxfleurs avait l’air tellement inoffensif, avec son Bagage de bois magique circulant sur une myriade de petites jambes… Tellement inoffensif que le Praticien a chargé le calamiteux sorcier Rincevent de sa sécurité dans la cité quadrillée par la guilde des voleurs et celle des assassins.
Car Deuxfleurs appartient à l’espèce la plus redoutable qui soit : c’est un touriste…

Voilà le premier tome des annales du Disque-Monde, un univers fantasy créée par Terry Pratchett dans les années 80. La source de son inspiration est assez multiple et démarre du Seigneur des Anneaux jusqu’au jeu de rôle. Mais l’auteur n’a pas fait que créer un univers, il a presque inventé un style. Ce premier tome nous fait découvrir de la fantasy humoristique. Bien que les deux styles peuvent s’y prêter à merveille, il faut malgré tout un certain talent pour que la sauce prenne. L’auteur a réussi, bien que ce premier tome ne soit si fantastique, on ressent une base intéressante et qui va placer les dizaines de tomes qui vont suivre.
Dans ce premier roman, le récit se déroule aux côtés de Rincevent, un mage raté qui ne sait pas lancé de sort, et Deuxfleurs, un touriste. Comprenons que le lecteur doit s’identifier à ce touriste pour visiter le Disque-Monde. Et là, quel plaisir… De l’humour, des rebondissements, et surtout un vrai background avec une promesse d’autres tomes tout aussi comiques. L’univers est plutôt bien construit, et l’auteur nous parsème chaque page d’humour pour le rendre attrayant et ironique. Un premier épisode très concluant.

Dragons d’une aube de printemps – Weis et Hickman

La guerre contre les dragons, serviteurs de Takhisis, Reine des Ténèbres, fait rage. Armés des mystérieux orbes magiques et de la brillante lancedragon, les compagnons redonnent espoir au monde. Mais, à l’aube d’un jour nouveau, la lumière est faite sur les sombres secrets que les amis dissimulaient en leur coeur. Les trahisons, les traîtrises, les faiblesses sont sur le point de détruire tout ce qui a été accompli. La plus grande bataille est celle qu’ils doivent livrer contre eux-mêmes. Et s’ils en sortent vainqueurs, alors, ils seront de véritables héros.

Troisième et dernier tome de cette première trilogie dans l’univers de Lancedragon. La guerre fait rage mais un espoir malgré tout persiste. Chaque personnage aura son mot dans cette histoire. Séparés dans l’épisode précédent, c’est avec leur coeur qu’ils vont mener leur chemin pour se retrouver au dénouement. L’aventure prend tout son sens dans ce dernier opus. Beaucoup d’actions et d’actes héroïques en perspective, mais souvent ces actes ne sont pas réalisés au grand jour, et nos héros ne seront finalement que des héros de l’ombre. Un roman encore une fois plutôt bien écrit avec un récit qui tient bien la route. Et maintenant que l’univers est bien posé, les romans qui vont suivre ne pourront que s’inspirer du style pour enraciner encore plus les personnages et leurs actes dans le mythe.

Dragons d’une nuit d’hiver – Weis et Hickman

Désormais, chacun sait que les dragons de Takhisis, la Reine des Ténèbres, sont revenus. Les peuples de tous les pays se préparent à combattre afin de sauver leur foyer, leur vie et leur liberté. Mais les races sont divisées depuis bien longtemps, à force de haines et de préjugés. Les guerriers elfes et les chevaliers humains se battent entre eux. Il semblerait que la bataille soit perdue avant même d’avoir débuté. Les compagnons se retrouvent séparés, déchirés par la guerre. Une saison complète s’écoulera avant leurs retrouvailles si retrouvailles il y a. Alors que les ténèbres s’épaississent, un chevalier en disgrâce, une jeune elfe trop gâtée et une tête de pioche de kender font face, à la lueur blafarde du soleil hivernal…

Ce deuxième épisode poursuit l’aventure commencée tranquillement dans le premier roman. Maintenant que les personnages principaux sont présentés et que le groupe semble plus ou moins en place, les voilà dans une série d’événements importants pour l’avenir de leur monde, au milieu d’une guerre d’une grande ampleur et dont leurs actes sont en train de forger l’avenir. Il m’apparaît quand même un parallèle flagrant avec le SdA, tout d’abord pour la diversité des races représentées dans le groupe et puis dans la séparation dudit groupe dans le deuxième tome. Chacun suivant sa destinée mais chacun ayant des réactions ayant elles-mêmes des conséquences que les autres membres ressentiront. Le récit est bien construit et l’écriture est bien supérieure au niveau des roman des Royaumes Oubliés. C’est de la fantasy, de la bonne fantasy, qui se lit avec plaisir. Un petit bémol pour la facilité des auteurs à revenir vers une histoire un poil linéaire. Mais l’ensemble est bon et donne envie de poursuivre sur le dernier opus.