Comme un roman – Daniel Pennac

Comme un roman est plutôt à classer comme un essai sur la nécessité de lire ou pas. Mais l’exercice se lit avec beaucoup de plaisir tant la plume de Pennac est engageante, et légère. Il nous propose donc une réflexion sur le pourquoi ou pas de lire, sur le pourquoi ou pas d’écouter lire, la nécessité de lire, ou pas. Ce « ou pas » est justement la pierre angulaire de son essai. Lire ce livre, m’a fait réfléchir, et m’a bousculé. Qu’est ce qu’on peut être con à mimétiser nos parents, nos grands-parents, et obliger nos enfants à s’infliger une torture. La lecture devrait et doit être un plaisir et non une punition, et surtout, brûlez vos classiques si ça vous fait chier de les lire. Moi, pour ma part à moi-même, la lecture qui reste un acte très personnel, ce livre m’a foutu une claque, il m’a décomplexé, j’ai pris un coup de pied littéraire (et pas dans le derrière) comme rarement. J’aime lire Pennac, pour son style de d’autodérision fictive, et je ne le connaissais pas dans ce registre, j’ai adoré, et maintenant, si un livre m’emmerde, je le brûle.

Quatrième de couverture Les droits imprescriptibles du lecteur
1. Le droit de ne pas lire.
2. Le droit de sauter des pages.
3. Le droit de ne pas finir un livre.
4. Le droit de relire.
5. Le droit de lire n’importe quoi.
6. Le droit au bovarysme (maladie textuellement transmissible).
7. Le droit de lire n’importe où.
8. Le droit de grappiller.
9. Le droit de lire à haute voix.
10. Le droit de nous taire.

Eloge de l’oubli – David Rieff

Tout le monde s’accorde aujourd’hui à dire qu’il est moral de se souvenir et immoral d’oublier.
Or les choses ne sont pas si simples, comme nous le rappelle David Rieff, écrivain et journaliste américain. Ce spécialiste incontesté de l’humanitaire interroge la nécessité d’entretenir une mémoire collective autour des tragédies du passé.

Il serait moral de se souvenir et immoral d’oublier – cet absolu éthique fait aujourd’hui consensus.
Et si c’était un leurre ? Car les choses ne sont pas si simples, comme le rappelle David Rieff. À la lumière de son expérience de reporter de guerre, en s’appuyant aussi sur la longue fréquentation des grandes pensées du souvenir (Yerushalmi, Ricoeur, Margalit, Todorov, etc.), il interroge la nécessité d’entretenir une mémoire collective autour des tragédies du passé.
Qu’il soit imposé par les vainqueurs ou par des victimes décidées à obtenir réparation, le souvenir collectif est toujours politique, la plupart du temps partial, intéressé et tout sauf irrécusable sur le plan historique. Il conduit bien trop souvent à la guerre plutôt qu’à la paix, au ressentiment plutôt qu’à la réconciliation, hypothéquant ainsi le difficile travail du pardon – comme en témoignent aujourd’hui maints endroits de la planète, des Balkans à l’Afrique en passant par le Moyen-Orient.
L’exercice de mémoire collective, plaide David Rieff, doit être considéré comme une option, non comme une obligation morale. Parfois, en effet, il est plus moral – sinon raisonnable – d’oublier.

Essai sur l’oubli après les catastrophes qui par le passé ont touché toutes les nations, du moins, c’est ce que le quatrième de couverture tendait à nous faire croire ce que serait ce livre. Mais en réalité, les trois-quarts du livre tournent systématiquement autour de la Shoah et de ce que les juifs d’Europe ont subi pendant la deuxième guerre mondiale (comme si c’était les seuls !). Alors que je m’attendais à lire un essai sur comment oublier ou pourquoi la nécessité d’oublier, surtout après les actes terroristes des deux dernière décennies, il n’en fut presque rien. Je n’ai repéré qu’une seule ligne sur le conflit sino-japonais qui fit d’après les estimations entre 20 et 27 millions de victimes chinoises dont 3 millions de militaires. Mais l’auteur nous fait comprendre que ce ne serait qu’une goutte d’eau (une phrase) dans l’océan de souffrance juive. Alors non, je ne suis pas négationiste, loin de là, mais de là à privilégier une catégorie de victime, je ne suis pas d’accord, c’est manquer de respect envers les victimes des guerres en général et faire preuve même de négationnisme envers les autres peuples.
Je remercie Babelio et Premier Parallèle pour ce partenariat, mais j’aurais préféré un autre Shoah !

Euro, par ici la sortie ? – Patrick Artus et Marie-Paule Virard

Depuis des mois, « la » question s’invite dans le débat : la création de l’euro ne fut-elle pas une tragique erreur et ne faudrait-il pas « en sortir » au plus vite ? Après le Brexit, le Frexit ?
À Paris comme à Londres ou à Rome, le divorce semble consommé entre l’Europe et des citoyens qui ne croient plus que l’Union européenne soit capable de leur garantir prospérité et emploi, et encore moins de relever les défis des années à venir. La belle idée de fraternité européenne a cédé la place à un euroscepticisme vengeur, fondé sur les déceptions accumulées depuis la création de l’euro et le rejet des classes dirigeantes.
Malfaçons originelles, dérives de la gouvernance… Les auteurs analysent comment l’Europe est arrivée au bord de la dislocation mais surtout pourquoi une « sortie » de l’euro serait une véritable folie qui pénaliserait d’abord les plus fragiles.
Ils formulent aussi des propositions à la fois économiques et institutionnelles pour sauver l’euro et faire de l’Europe un pôle de prospérité et de stabilité dans un monde de plus en plus imprévisible.

Voici un essai qui fait le constat avant tout des erreurs de l’Euro et de ce qui a mené nos amis britanniques à vouloir la quitter et ce qui peut nous attendre dans un avenir à plus ou moins long terme. Le constat est en effet alarmant, la France et les français malheureusement ne commence à ne plus y trouver leur place. L’Europe est fragile, mais le constat présente plutôt une statue de sel sur un socle de sable qui s’érode rapidement.
La solution est toute trouvée ; créer une Europe fédérale avec une harmonie sociale complète. C’est facile à dire. L’économiste a le très gros défaut de constater les erreurs qu’il a des fois lui-même proposées et de reprendre ses calculs pour intégrer de nouveaux éléments et proposer à nouveau de nouveaux plans qui ne fonctionneront pas.
Un essai en somme très facile d’accès et qui dresse un premier bilan horrible et un avenir catastrophique.

Essai sur l’art de ramper à l’usage des courtisans – Baron d’Holbach

essaicourtisansLe propre de l’ironie est le double discours. Sous la forme elle-même ambiguë de l’essai, d’Holbach fait ici l’apologie de l’art singulier de ramper, nécessaire au maintien du courtisan dans la Cour du Roi. Art du maintien, de la bonne façade et du savoir-vivre hypocrite, ramper est une manœuvre subtile, fondée sur l’abnégation. D’Holbach moque l’intelligence des conventions sociales, tissées d’hypocrisie et d’arrivisme. Car c’est n’avoir que peu d’orgueil et de passion que de devoir revêtir le costume de l’hypocrite pour, au fond, conforter le pouvoir des puissants. La position de l’auteur à l’égard de ces courtisans n’a d’égale que celle des courtisans face à leurs pairs et à leur maître. En décrivant les masques dont doit se revêtir le courtisan, d’Holbach met bas les mécanismes mêmes de la dissimulation et de la pantomime.

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Libfly et les Editions Allia pour ce partenariat.
Cet essai du Baron D’Holbach est une réflexion sur les courtisans. Le petit livre propose en plus du récit d’une vingtaine de pages, une biographie assez complète et intéressante sur ce personnage cultivé.
Le courtisan, à l’époque de l’auteur, est une sorte de cancrelat de la société, qui s’agrippe au pouvoir pour en recevoir quelques miettes. Bien sûr, ce n’est pas en ces termes que l’auteur nous détaille son point de vue, mais l’idée est identique. La lecture de cet essai au style très classique, vocabulaire et grammaire d’un autre temps, nous fait vivre quelques instants de cette époque révolue où le faste indécent cotoyait sans gêne la pauvreté la plus crasse… Ce qui fait en réalité de cet essai une réflexion toujours autant d’actualité.
Le deuxième partie traite donc de l’auteur uniquement. Nous apprenons qu’il participait à des moments d’intenses réflexions et de contestations du système avec ces amis que furent par exemple Diderot. Nous retiendrons qu’il hérite d’une fortune et d’un titre par alliance -c’est plus facile de critiquer avec les moyens et les soutiens adéquats que sans-, compensé par une intelligence qu’il met à profit de la société.
Je remercie Libfly et les Editions Allia pour ce partenariat. Ce livre a été lu dans le cadre d’une opération « Livre voyageur ».
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Eloge de la trahison – Jacques Aboucaya

elogetrahison« Qu’est-ce que la trahison sinon une loyauté à l’envers, et par là d’autant plus intéressante ? Si je pousse aux limites mon introspection, elle me fournit la raison essentielle de cet attrait pour la trahison ressenti depuis ma tendre enfance. Il procède de la défiance quasi instinctive envers le troupeau. De la sympathie spontanée pour celui qui se démarque – et peu importe la raison qui le meut. Que ferait la police sans les indics ? Quelle politique extérieure digne de ce nom pourrait être conduite sans les espions ? Et sans Judas, pas de trahison donc pas de résurrection. A lui, simple mortel, échoit le rôle de décider de la mort de Dieu. » Dans son dialogue avec un compagnon de voyage, l’auteur nous livre une réflexion drôle et caustique sur la trahison, puisant aux vastes sources de sa culture littéraire et artistique pour entraîner le lecteur dans les méandres de son éloge paradoxal. Un vrai régal !

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Livraddict et les éditions du Rocher pour ce partenariat.

Assis dans la rame qui le mène au travail tous les jours, l’auteur rencontre Meunier avec qui une discussion qui s’étalera sur plusieurs jours, au même endroit, aux mêmes heures, sur la trahison. Meunier est un homme cultivé mais sceptique. L’auteur est aussi un homme cultivé, possédant énormément de références littéraires. Il se plaît à faire l’éloge des plus grands traîtres de l’Histoire en les défendant.

Ce court récit, seulement une centaine de pages, se lit très rapidement, est un dialogue entre l’auteur et Meunier. Sa construction sous forme de dialogue rappelle l’Éloge de la faiblesse de Alexandre Jollien, mais bien que la forme soit similaire, sans être identique, le fonds quant à lui est bel et bien différent. Cet Éloge de la trahison est une apologie de la trahison, sans qui, beaucoup d’événements ne se seraient pas déroulés, beaucoup de noms de personnages historiques ne nous seraient pas parvenus, beaucoup d’œuvres n’auraient jamais vu le jour. Tous les domaines sont passés en revue, l’auteur se faisant bien entendu l’avocat du Diable, le défenseur du traître sans qui rien ne serait arrivé.

La réflexion est orchestrée intelligemment (ne dit-on pas Intelligence avec l’ennemi), l’auteur dans la plus pure tradition de la trahison (origine étymologique identique), combat le loyal, le bienfaiteur, pour rendre justice au banni, au paria, à celui sur qui tout le monde crache.

J’ai apprécié la réflexion sur Judas, par contre celle sur le sport m’a paru facile mais nécessaire, la politique est traitée plus en profondeur.

Cet essai sur la trahison est une réflexion intéressante, nous permettant de juger ces traîtres avec finalement plus d’objectivité, opposant l’avis par le biais de Meunier généralement entendu, et celui qui explique le geste. Cet Éloge de la trahison est une perle qu’il vous faudra lire et posséder dans sa bibliothèque.

Je remercie Livraddict et les éditions du Rocher  pour ce partenariat.

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Eloge de la faiblesse – Alexandre Jollien

elogefaiblesseEloge de la faiblesse retrace un itinéraire intérieur, une sorte de conversion à la philosophie. L’auteur, handicapé de naissance, imagine recevoir la visite de Socrate en personne. Dès lors, s’en suit un échange où de proche en proche émergent des – outils pour apprendre à progresser dans la joie, garder le cap au coeur des tourments et ne pas se laisser déterminer par le regard de l’autre. La philosophie est ici un art de vivre, un moyen d’abandonner les préjugés pour partir à la découverte de soi et bâtir sa singularité. Peu à peu, une conversion s’opère, le faible, la vulnérabilité, l’épreuve peuvent devenir des lieux fertiles de liberté et de joie.

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Club de Lecture et Marabout pour ce livre remporté lors d’un concours.

Eloge de la faiblesse est écrit par Alexandre Jollien, un homme ayant passé dix-sept dans un Centre pour personnes handicapées. Il est lui-même handicapé.

Eloge de la faiblesse tente et réussit le pari de nous pousser à la réflexion sur la différence entre ce qui est normal et ce qui ne l’est pas. Fort de son expérience, l’auteur nous démontre les richesses que peut contenir, qui sont parfois enfouies très profondément, une personne différente de la norme. Dans cette réflexion philosophique menée comme un dialogue avec un personnage imaginaire, mais ayant laissé une trace par ses propres réflexions, Socrate, Alexandre pose les pavés d’une vie dans la différence. Il est parfois très dur avec certaines personnes, et à d’autres moments, il montre une compassion et un amour sans limite pour telle autre personne. Après avoir défini ce qui est normal et ce qui ne l’est pas, l’auteur devient l’avocat des gens qui subissent l’œil plein de remontrances, de peurs, et d’ignorance d’autrui, tout en étayant ses propos de sa propre expérience. Le récit est extrêmement intelligent, sans jugement, seul le constat nécessaire donne matière à accepter, connaître et reconnaître la différence.

Je remercie Club de Lecture et Marabout pour cette lecture.

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L’instituteur et le sorbonagre – Alain

sorbonagreEn 1932, Alain, le professeur Émile Chartier (1868-1951), qui a enseigné en khâgne au lycée Henri-IV pendant près de vingt ans, publie le fameux recueil de ses Propos sur l’éducation. C’est en 1906 qu’il met au point cette forme littéraire qu’il affectionnera jusqu’à la fin de sa vie : il donne alors de brefs billets très incisifs à La Dépêche de Rouen et de Normandie. Bon nombre d’entre eux concernent ce qui est le combat majeur d’Alain : l’instruction, l’enseignement de la démocratie, l’émancipation de l’esprit et de l’intelligence. Les 48 propos sur ce sujet parus entre 1906 et 1914 sont ici rassemblés pour la première fois, ils n’avaient jamais été réédités. Plusieurs gardent une grande justesse d’appréciation de l’institution scolaire qui, en dépit de son idéal républicain affirmé, défaille : un enseignement positiviste pour formater les esprits ; la tentation du réformisme et la novation pédagogiste permanente ; la difficile lutte contre la bêtise et la soumission. Ces 48 propos d’un Normand sont suivis de deux propos inédits : l’un, retrouvé récemment dans les manuscrits d’Alain et qui aurait pu être rédigé pendant la Première Guerre mondiale pour Le Roi Pot ; l’autre, destiné à une revue de gauche roumaine qui devait se voir interdire de publication en 1940, est une formidable conclusion : il n’y a d’autres issues pour l’humanité que de cultiver le culte de l’esprit. Quelques mots appelant à cette véritable Grande Révolution, quelques mois avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.

Ce petit ouvrage regroupe 50 billets d’Emile Chartier, dit Alain, instituteur au début du XXème siècle qui sont parus dans da la presse de l’époque. Il dresse un bilan catastrophique de l’enseignement de l’époque et propose parfois des solutions. Il part généralement d’un constat suite à une conversation ou un courrier pour écrire son article. Un siècle plus tard le constat est équivalent, les solutions pour beaucoup toujours pas appliquées. La critique parfois est sévère, mais reste objective tout de même. La prise de recul par rapport à la profession était nécessaire et même aujourd’hui, les grands réformateurs n’en ont pas eu. Alain explique pourquoi ils n’y arrivent pas, pourquoi ils n’y arriveront jamais, et surtout, pourquoi les prochaines générations ne risquent pas d’y arriver. Alain c’est un professeur qui aime l’enfant, le considère, sentiment rare à l’époque, qui l’est moins aujourd’hui, mais qui reste présent. Vous qui peut-être lirez ce petit ouvrage comprendrez donc mieux les réactions de tel professeur, de tel adulte, lorsque vous étiez encore élève. Parce que même écrit en aux alentours de 1911, ces billets un siècle plus tard, en 2011, gardent un caractère très contemporain. Une critique qui datent mais qui restent toujours d’actualité.

Proust, le chat et moi – Jean Cau

proustPar quel mystère la tauromachie ressemble-t-elle à la littérature. Comment l’auteur a vaincu le temps et répété les séquences d’une vie irresponsable grâce à la littérature. Comment a-t-il vécu l’enfance de l’art et pourquoi l’art est une éternelle enfance. Tels sont les thèmes et les musiques de L’Enfance de l’art. Mais pourquoi Marcel Proust est-il un chat. Pourquoi la Recherche est-elle le dernier livre de l’Occident. Comment, à bord du Titanic éventré de l’Occident, Marcel Proust a-t-il écrit la Recherche, au son des derniers violons et juste avant l’ultime naufrage. Pourquoi, après la Recherche, et avant le déluge, aucun Grand Ecrivain ne peut-il naître des flancs décomposés de la décadence. Tels sont les thèmes et accents de Proust, le chat et moi.

Avant de commencer ce billet, je remercie BoB et La Table Ronde pour ce partenariat.

Ce livre réunissant deux essais, je me permets de faire un billet pour chacun de ces essais.

L’enfance de l’Art

Jean Cau utilise la littérature comme un exutoire. Au lieu de nous proposer un essai constructif, il est là, à geindre, à se plaindre, à chouiner sur sa condition d’écrivain. Non pas parce qu’il n’en vit pas assez bien, mais plutôt parce qu’il en a honte d’en vivre. Journaliste et écrivain, l’auteur se livre à un véritable mea culpa sur la honte qu’il ressent de se faire payer pour écrire. Il a vécu de sa passion, c’est bien, et après… Je ne vois pas quel est l’intérêt d’avoir écrit cet essai, si ce n’est pour se faire une auto-psychanalyse. Et personnellement, je ne considère pas la littérature comme un exutoire psychanalytique que n’importe qui peut arriver à faire, mais plutôt comme un effort intellectuel de mener le lecteur dans la peau d’un personnage qu’il n’est pas et dans une histoire qu’il ne vit pas. Cet essai est certes très bien écrit, mais honnêtement, je m’en moque qu’il se sente coupable de vivre de sa passion, pourquoi pas écrire sur ses constipations passagères tant qu’il y était. Cet essai ne m’a rien appris, ne m’a rien amené, un essai d’une personne encore adolescente dans sa tête encore à se poser des questions existentielles.

Proust, le chat et moi

Un essai philosophique qui traite de « La Recherche » de Marcel Proust, son « oeuvre » de chevet. Je ne suis en aucun cas un philosophe, mais j’ai trouvé cet essai assez décousu, presque sans queue ni tête. C’est encore une fois très bien écrit. Mais je ne suis pas arrivé à discerner le premier du second degré dans ce texte, au point que certains passages m’ont paru discriminatoires et xénophobes. Cet essai d’un extrême pessimisme, sans aucun espoir pour notre civilisation qui se veut être décadente. Encore une fois, comme pour L’enfance de l’Art, je n’ai trouvé aucun intérêt à cet essai. Que c’est ennuyeux de lire une réflexion aussi noire sur une oeuvre qui date de plus d’un demi-siècle, et tout ça, en prenant comme interlocuteur un chat. Il considèrait à ce point l’homme qu’il préférait converser avec un chat.

Ou alors je n’ai rien compris, et ce genre de réflexion n’est pas pour moi, ou quelques-uns penseront comme moi à la lecture de Jean Cau, et je ne serais pas le seul idiot sur cette terre.

Je remercie BoB et La Table Ronde pour ce partenariat.

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C’est de l’eau – David Foster Wallace

cestdeleauUnique dans l’œuvre de David Foster Wallace, nécessaire et accessible à tous, une courte allocution, mais vraie leçon de philosophie, profonde et inspirée, pour garder la force de vivre et nous inciter à la compassion.

Né en 1962 dans l’Illinois, David Foster Wallace commence à être publié dans les années 90 aux Etats-Unis. Il est auteur de nombreux essais et recueils de nouvelles, ainsi que d’un roman épique, Infinite Jest, à paraître au Diable Vauvert. Ses thèmes de prédilection sont la culture américaine, la dépendance sous toutes ses formes et l’excès.

Le 12 septembre 2008, âgé de 46 ans, il s’est suicidé à son domicile de Claremont en Californie.

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier BoB et les Editions Au Diable Vauvert pour ce partenariat.

Voici le premier ouvrage philosophique que je lis et que je m’apprête à critiquer. Je dois avouer que cette allocution, bien que trop courte, est très intéressante. C’est un ouvrage à lire, absolument. J’ai trouvé ce texte extrêmement intéressant, avec lequel il nous faut continuer à en discuter. Je comprends mieux les réactions de certaines personnes, mais j’aimerais pousser la réflexion.

Nous imaginons que l’université est censée nous apprendre à réfléchir, mais est ce que ce ne serait pas plutôt le contraire. Est ce que l’enseignement à l’université ne pousserait pas les jeunes diplômés à réagir de cette manière…

Je remercie BoB et Au Diable Vauvert pour ce partenariat.

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Lettre à Delacroix – Tahar Ben Jelloun

lettredelacroix« Parce que vous êtes « le plus suggestif de tous les peintres », je pense pouvoir vous faire revenir au Maroc par la magie du verbe. Je vous imagine en ce début d’année 1832, jeune homme élégant et réservé, quitter votre atelier de la rue des Fossés-Saint-Germain, laissant derrière vous une lumière retenue, empêchée par un ciel gris et bas d’éclater, une lumière brève et faible à laquelle les Parisiens finissent par s’habituer. Vous sortez de ce quartier et vous vous trouvez, quelques jours après, inondé par une lumière si vive, si pleine et même brutale que vous subissez un choc. Vous êtes à la fris en Méditerranée et face à l’océan Atlantique « . Tahar Ben Jelloun rend hommage à Eugène Delacroix, converti à la lumière lors de son voyage en Afrique du Nord. Mais au-delà du peintre génial, c’est la beauté de tout un pays qu’il célèbre : celle du Maroc.

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier BoB et les éditions Folio pour ce partenariat.

Cette lettre est un hommage magnifique au peintre Eugène Delacroix mais surtout au Maroc. Moi qui ne suis pas un adepte de la peinture, ni de l’Afrique, Tahar Ben Jelloun me donne envie de m’y intéresser. Tout d’abord, la peinture par ce maître qu’est Delacroix, par les détails décrits m’apprend énormément et me pousse à y faire attention la prochaine fois que je me retrouverais devant une oeuvre de ce genre. Ensuite, l’Afrique par le Maroc qui nous pousse à aller vouloir visiter ce pays, non pas comme un touriste lambda mais comme un explorateur, un ethnologue qui s’immiscerait dans la vie des marocains pour partager leur vie de tous les jours.

De la belle littérature comme je n’en lis pas souvent, cette lettre est bien trop courte tellement j’ai eu un énorme plaisir à la lire. Attention, Monsieur Ben Jelloun, j’espère que vous rentrerez dans le cercle très fermé des auteurs qui seront étudiés au lycée et que vous resterez dans la mémoire de toutes et de tous comme le sont Zola, Baudelaire ou encore Hugo.

Je remercie BoB et Folio pour ce partenariat.

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