Providence, États-Unis, 1918. Charles Dexter Ward est un jeune homme passionné d’archéologie, d’histoire, et de généalogie. C’est par le biais de cette dernière que Ward se découvre un ancêtre nommé Joseph Curwen, qui avait fui la ville de Salem lors de la grande chasse aux sorciers au cours du XVIIIe siècle, et qui vint s’établir à Providence, où il décéda en 1771. Cette découverte sera le début d’un drame au cours duquel le jeune homme perdra l’esprit. Pourquoi, par exemple, l’écriture et le comportement de Charles Ward deviennent-ils peu à peu semblables à ceux de Joseph Curwen ?
Charles Dexter Ward est une jeune homme passionné d’archéologie vivant à Providence aux Etats-Unis au début du XXème siècle. Il découvre qu’un de ses ancêtres, un certain Joseph Curwen, a vécu dans la même ville après avoir fui Salem, la ville des sorcières, il y a près de cent cinquante ans. Ce qui pousse ce jeune homme a poursuivre ses recherches est l’effacement systématique par les autorités de toutes les traces de ce Joseph Curwen lorsqu’il décéda.
Ce récit est présenté sous la forme d’une grosse nouvelle ou d’un court roman bien structuré allant crescendo jusqu’au dénouement. Le premier chapitre présente le constat, la disparition de Charles Dexter Ward. Le récit traite du début de son engouement pour l’archéologie et la généalogie jusqu’à cette disparition. Décrit d’un point de vue assez neutre, sans prendre part aux activités de Charles Dexter Ward ni avec ceux qui le cotoient chaque jour, l’auteur présente les dernières années de sa vie.
Dans ce roman, c’est l’enquête qui prime, enquête passionnée, haletante de ce jeune homme découvrant un aïeul disparu, effacé. Il n’y a pas de scènes d’actions ni d’horreur, le récit se contente de suggérer, mais le style est efficace. Autant, les récits habituels décrivent l’horreur de la bassesse humaine ajoutée parfois de fantastique, autant Lovecraft nous décrit des horreurs encore plus indicibles, celles qui ne se voient pas. L’Homme est insignifiant dans l’univers, certaines galaxies sont sous la domination d’entités fantastiques pouvant d’un seul geste détruire des planètes entières. L’Homme dans sa soif de pouvoir tente depuis l’éternité d’amener ces divinités sur Terre. Dans ce roman, les allusions sont claires mais la présence de cette horreur est assez éloignée pour ne pas trop interférer avec l’enquête principale.
Bien structuré, avec une écriture fluide, le roman se lit rapidement, avec passion. Un très bon récit fantastique laissant un arrière-goût d’horreur, celle avec le grand H, celle qui est impalpable.