Lucky Luke 26. Les Dalton se rachètent – Morris et Goscinny

daltonserachetentCe personnage immortel parcourt depuis 1947 l’histoire de l’ouest américain. Il y a rencontré des personnages célèbres (Jesse James, Calamity Jane, Billy the Kid, Sarah Bernhardt…). Lucky Luke est l’homme des missions impossibles, le défenseur des pauvres, des veuves et des orphelins, bref le parfait héros ! Son cheval, Jolly Jumper, est un parfait compagnon de ce « poor lonesome cowboy ». Les frères Dalton se dressent perpétuellement sur le chemin de Lucky Luke ce qui permet à ce dernier de les poursuivre continuellement et de les confier à la justice. Autre personnage traditionnel de la série : Rantanplan, le chien le plus bête du farwest qui a vécut de façon autonome 2 albums. Lucky Luke est, avec Astérix et Tintin, le plus célèbre personnage de l’histoire de la BD : cette série, accessible à tous, est devenu un mythe grâce à Morris et Goscinny. Ce personnage a fait l’essentiel de sa formidable carrière dans les pages de SPIROU, PILOTE et LE JOURNAL DE LUCKY LUKE.

Dans Les Dalton se rachètent, Lucky Luke doit faire sortir les Dalton de prison pour tenter de les réinsérer. Pendant un mois, les Dalton doivent se tenir tranquille afin de pouvoir recouvrer la liberté. Si dans ce délai imparti ils ne respectent pas les conditions ils seront manu militari remis en prison.

Morris et Goscinny utilisent des faits historiques réels pour en faire une histoire passionnante. En plus d’apprendre, nous prenons un malin plaisir à découvrir à chaque fois ce cow-boy solitaire. Les Dalton sont des personnages incontournables de la série et ils sont à l’honneur dans cet épisode éclipsant largement le héros Lucky Luke. Cette bande dessinée est vraiment hilarante car tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment. Les Dalton et l’incontournable Joe colérique et Averell l’abruti, ainsi que le chien le plus bête de tout l’ouest, Rantanplan, sont là pour se mettre dans des situations les plus absurdes et les plus hilarantes. Le dessinateur s’applique avec les visages, et par exemple, le boucher de la ville ressemble étrangement à un porc. Les Dalton son d’inconditionnels brigands qui ne peuvent s’empêcher de vouloir voler les gens et détrousser les diligences. Cet album est certainement l’un des meilleurs de la série, Lucky Luke faisant office de second rôle, permettant aux autres personnages de s’exprimer complètement.

Une bonne raison de se tuer – Philippe Besson

unebonneraisonJe n’ai pas eu le choix, pardon.

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Babelio et les éditions Julliard pour ce partenariat.

Une bonne raison de se tuer nous raconte la vie durant quelques jours de Laura et Samuel. Laura, mère au foyer divorcée, a pris la décision de se donner la mort. Samuel, dont le fils vient de se suicider, se rend à son enterrement. Nous sommes aux Etats-Unis, pendant la semaine qui précède l’élection d’Obama.

De ce roman ressort l’effroyable abattement des personnages qui dans les deux cas est lié au suicide. Laura est un personnage simple, effacé, qui s’en remet constamment aux autres, et qui après un divorce et des enfants qui ont grandit n’arrive plus à trouver la flamme de la vie. Pour elle, tout a disparu. Samuel souffre de la mort de son fils, une horrible souffrance, qui le paralyse, le jette à terre et l’assomme.

Autant, j’ai compris Samuel, la mort d’un enfant est une des choses les plus horribles qu’ils soient, autant, Laura m’aura agacé, à se plaindre presque que sa vie a été ratée. Il fallait plus d’ambition, mais elle se contente d’attendre que la vie passe.

L’écriture est assez fluide, malgré des phrases longues, avec une ponctuation surchargée de virgules.

Je retiendrais de ce roman une étude de la vie, l’opposition de deux personnages, l’un qui souhaite se donner la mort, sans réelle raison, l’autre qui la vit par procuration, elle aussi donnée sans aucune raison. Le suicide serait une raison de s’effacer de la vie, sans aucune raison. Deux être tenus par un fil ténu à la vie alors qu’autour d’eux, la vie bat son plein.

Un roman lent, presque trop mou, qui veut que l’on s’apitoie sur le sort de personnes pas si différentes.

Je remercie Babelio et Julliard pour ce partenariat.

babelio

Orcs 1. La compagnie de la foudre – Stan Nicholls

orcs1Regardez-moi ! Regardez l’orc !
Je lis dans vos yeux de la peur et de la haine. Vous me considérez comme un monstre, un prédateur des ténèbres, un démon dont vous parlez pour effrayer vos enfants.
Une créature à traquer et à abattre comme une bête.
Le moment est venu de prêter l’oreille à la bête. Et de savoir qu’elle vit aussi en vous. Vous me craignez, mais je mérite votre respect.
Maras-Dantia était notre royaume, celui des nains, des elfes et des autres races aînées, longtemps avant que votre espèce ne vienne le saccager. Longtemps avant que vous ne dévoriez notre magie et ne violiez l’âme de notre monde.
Ecoutez mon histoire. Regardez couler mon sang et remerciez les dieux. Remerciez-les que ce soit moi et pas vous qui aie manié l’épée. Remerciez les orcs nés pour se battre et destinés à ramener la paix !

Ce premier tome se déroulant dans un univers fantastique où nous nous mêlons dans le monde des orcs, les ennemis de toujours des humains. Au sein d’une troupe, nous découvrons le fonctionnement de la société de ces monstres verts face à l’inexorable avancée des hommes.
La troupe est envoyée par une Reine cruelle pour rechercher un artefact, mais leur quête ne va pas se dérouler comme prévu et l’artefact se fait dérober. La troupe rencontre alors des individus qui vont les aiguiller vers une autre destinée.
Ce roman pourrait s’apparenter à une critique de l’homme colonisateur et surtout l’homme destructeur. En se déroulant du côté de l’ennemi de toujours, nous nous rendons compte de la bêtise de l’homme et e son fort pouvoir destructeur. Les orcs comme les autres races aînées vivent en harmonie avec la nature et le monde alors l’homme détruit ce que la nature a mis des milliers d’année à construire.
Le récit est bien écrit et est très fluide. Il y a beaucoup de dialogues qui ajoutent un atout intéressant à l’histoire. C’est épique et les scènes de bataille sont nombreuses mais rapides évitant ainsi la lassitude.
Ce premier tome est vraiment intéressant pour les adeptes de la fantasy et devrait ravir plus d’un lecteur.

De l’eau pour les éléphants – Sara Gruen

eauelephantsCe roman pas comme les autres a une histoire exceptionnelle : en quelques mois, il a fait d’un auteur inconnu un véritable phénomène d’édition, le coup de coeur de l’Amérique. Durant la Grande Dépression, dans les années 1930, les trains des petits cirques ambulants sillonnent les États-Unis. Jacob Jankowski, orphelin sans le sou, saute à bord de celui des frères Benzini et de leur « plus grand spectacle du monde ». Embauché comme soigneur, il va découvrir l’envers sordide du décor. Tous, hommes et bêtes, sont pareillement exploités, maltraités.
Sara Gruen fait revivre avec un incroyable talent cet univers de paillettes et de misère qui unit Jacob, Marlène la belle écuyère, et Rosie, l’éléphante que nul jusqu’alors n’a pu dresser, dans un improbable trio.
Plus qu’un simple roman sur le cirque, De l’eau pour les éléphants est l’histoire bouleversante de deux êtres perdus dans un monde dur et violent où l’amour est un luxe.

De l’eau pour les éléphants raconte la vie dans les cirques des années 30 aux États-Unis. Jacob est étudiant, et souhaite devenir vétérinaire comme son père. Mais un jour, ses parents décèdent dans un accident de voiture. En pleine crise, l’héritage de Jacob est inexistant. Il fuie la ville et grimpe de nuit dans le premier train qui passe. Au matin, il se rend compte que ce n’était pas n’importe quel train. Il transporte un cirque d’une ville à une autre en traversant les États-Unis. Jacob est employé comme manœuvre et rapidement devient le vétérinaire. Il se lie d’amitié avec Kinko, un nain, et tombe amoureux de Marlène, la femme d’August.

Jacob raconte sa vie de ses quatre vingt dix ans, en maison de retraite. Il se remémore dans ses rêves cette partie de son existence difficile et pourtant si heureuse. Ce roman nous plonge dans le monde si particulier des forains, ses nomades qui offrent du plaisir aux « paysans ». Dès les premières pages, nous nous  immergeons dans cet univers à double face, la première, superbe pour les spectateurs qui s’émerveillent devant les artistes et les animaux du monde, l’autre, la seconde, sombre et cruelle, où les vieux chevaux sont donnés en pâture aux lions.

Par une écriture fluide, Sara Gruen vous tient en haleine dans le quotidien de ces gens du voyage qui contre quelques piécettes vous en mettent plein la vue. Les personnages sont travaillés et les descriptions sont précises. Jacob est un jeune homme plein d’entrain que la mauvaise fortune a mis sur le chemin de ce cirque. Ces rêves sont les derniers d’un vieil homme qui se bat dans un corps décrépi et qui le lâche malgré son combat pour garder toute son autonomie.

La vie à cette période nous fait ressentir les odeurs animales et la faim des hommes, nous fait découvrir la violence physique mais aussi celles de leurs conditions de tous les jours, lorsque les employés dorment entassés dans les wagons surchargés à quelques mètres à peine des chevaux, les sentiments les plus durs comme l’indifférence la plus totale pour les plus faibles qui se font jeter du train alors en marche, et les sentiments les plus beaux comme ce jeune homme qui défend ses amis.

De l’eau pour les éléphants est un magnifique roman retraçant la vie dans les cirques il y a près d’un siècle aux États-Unis, avec l’apparence de paillettes cachant la misère et au milieu, un jeune homme perdu qui marque de son empreinte, par ses actes les plus simples, la vie des gens qui l’entourent.

A lire absolument…

Je remercie Marmelade de livres pour sa gentillesse.

Chevalier tu seras ! – Marion Augustin et François Martin

Chevalier-tu-seras_mediumCette boîte surprise comprend :

– Un livre de 60 pages qui propose des informations documentaires et humoristiques sur les chevaliers, leur vie, leurs coutumes.

– Quantité de petits matériels pour colorier, décorer, dessiner et « créer » (pochoirs en plastique, feuilles de décors à compléter, feuilles de papier à lettre, planches d’autocollants repositionnables…).

Ce petit coffret à offrir à un petit garçon est une idée très intéressante et originale. En effet, en plus de s’amuser avec une figurine et du coloriage, il y a un livret très instructif. Vous y découvrirez ce qu’était la vie d’un chevalier, de l’enfance jusque sur les champs de bataille. Est détaillé son équipement et quelques illustres héros du moyen-âge sont sommairement décrits. L’avantage de ce petit livret est sa lecture rapide et surtout le vocabulaire propre à la chevalerie qui permettra d’apprendre de nouveaux mots à vos enfants comme au gamin que vous êtes encore un peu.

Ce coffret est à plus d’un titre une très bonne idée de cadeau qui ravira les enfants et qui, sous forme de jeu, leur apprendra des détails de l’histoire.

Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus Best of – John Gray, Paul Dewandre, Jif et Nathalie Jomard

hommesmarsCet album est un best of des bandes dessinées inspirées des études John Gray et de l’adaptation de Paul Dewandre. Le livre donne des explications sur le comment et le pourquoi des relations hommes-femmes, et cette bande dessinée permet de mettre une image sur les notions parfois un peu compliquées à cerner dans le livre. C’est Paul Dewandre qui l’adapte au début dans un spectacle et ici en s’accompagnant d’un scénariste et d’une dessinatrice. Cette adaptation est très réussie. Ce best of nous propose de belles anecdotes et surtout fournit quelques histoires qui feront sourire. Chaque page apporte son lot d’interrogations, de vécu mais aussi de dérision. Illustrée de manière légère, le choix du graphisme est adapté et les couleurs parfaites. En somme, un album qu’il faut lire parce qu’il est léger, et apporte une part de vérité toujours avec le sourire bien sûr.

Pyramides et momies, les mystères de l’Egypte Antique – Joyce Tyldesley

pyramidesetmomiesEntre dans le monde fascinant de l’Egypte antique et visite les tombeaux des pharaons où sont enfouis les momies et leurs trésors. Apprends les rituels de la momification et découvre la vie de Toutankhamon, l’enfant roi. Explore les merveilles d’une incroyable civilisation : la construction de ses pyramides, ses dieux imposants à têtes d’animaux et ses hiéroglyphes mystérieux. Des mythes des dieux égyptiens aux confessions des pilleurs de tombes, en passant par les énigmes du Sphinx, ce livre t’emmène dans un voyage passionnant au pays magique des momies et des pyramides.

Ce livre, destiné aux enfants, décrit de manière très intéressante l’Egypte Antique, ses coutumes sur l’univers des morts et la momification. Accompagné de magnifiques illustrations, le voyage se fera avec beaucoup de plaisir. Un livre très instructif qui, pour investir le jeune lecteur, propose un jeu tout en s’amusant. Il est certain que les mythes sur la malédiction des momies tombent après sa lecture. En apprenant intelligemment, l’auteur propose un vrai cours d’histoire sur cette période peu étudiée pendant le cursus scolaire. Enfin, l’adulte y trouvera aussi son compte, en se mettant à jour dans ses connaissances certainement erronées. Un beau livre très bien réalisé idéal pour faire un beau cadeau à un enfant d’une dizaine d’années.

Vingt mille lieues sous les mers – Jules Verne

20000lieues« Vingt mille lieues sous les mers » est le chef-d’œuvre de Jules Verne : mieux qu’un récit de voyage, mieux qu’un roman d’aventures géographiques et scientifiques, mieux qu’une simple histoire de vengeance. Ou plutôt, tout cela ensemble, mais sublimé. Le poème de la mer, le drame de la révolte absolue, la dernière des grandes légendes romantiques, à jamais engloutie, à jamais conservée dans le silence des mers profondes.

Dans ce roman visionnaire de Jules Verne, un monstre aquatique rend les trajets maritimes dangereux. Une expédition est organisée à bord d’une frégate pour chercher, trouver et purger les océans de cette menace. Le professeur Aronnax, un français spécialisé dans le monde animal, est convié à y participer. Pendant plusieurs mois, les marins s’activent sur le pont de la frégate, sans succès. Et enfin, ils rencontrent le monstre qui reste à distance raisonnable. Mais le professeur se retrouve à l’eau avec son domestique. Ils sont alors recueillis par le monstre qui n’est autre qu’une machine fabriquée par les mains de l’homme et dont le commandant est le capitaine Nemo.

Jules Verne propose un récit fantastique, pour l’époque, une réflexion poussée, visionnaire, qui se révèle presque possible quelques décennies plus tard.

De longs paragraphes, quelques chapitres aussi, ne sont que données et chiffres, et paraissent être superflus, ennuyeux, mais tellement nécessaires au contexte. Hormis cet unique point négatif à relever dans la première partie de l’histoire, Jules Verne donne à son récit énormément de détails lui conférant une véritable authenticité, bien que sorti de son imagination, s’approchant à la frontière de la Science-fiction, il en résulte une grande et profonde réflexion de sa part pour arriver à s’approcher autant de la réalité qui sera connue et prouvée par la science plusieurs décennies plus tard. Son écriture est très fluide, très posée et travaillée. La lecture devient donc rapide, sans à-coups, elle devient un plaisir dans la découverte et la quête de ce professeur aux côtés de ce capitaine, bien que souvent nous nous retrouvions à lire un inventaire complet des fonds marins.

Puis, après une première partie d’exploration, nous assistons à revirement de situation. Le Nautilus doit affronter les dangers de la mer et des hommes, sans compter sur le personnage de Ned Land qui, tout au long de l’histoire ne pense qu’à s’enfuir.

Ce roman de Jules Verne est un magnifique roman d’exploration des mers du monde, des merveilles enfouies sous les eaux jusqu’au dénouement. La mer aura donné naissance au capitaine Nemo, et par son nombril, il s’en ira périr.

Un classique magnifique, à la lecture fluide et rythmée, un superbe voyage dans l’imaginaire. A découvrir absolument…

Je remercie Livres pour tous qui propose des classiques au format Ebooks gratuitement.

X-Men Universe HS 4 – Peter David, Leonard Kirk et Valentine de Landro

xmenuniverse4Dans ce quatrième hors-série des X-Men, nous retrouvons l’équipe des X-Factor. Un groupe de personnes ayant des pouvoirs et dont le but dans cette histoire est de retrouver Bloodbath, un ennemi vorace.
Ce hors-série regroupe la saga complète, c’est-à-dire l’histoire complète parue sur plusieurs numéros.
L’histoire nous fait découvrir le groupe mais aussi sur quelle type de mission ils travaillent et comment leurs pouvoirs, mis en commun, sont utiles.
Les premiers chapitres sont un peu brouillon puisque nous faisons plus de la découverte et le scénario semble être sans queue ni tête, mais vraiment vers le dénouement que les éléments s’imbriquent.
Les dialogues sont assez mauvais et l’humour plaira à des adolescents mais sans plus. Le récit est quant à lui moyen, même si le fonds est original, la forme que les auteurs donnent est d’un niveau assez moyen, comme dit plus haut.
Le graphisme quant à lui relève un peu le tout, mais les couleurs sont assez décevantes.
Dans l’ensemble un Marvel très limite, qui ne plaira pas forcément. Dommage, l’idée était bonne mais très exploitée.

Des étoiles sombres dans le ciel – Nadial Salmi

etoilessombresEn 2007, après le décès de sa grand-mère, Nadia Salmi découvre une photo de son grand-père en officier de la Wehrmacht. Comme environ 400 000 enfants, elle est, par sa mère, la petite-fille d’un soldat allemand. Elle tente alors d’en savoir plus sur ce grand-père transformé en fantôme par sa famille, par peur du scandale. Par honte.
A partir de la correspondance laissée par sa grand-mère et jusqu’aux archives de la Wehrmacht, Nadia dénoue les non-dits de ses origines et se lance, durant quatre ans, sur les traces de ses grands-parents, à la recherche de son identité.
« Que le chemin est long pour arriver jusqu’à toi ! J’espère que tu ne m’en voudras pas d’avancer à ma manière vers l’Allemagne, là où une moitié de moi a le vague à l’âme depuis que j’ai découvert tes mots, ta trace, toi, mon grand-père.
Quel mot étrange…
Grand-père. »

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Partage Lecture et Oh ! Editions pour ce partenariat.

Nadia Salmi, l’auteure, écrit son premier roman. Le roman de ses origines. Elle raconte comment au décès de sa grand-mère elle s’intéresse à son grand-père, soldat allemand de la seconde guerre mondiale, en retrouvant des lettres de ce dernier retrouvées dans ses affaires. La quête peut commencer. D’interrogations et de suppositions, de coups de téléphone et de visites, Nadia Salmi parcourent le passé, celui des ses aïeux, découvrant au fur et à mesure la vérité si bien cachée pendant près de soixante ans.

L’histoire est très passionnante, la découverte des origines. Dès les premières pages, on ressent l’amour ou l’indifférence dans les sentiments entre la fille et la grand-mère, la mère et la fille, mais surtout, il en ressort beaucoup d’incompréhension. Cette quête naît de ces non-dits tragiques qui polluent une existence. Les personnes dans ce roman, vu par l’auteure, se racontent souvent de manière dramatique. Cette grand-mère, Thérèse, envieuse, jalouse de sa propre sœur, abandonnant à sa propre mère son enfant, sa fille, née d’une relation franco-allemande. Elle en devient pathétique et méchante, jusqu’au dernier instant dans son dernier souffle. Cette mère, Ingrid, marquée à jamais par ses parents absents, un père allemand qu’elle n’a jamais connu, une mère qui repousse son enfant. Bien que son premier livre ne puisse être considéré comme un roman, il faut admettre que les parties sombres de son histoire familiale auront été éclairées par l’auteure après de longues réflexions, je n’en doute pas, avec sa mère par exemple. Finalement, une grande partie est romancée à partir de faits réels, alors même si la vérité est légèrement floutée, Nadia Salmir réussit à retracer son passé en comblant les trous de la meilleure manière qu’il soit.

Son écriture assez incisive, à fleur de peau, fait ressortir les sentiments très exacerbés de l’auteure. Il est même assez étrange de rencontrer autant d’attachements à un passé si lointain et inconnu jusqu’à la découverte de ces lettres. Mais elle le dit elle-même très bien, elle est extravagante et se laisse dépasser par ses sentiments.

Je retiendrais de ce roman la souffrance des enfants tiraillés entre deux nations, de Thérèse cette mère égoïste et pathétique, détestable, et de ses retrouvailles joyeuses.

Un premier roman réussi, très et trop personnel, une thérapie nécessaire pour Nadia Salmi et une reconnaissance des victimes cachées de la guerre.

Je remercie Partage Lecture et Oh ! Editions pour ce partenariat.

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