Innokenti est un homme de son siècle, il a l’âge de son siècle. Né en 1900 en Russie, il est envoyé dans un camps de travail après avoir été condamné pour meurtre. Mais pour alléger sa peine au quotidien, il accepte de devenir le cobaye d’un des plus grands scientifiques de l’époque. En 1999, il se réveille et découvre la Russie de maintenant. Près d’un siècle plus tard, les mentalités, la technologie, le mode de pensée, ne sont plus les mêmes. Comment Innokenti va vivre et survivre à cette fin de siècle dans la rue qui l’a vu naître, dans l’appartement qui l’a vu condamné.
Le roman nous décrit deux visions, celle de l’Union Soviétique, communiste, et aujourd’hui, la Russie, capitaliste. Deux pays différents, aux mêmes racines. L’auteur propose une réflexion poussée sur une quantités de sujets. Ainsi, ce qui peut paraître normal à une époque l’est moins dans une autre époque, et ce, quelque soit l’époque. L’homme s’adapte, et comme Innokenti nous le précise, mérite ses dirigeants. Dans un roman à l’écriture fluide, belle, typique, poétique, l’auteur apporte une réflexion philosophique, importante pour nous qui nous estimons être mieux qu’avant, moins bien qu’avant, nous qui nous comparons systématiquement, aux autres, à nous-mêmes.
Un roman superbe, qui loin des sentiers battus, nous fait réfléchir sur l’existence même de ce que nous sommes. Alors, élevons nous un peu, tel l’aviateur qui rêve de parcourir les cieux, et prenons de la hauteur.
Je remercie Babelio pour ce magnifique partenariat.
Quatrième de couverture Innokenti Platonov se réveille amnésique dans une chambre d’hôpital. A la demande de son médecin, et pour l’aider à reconstituer son histoire personnelle, il consigne dans un journal des fragments chaotiques de souvenirs : visages, images, histoires, odeurs. Peu à peu sa mémoire fait émerger la ville de Saint-Pétersbourg dans les premières années du XXe siècle, l’enfance et ses bonheurs, sa première jeunesse, les études, l’amour, la révolution dont il a subi d’emblée les contrecoups, et, enfin, le camp des Solovki. Et Platonov devine, petit à petit, atterré, qu’il est né en 1900 et s’est réveillé en 1999… A sa sortie de l’hôpital, une nouvelle vie l’attend. Tel un Robinson Crusoé, le héros favori de son enfance, Platonov doit s’adapter à un monde dont il ne connait pas les codes. A travers lui, le présent tente d’assimiler les leçons du passé, de distinguer la faute du pardon et se diriger vers l’avenir. L’Aviateur est un roman porteur de réflexions philosophiques profondes – le repentir, la responsabilité, la justice, l’histoire – dans lequel l’écriture fonctionne comme un liant dans un va-et-vient entre passé et présent. Une histoire bouleversante, empreinte de nostalgie, sur la mémoire et la culpabilité, sur un amour si puissant qu’il parvient à vaincre le chaos, et même la mort…