Michael Jackson – Chris Roberts

C’est le beau livre de la fin d’année 2018, ou pour les retardataires de ce début d’année 2019. Cette biographie sur l’un des plus grands artistes de ces dernières décennies est tout simplement une perle. Il y a un vrai plaisir à découvrir ce danseur, compositeur, chanteur… et j’en passe avec une vision plus réaliste que ce que les journalistes (ou plutôt ceux qui se prétendent l’être) ont bien voulu colporter sur Michael Jackson. Construit en trois grosses parties, nous découvrons dans un premier temps sa vie, son enfance, ou plutôt l’innocence de sa jeunesse volée pour un succès voulu par son père, puis le livre présente chacun des albums qu’il a fait en solo, avec les anecdotes qui ont permis leur création. La biographie est agrémentée de magnifiques photographies. C’est un superbe livre et quoique vous puissiez penser de cet artiste, Thriller est l’album le plus vendu de tous les temps dans le monde entier, Bad est dans le top 10. Quel artiste laissera autant d’oeuvres qui seront éternellement reprises ? Personne, sauf lui. C’est un livre qu’il faut dans sa bibliothèque, et avec ça, le prix qui est vraiment abordable. Je remercie Babelio et Gallimard pour ce partenariat.

Quatrième de couverture Des années 1970 à 2009, Michael Jackson a enflammé les publics et près de dix ans après sa disparition, sa magie continue d’opérer. Référence ultime de la musique pop, il a mené une vie hors norme, jalonnée de succès retentissants, des Jackson 5 à la préparation de l’O2 Arena en 2009, où plus d’un million de fans avaient rendez-vous. Chris Roberts pose un regard exhaustif sur la carrière de la légende : albums, enregistrements, concerts et apparitions publiques… une véritable encyclopédie somptueusement illustrée de ce géant de la musique.

Ca va mieux, ton père ? – Mara Goyet

Mon père l’a affirmé haut et fort. Il voulait, après sa mort, se réincarner en train. Ainsi les vaches le regarderaient-elles passer. C’était peut-être son idée de la félicité. Ou, comme souvent avec lui, la douceur de l’image, sa simplicité.
Mon père est vivant. Il est malade depuis des années maintenant. Terriblement. Il file déjà, à pas lents, à travers le paysage. Qu’il soit pourtant, et à l’avance, exaucé : même si je ne suis pas une vache aux longs cils et au regard humide,
même si je ne fais pas le poids, je veux le regarder passer, observer sa vie et ce qu’est devenue la mienne. Je ne vais cependant pas me contenter de ruminer ; il y a tant de belles choses à raconter.

Page 91 « La fréquentation d’un vrai con remet en place […] » – J’ai le même sentiment lorsque je suis confronté à un écrivain qui étale sa culture littéraire comme on tartine sa biscotte de confiture.
Page 113 « […] ces messages adressés à quelqu’un qui ne les reçoit pas, je trouve ça déchirant […], à pleurer […] » – Page très poétique qui dépeint assez bien le caractère égocentrique de l’auteur.
Page 140 « J’ai comblé les manques à coup de référence, de connaissances […] » – C’est exactement ce que l’auteur a réalisé pour l’écriture de ce roman.
Page 161 « J’ai vérifié quantité d’images du moi, d’aspects de soi sans jamais me croiser une seule fois » – Alors qu’il suffit de choisir une route de la vie, de sa vie, mais n’oubliez pas de regarder des deux cotés avant de traverser.
Page 162 « J’ai […] le plus grand respect pour le malheur […] Sans compter que j’ai eu de la chance […] Enfin, si […] pour mon père […] c’en est un considérable. » – Arrivé au trois-quart du livre pour que l’auteur se rende enfin compte que ce n’est pas elle qui subit la maladie.
Page 190 « […] j’ai un mari, deux enfants. […] je suis fonctionnaire. Je travaille. Je gagne ma vie […] » – Manque plus que le « J’habite Paris » que les provinciaux auront deviné malgré tout.
Page 203 « Mon voisin était peut-être un connard. Mais un connard utile. » – Mais elle, égoïste, égocentrique, est un prof écrivain parfait.
Roman pathétique, pas de recherche, manque de profondeur, ennuyeux.
Je remercie Babelio et Stock pour ce partenariat.

Koumiko – Anna Dubosc

Kumiko_Rue_des_PromenadesA la fin d’une phrase, elle a déjà oublié le début, elle ne sait plus ce qu’elle raconte : « Oh zut, tout ce que je veux parler a disparu. C’est terrible, tu sais, je ne peux plus compter sur moi. Je ne me rappelle plus ce que c’est ma vie. C’est début terrible époque ».
Parfois, au contraire, elle rit d’oublier, de se perdre. « Tu sais, c’est formidable, tout est nouveau ! »
Au jour le jour, d’une écriture simple et directe, Anna Dubosc sauve la mémoire de sa mère, la poétesse Koumiko Muraoka, qui avait inspiré au cinéaste Chris Marker Le Mystère Koumiko.

Koumiko est écrit à la première personne, par l’auteure elle-même, qui raconte son quotidien auprès de sa mère, vieille dame malade d’une dégénérescence du cerveau. Ce roman présente ce que peut endurer les proches. Ce jour après jour, on verra ce que promet le lendemain, est certainement ce que vivent tous ces gens qui voient se détériorer le corps mais aussi l’âme de ces êtres qui sont chers, des parents proches, un père ou une mère.
On y rencontre une femme, maman, qui se bat aux côtés de sa maman contre la maladie, en oubliant consciemment ou inconsciemment qu’elle a, vicieuse, s’immisçant dans la vie de tous les jours, toujours plus durement. On y voit une femme, une fille, qui aime profondément sa mère, mais qui ignorant un futur difficile, réagit parfois instinctivement, aussi durement que la maladie peut l’être. C’est un roman qui rend hommage à ces personnes qui accompagnent leurs parents dans une difficulté dont il n’y a qu’une seule issue.
Le récit est fluide, écrit avec beaucoup de spontanéité, beaucoup de fraîcheur, on se sent proche, à côté, dans ce texte qui sous des airs très optimistes est d’un réel poignant et fragile.
Un très beau roman d’une auteure à l’écriture très réelle, dans le vrai, avec une facilité rare.
Je remercie Rue des Promenades et l’auteure Anna Dubosc qui aura eu la délicatesse de dédicacer cet ouvrage.

Mémoires – Roland Garros

memoiresrolandBlaise Cendrars l’appelait le « document le plus extraordinaire, et le plus pittoresque et le plus vivant que l’on puisse lire sur les débuts de l’aviation ». Dans sa préface inédite, Philippe Forest ajoute : « un roman vrai, un vrai roman ». Voici la première édition intégrale des Mémoires de Roland Garros. Ou comment un jeune gars de vingt ans se passionne pour « ce peu de bois et de toile qu’anime une pensée humaine » jusqu’à devenir quatre ans plus tard le premier homme à traverser la Méditerranée dans les airs.
Son histoire, rédigée alors qu’il est prisonnier en Allemagne, prouve qu’on peut être héros et poète. Roland Garros enchante de lyrisme les courses et les records. Il sait se faire gouailleur pour décrire les tournées aux Amériques, les virées fraternelles entre trompe-la-mort. Il y a du Jules Verne dans ces souvenirs qui mêlent la technique à la fantaisie, les aventuriers aux financiers, les dandys aux boxeurs.
Les mémoires du merveilleux fou volant Roland Garros se déroulent de 1909 à 1914. Elles sont suivies d’une retranscription du journal de guerre de l’aviateur d’août 1914 à sa capture en avril 1915. Préfacées par l’écrivain Philippe Forest, elles sont complétées d’une dizaine de photographies et d’un dossier réalisé par le neveu de Roland Garros, Jean-Pierre Lefèvre Garros.

Les mémoires de Roland Garros… Ce n’était pas un joueur de tennis expérimenté, mais un passionné d’aviation. Il découvre les premiers engins volants et s’endette pour ce coup de foudre soudain. A partir de ce moment, Roland Garros n’aura de cesse d’expérimenter, de s’entraîner, de voler… Alors que les premiers vols ne durent que quelques secondes, Roland Garros devient progressivement un aviateur expérimenté. Alors que la mort aurait pu le faucher à de multiples reprises, que les déconvenues s’enchaînaient parfois, il a toujours fait preuve d’enthousiasme et sa passion l’aura mené en quelques années à parcourir des distances toujours plus longues, à monter toujours plus haut. Il fait partie de ces pionniers de l’aviation. Ceux qui tentèrent pour amener l’homme toujours plus loin et toujours plus haut. C’est le premier à traverser la méditerranée, le premier certainement à survoler le Vésuve, Roland Garros est impressionnant dans sa manière d’aborder son activité. Voyageur, il traverse les Etats-Unis, l’Europe, et devient l’un des premiers aviateurs de l’Armée Française pendant la première Guerre Mondiale. Tout d’abord en devenant éclaireur puis en installant une mitrailleuse sur son avion, il permet à l’aviation de devenir l’un des atouts de l’Armée en général, le fleuron de toutes les Armées.
Ces mémoires sont écrites lors de sa détention par les Allemands. Sans correction, elles sont proposées ici brutalement. Le texte est précis, le style se prête à l’époque et nous fait revivre ces années de passion, sa désinvolture maladive. Le récit se lit avec la même passion qu’il a eu pour les airs. Nous nous retrouvons sur les traces d’un des plus grands innovateurs de l’époque. Cette biographie est réellement un plaisir à la lecture et nous permet de nous approprier un peu mieux l’histoire de l’aviation, ce qu’était Roland Garros et aussi de découvrir la vie de l’époque, les mentalités si généreuses des gens.
Je remercie Babelio et Phébus pour ce partenariat.
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Un homme amoureux – Karl Ove Knausgaard

unhommeamoureuxUn homme amoureux n’est pas un livre comme les autres. Récit autobiographique d’une force littéraire inouïe, il a remporté une avalanche de prix littéraires tout en déclenchant une virulente polémique lors de sa parution. Si, dans La Mort d’un père, Knausgaard abordait le thème du deuil, dans Un homme amoureux, c’est le coup de foudre, la fusion et la séparation, toutes les étapes du sentiment amoureux, qu’il décrit avec la même énergie brute et la même justesse. Car Knausgaard est devenu père et cette expérience bouscule tout sur son passage. Il évoque les luttes quotidiennes d’une vie de famille, les vacances qui tournent mal, l’humiliation des cours de musique prénatale, les disputes avec les voisins, les tensions pendant l’anniversaire des enfants. et comment pousser un landau dans Stockholm quand tout ce que l’on veut faire, c’est écrire. Le lecteur voit, sidéré, la vie de l’auteur-narrateur se dérouler sous ses yeux, dans toute sa rage et sa profonde sincérité : un homme à l’irrépressible envie d’écrire, pour qui l’art et la nature sont un besoin physique, qui oscille en permanence entre énergie vitale et pensées morbides. Un chef-d’oeuvre.
 
Ce roman suédois est une autobiographie. Ce deuxième volume fait partie d’une série de six volumes. L’auteur se dévoile dans son quotidien, celui d’un père de famille, aimant, mais tiraillé entre le désir de paterner et celui de s’enfuir pour écrire.
Ecrire une autobiographie, c’est faire preuve d’un narcissisme bien pesé, mais cet auteur suédois dépasse de loin ce trait de caractère assez commun sans commune mesure. Il est arrivé à écrire six énormes volumes sur sa vie. Il nous arrive alors à l’esprit avant d’avoir ouvert l’un de ses romans que sa vie doit être merveilleuse, fourmiller d’événements hors du commun, de voyages magnifiques, de rencontres magiques. En réalité, il n’en est rien. Tout bon père de famille pourrait aussi bien écrire ce roman.
L’auteur commence son récit par des vacances ratées, une sortie dans un parc, il y décrit le caractère de ses enfants, celui de sa femme, sa nonchalance et son égoïsme. Je suis resté choqué qu’il puisse dire à sa femme « ferme-la » comme si c’était un chien qui aboyait. Il y raconte son ennui et il en ressort un manque de combativité, un manque d’ambition, sauf pour écrire six briques sur sa petite vie, qui en somme, est aussi pathétique que la vie de monsieur tout-le-monde.
C’est long, c’est lourd, pas si bien écrit que ça, et d’un ennui mortel.
Et dire qu’il y en a, avec un vrai travail, qui n’arrive même pas à se payer de quoi manger ! Je n’arrive pas à comprendre l’engouement pour des auteurs s’autobiographant.
Je remercie Libfly et Denoël pour ce partenariat dans le cadre de l’action On vous lit tout !
onvouslitout

Je suis né huit fois – Saber Mansouri

jesuisnehuit.gifLe souffle d’une vie naît d’une rencontre entre un enfant devenu jeune adulte, Massyre, et un lieu, la Montagne Blanche, particulièrement apprécié par tous les conquérants venus visiter la Tunisie, y compris les frères protecteurs armés français. Le lieu est unique. Massyre est multiple. Il y a d’abord ses sept sœurs et leurs destins qui le regardent en silence, lui, le garçon, le huitième. Et puis, il y a ses huit métiers : suiveur de chèvres jusqu’à l’abattoir, chercheur de l’escargot souterrain, helix aperta, vendeur de fruits sauvages, d’eau à la criée, de boissons gazeuses, négociant en journaux au kilo et fripier. Tout en commerçant, Massyre va à l’école primaire, au collège, au lycée et à l’université, fait une rencontre déterminante avec la problématique et l’Histoire, et devient professeur d’histoire et de géographie au lycée de la Montagne Blanche. Mais peut-on enseigner le passé dans le lieu de son commerce et de sa grande Histoire ? Il perd sa bien-aimée, la sublime Sawdette, lors d’un tirage au sort, et lui organise un mariage somptueux, renonce à sa part d’héritage au profit de ses sept soeurs, veut s’assurer que le salut du Maghreb viendrait d’une fraternité retrouvée entre Alger et Tunis, embrasse son père sur les yeux et décide de partir ailleurs, au-delà de la Montagne Blanche, à la recherche d’un manuscrit irakien. Mais cette quête du texte tant désiré va-t-elle lui donner la force de se débarrasser définitivement d’une maudite culpabilité ?

Ce récit est une autobiographie philosophique de l’auteur sur sa vie, de sa naissance jusqu’au jour où il décide de partir pour l’étranger. Il raconte sa quête constante de s’enfuir de la Montagne Blanche pour s’élever et trouver la réponse.
Tout jeune, gardien de chèvres, il découvrait comment gagner de l’argent en étant un fin commerçant et en trouvant quelles sont les activités à réaliser pour vendre facilement. Vendeur d’escargot, d’eau puis fripier, il rentre à l’école et continue jusqu’à obtenir un diplôme. Professeur d’histoire, loin en fait de ses aspirations inconscientes, à vendre de l’Histoire à des élèves pour la plupart pauvres comme lui l’était et donc à la recherche d’astuces pour rapporter un peu plus à leur famille, vendre sans acheteur réel, qu’il ne peut convaincre, il s’ennuie.
Ecrit dans la langue de Molière, l’auteur nous offre aussi un voyage dans la Tunisie d’en bas, celle qui est paysanne, celle qui est pauvre, bien loin de notre quotidien bien occidental. C’est un voyage vers une terre presque inconnue où dès le plus jeune âge, les enfants partent à l’aventure alors que nos enfants eux, ne se souciaient de rien, jusqu’à leur mariage.
Son histoire, malheureuse parce que pauvre, riche aussi parce que pleine d’espoir, de vie et d’amour, est aussi un drame, celui de l’amour pour une femme, et de l’histoire, la philosophie, la démocratie arabe.
L’écriture est fluide, bien que trop de fois, il accumule les acteurs dans une seule phrase, longue et fastidieuse, fidèle au caractère du personnage, des phrases nerveuses, souvent agaçantes, insistantes.
Ce récit c’est l’élévation de l’être, celui du petit gardien de chèvres, devenu philosophe respecté, celui qui regardait le temps passé les pieds dans la poussière, à l’homme de savoir qui cherche le temps pour accomplir sa destinée.
Un récit passionnant, exotique, nous faisant découvrir le beau pays qu’est la Tunisie mais aussi l’espoir d’un homme, d’un peuple, d’une nation, d’une famille.

Frankenstein, une biographie – Michel Faucheux

frankensteinÀ la fin du roman de Mary Shelley, le monstre disparaît, emporté par un radeau de glace. Il avait promis, ayant causé la mort de son créateur et de ses proches, de s’immoler sur un bûcher funéraire. Mais la fin ouverte du roman lui permet de s’émanciper de son créateur Frankenstein tout comme de la romancière Mary Shelley…
Depuis, libéré de toute emprise, le monstre n’a cessé d’errer de roman en pièce de théâtre, de pièce de théâtre en adaptation cinématographique, d’adaptation cinématographique en bande dessinée ou en jeu vidéo.
La créature de Frankenstein existe. Née des pouvoirs de la science, elle hante notre culture et pulvérise la séparation entre le réel et l’imaginaire. Jusque dans les avancées scientifiques les plus récentes, nous ne cessons de la rencontrer. Elle résume la tentation des temps actuels : dépasser les limites que nous assigne notre condition d’êtres humains.
Une biographie qui raconte la prodigieuse métamorphose du monstre en son créateur, son évasion du domaine de  la fiction et son errance dévastatrice dans notre quotidien.

Cette biographie de Frankenstein s’établit sur plusieurs aspects de l’œuvre. L’auteur de cet ouvrage nous replace dans un premier temps le récit dans son époque contemporaine. L’œuvre de Mary Shelley n’est pas décortiqué comme nous pourrions l’imaginer, en revanche, son mécanisme de création y est décrit de manière intense, passionnée. Le lecteur s’immerge dans la vie de Mary Shelley, d’avant sa naissance avec la vie de ses parents, pour mieux comprendre son enfance, et se sentir imprégner enfin par la psychologie de Mary lorsqu’elle écrit enfin les premières lignes de son roman.

Vient ensuite ce que suscita ce roman à son époque puis plus tard jusqu’à nos jours. D’une première pièce de théâtre, il devint films, nouvelles et romans, puis jeux vidéo et musique. Frankenstein, le créateur, à qui il donne dans la culture populaire son nom au monstre, sa création, dépasse l’œuvre originelle. Frankenstein, est devenu du vivant de son auteur, un être à part entière, approprié par son public.

Cette biographie est construite intelligemment, jusqu’à finir par la vision de Mary qui se définit aujourd’hui. L’homme joue à créer et dépasse même les plus grandes espérances, ou peurs, de l’homme. L’homme est devenu Dieu, il crée, il maîtrise la vie.

Avant de lire cette biographie, j’avais repris mon exemplaire de Frankenstein pour m’immerger à nouveau dans son univers, et cette biographie m’a permis de mieux comprendre l’œuvre, de mieux l’apprécier. Frankenstein a été immortalisé par Mary Shelley, il vit en nous désormais. Cette biographie nous permet de mieux l’appréhender.

Une biographie passionnante, qui ravira les amateurs bien sûr, mais qui pourra pousser les autres à découvrir et rencontrer Frankenstein.

Je remercie Babelio et L’Archipel pour ce partenariat.

babelio

Just Kids – Patti Smith

justkidsLa grande prêtresse du punk rock revient sur ses années de bohème dans le New York arty des années 70 et sur son amitié amoureuse avec Robert Mapplethorpe, son compagnon de galère et d’inspiration. Énorme succès international, cette fresque nostalgique et enivrante est le premier récit autobiographique de Patti Smith, artiste majeure de ces trente dernières années.

Just Kids est l’histoire, réelle, de deux jeunes adultes, tout juste sortis de l’adolescence, vivant à New-York à la fin des années 60, début 70, et qui essayent de vivre de leur art.

Cette biographie romancée par l’un des personnages, Patti Smith, nous fait découvrir l’amour de deux jeunes gens pour la musique, la peinture, et l’art dans tous ses états. Patti Smith et son compagnon Robert Mapplethorpe nous font vivre la vie trépidante, difficile et désinvolte, des artistes américains pendant quelques années, ces années de grande lucidité artistique.

Patti Smith a une grande facilité pour l’écriture, et arrive à nous faire vivre avec une passion dévorante les petits tracas de la vie de tous les jours, et c’est ce qui fait l’atout de ce roman, ce qui fait aussi qu’elle est une artiste différente, elle s’émerveille de tout, s’attend toujours au meilleur, et fonce quoi qu’il arrive. Cette facilité se retrouve dans ses poèmes et dans ses chansons. Elle nous fait découvrir aussi un artiste photographe, en conflit avec soi-même, Robert. Ils forment un couple, un couple d’amoureux, puis un couple d’artistes, le créateur et la muse. Ce roman est une ode à la réussite tant attendue, chère payée aussi, mais tellement belle. C’est un hommage vibrant à Robert Mapplethorpe, son premier amour, dans lequel nous la découvrons, dans sa nature profonde, avec les qualités d’une insouciante jeune femme, qui manie les mots avec aisance, mais aussi les doutes qui la font quelques fois presque abandonner, mais Robert y veille, comme un rempart.

Un roman biographique qui a trouvé le bon ton pour vous tenir d’un bout à l’autre, ne se limitant pas à nous décrire simplement deux êtres qui rencontrent le succès, mais plutôt, qui nous fait vivre une partie de la jeunesse américaine pendant une période artistiquement féconde.

Des objets racontent… Souvenirs d’enfance – François Bertin

souvenirsenfanceAvec l’ouvrage « Souvenirs d’enfance », c’est à une véritable découverte ou re-découverte des ces années mythiques que François Bertin nous invite. En effet, non seulement chacun peut, au fil des pages, découvrir un monde d’objets disparus ou enfouis dans les mémoires, mais chacun peut, en plus, les prendre dans ses mains, les faire vivre : on compte les billets de banque du portefeuille, on se passe les photos de famille arrivées de chez le photographe, on ouvre la boîte à bons points pour les recompter, on peut même signer le carnet de notes de l’école ou sentir « en vrai » le petit calendrier parfumé offert par le coiffeur !
Présenté sous coffret, l’ouvrage « Souvenirs d’enfance », par sa conception très nouvelle, est un véritable événement qui fait appel à tous les souvenirs et ravive toutes les émotions.

Ce livre est un vrai recueil d’objets des années 50 et 60 vu par l’enfant que l’auteur, François Bertin, était. On y retrouve quantité de petites choses qui ont fait le quotidien de cet enfant et des français pendant cette période. Mais ceux qui sont nés plus tard comme moi trouveront aussi une bonne partie de ces objets habituels.

Chaque page est dédié à un objet, tantôt un jouet comme ces cyclistes en métal, tantôt les bons points de l’école, et d’autres fois c’est la voiture de papa ou le tracteur du voisin. Chaque objet raconte une histoire et l’auteur aura rédigé ses souvenirs dans la bouche de l’enfant qu’il était pour une immersion encore plus complète du lecteur.

Au travers de cette centaine de pages, c’est la nostalgie de cette époque qui vous fera avancer, avec un petit sourire aux lèvres. Les plus petits, eux, n’arriveront pas à s’imaginer que l’on puisse tourner le café ou encore être menacé du martinet, mais la beauté du livre réside dans cette mémoire que l’auteur veut communiquer et laisser en héritage aux jeunes générations.

L’auteur écrit avec beaucoup d’amour sur cette époque, et vous entraîne avec lui dans un voyage dans le passé. Heureusement que ces objets et que époque est révolue, mais de temps en temps, un petite lecture vous redonnera le moral.

Fiasco ! Des écrivains en scène – Robin Roberston

fiascoJonathan Coe contraint de ramper devant le public d’un studio de télévision pour se soustraire au champ des caméras … Julian Barnes, s’adressant à son éditeur, est incapable de se souvenir du titre de sa seule nouvelle publiée … Rick Moody faisant une lecture dans une librairie où, suite à une erreur de date sur le programme, sa mère est l’unique auditrice … André Brink , lors d’une soirée littéraire, peine à discuter avec son éditeur. Finalement, il remarque une femme près du buffet et s’exclame : «Mais qui peut bien être cette pauvre femme, là-bas? «C’est ma femme», répond l’éditeur…
Découvrez ces grands moments de solitude désopilants racontés par des auteurs anglo-saxons.

Ce livre est un recueil de témoignages littéraires. Des auteurs, célèbres aujourd’hui, mais parfois pas du tout au moment des faits, racontent quelques anecdotes sur leurs rencontres avec des lecteurs lors de forums, fêtes, émissions ou magasins.
Ce livre nous raconte donc avec beaucoup d’humilité ces rencontres souvent désastreuses, mais toujours touchantes de sincérité. Des moments dont se souviennent ces auteurs, qui les auront marqué d’une tâche indélébile leur ego. Tous reconnaissent s’être retrouvés au milieu sans comprendre parfois pourquoi, entre le « ce gros nase » et la salle vide, ces quelques pages sont comiques et hilarantes. Des situations que vous ne voudriez peut-être pas vivre et qu’ils nous retranscrivent avec beaucoup de nostalgie.