Alors que tous dans la maison de retraite s’apprêtent à célébrer dignement son centième anniversaire, Allan Karlsson, qui déteste ce genre de pince-fesses, décide de fuguer. Chaussé de ses plus belles charentaises, il saute par la fenêtre de sa chambre et prend ses jambes à son cou. Débutent alors une improbable cavale à travers la Suède et un voyage décoiffant au cœur de l’histoire du XXe siècle. Car méfiez-vous des apparences ! Derrière ce frêle vieillard en pantoufles se cache un artificier de génie qui a eu la bonne idée de naître au début d’un siècle sanguinaire. Grâce à son talent pour les explosifs, Allan Karlsson, individu lambda, apolitique et inculte, s’est ainsi retrouvé mêlé à presque cent ans d’événements majeurs aux côtés des grands de ce monde, de Franco à Staline en passant par Truman et Mao…
Allan est un vieux bonhomme. Le jour de ses cent ans, il s’enfuit de la maison de retraite. Son périple commence dans la gare où il rencontre un guichetier peureux et un homme à la mine patibulaire à qui il vole une valise. Les ennuis vont commencer ici. Entre fuite vers l’avant et souvenirs d’un passé lointain, l’anniversaire d’Allan prend une tournure épique.
Je pourrais comparer ce roman au film Forrest Gump. Rappelez-vous, Forrest est un homme simple qui par mégarde, et avec beaucoup de chance, rencontre les plus grandes célébrités de son époques. Au même titre que ce héros du grand écran, Allan rencontre aussi les grandes figures du siècle, de Staline à Mao Tsé-tung en passant le Président Truman ou encore Churchill. Dans ses actes les plus anodins, et avec sa philosophie de la vie la plus simple qu’il soit, il voyage dans le monde entier, aide et participe au conflit révolutionnaire espagnol, à mettre au point la bombe atomique, à déjouer un attentat, à détruire une ville… Ces rétrospectives qui égrènent le roman nous permettent de connaître le vieillard de cent ans qu’il est devenu et pourquoi il se comporte ainsi. Et le pire, c’est qu’il souhaite vivre sa vie le plus simplement possible sans demander quoique ce soit mais le destin le pousse toujours vers la sortie la plus improbable. Et dans les situations les plus épineuses, il arrive toujours à s’en sortir avec un retournement de situation aussi farfelu que plausible.
L’écriture est facile. Sans lourdeur, elle permet au récit de prendre l’ampleur souhaité. Nous avons presque à faire à un récit d’aventures où s’enchaîneraient les actions à la manière d’un film. C’est d’ailleurs cet atout qui ressort du roman, c’est la manière très cinématographique que l’auteur utilise pour nous conter l’histoire et lorsque vous le commencerez, vous aurez du mal à le refermer avant la fin.
Les personnages et particulièrement le personnage principal, Allan, sont attachants, décrits autant physiquement que psychologiquement de façon très correcte, afin de pouvoir s’en faire une idée proche de ce que l’auteur s’imagine. Les rebondissements vous tiendront en haleine jusqu’à la fin. C’est un très bon roman, original, qui se laisse lire, où l’humour côtoie allègrement l’action.