La Guerre des Lulus 1917. La déchirure – Régis Hautière et Hardoc

1917. La guerre s’éternise. Le blocus naval mie en place par l’Angleterre, pour empêcher le ravitaillement des puissances centrales, provoque une pénurie alimentaire dans toutes les zones contrôlées par l’armée allemande. Dans cette Europe meurtrie, le périple des Lulus se poursuit. Malgré leur optimisme naturel, ils commencent à désespérer de revoir un jour l’abbé et les copains de l’orphelinat. Et, s’ils restent soudée dans l’adversité, des lézardes apparaissent dans leur belle amitié. Leur route, semée d’embûches, leur réserve toutefois de belles surprises et c’est d’un pas décidé qu’ils partent à la rencontre d’un pays qui leur est inconnu et de ses drôles d’habitants…

Les lulus se retrouvent en Allemagne après avoir pris un train au hasard. Leur retour se réalise avec quelques difficultés agrémentés de jolis moments et des moments plus difficiles. Mais ils feront tout pour retrouver leur chez-soi. Dans la peau d’enfants devenus adolescents, la guerre semble proche et si éloignée en même temps. La bande dessinée sur cet album me paraît pour une fois trop allégée. Tout va très vite, nous laissant dans l’attente de moments plus réalistes, mais celui-ci n’arrive pas. Nous avons envie de découvrir plus profondément les affres de cette guerre qui paraît sans fin… Graphiquement, c’est bien réalisé, j’aime beaucoup les personnages bien dessinés, et les décors variés. Un vrai plaisir. En réalité, l’ensemble tient bien la route, et la bande dessinée est plaisante, elle s’adresse bien sûr à un public jeune et pour ma part, même si j’y trouve un ou deux défaut, c’est un très bon épisode.

Mémoire à vif d’un poilu de quinze ans – Arthur Ténor

memoireavifMaximilien, dit Max, a quinze ans quand la première guerre mondiale éclate. Après s’être juré de devenir un grand journaliste, le voilà parti de Paris, à bicyclette, en direction du front. Grâce à la protection de Gaston, un soldat français à qui il a sauvé la vie, Max parvient jusqu’aux tranchées. Il découvre alors le terrible quotidien des poilus, les privations, la saleté, et surtout la mort en direct. Comme tous ses frères d’armes, il subira cette guerre et se rebellera contre l’inacceptable.

Max est un adolescent passionné par le journalisme. Mais la guerre va changé sa vision, il veut devenir reporter de guerre et son ambition va le menée jusque dans les tranchées du front.
Roman destiné à un public de collégien, il présente avec des mots crus, parfois violemment, ce que la première guerre mondiale était pour les soldats.
Bien écrit et très fluide, le roman est assez court mais suffisant pour le public visé. Les descriptions sont assez réalistes. Le dénouement va même au-delà de nos attentes, avec finalement un enfant, Max, traumatisé par la violence des hommes. Le personnage est vraiment attachant et les jeunes lecteurs tenteront certainement de s’identifier à ce jeune garçon courageux.
Très beau témoignage qui permet pour le centenaire de la der des ders de s’imprégner de cette ambiance délétère dans les tranchées. Très beau roman, mais trop court.

La grande guerre expliquée en images – Antoine Prost

lagrandeguerre1 450 000 morts, 3 à 4 millions de blessés, 600 000 veuves, 76 000 orphelins : c’est le bilan, pour la France, de la guerre de 1914-1918, celle que l’on appelle la Grande Guerre. Autant de chiffres qui dépassent l’imagination et nous poussent à nous demander comment le début du XXe siècle a-t-il pu accoucher d’un tel drame. Alors que les derniers poilus se sont éteints, Antoine Prost, historien émérite de la Première Guerre mondiale, nous explique cette douloureuse histoire avec beaucoup de précision, de clarté, et de pédagogie, répondant à de multiples questions : quelles sont les causes du conflit ? Qu’est-ce que la mobilisation ? Comment vivaient – et mouraient – les poilus ? Comment fonctionnaient les usines pendant la guerre ? Qu’est-ce qu’ont fait les femmes ? Pourquoi les Etats-Unis sont-ils entrés dans la guerre en 1917 ? Et enfin : comment est-on parvenu à la paix ?

Les chiffres semblent abstraits, l’époque est lointaine, mais ça fait peur tout de même, ils donnent le tournis. Alors comment expliquer un événement aussi tragique, horrible, à un enfant. Voici le livre qu’il vous faut, pour expliquer avec des mots justes, sans fioriture, sans image choquante, la guerre à un enfant de primaire. Cet enfant peut être le vôtre ou celui d’une classe, mais l’essentiel est de faire passer le message. Pourquoi cette guerre ?

Le livre est tel un livre de photographies, éclairant le lecteur sur la guerre, les combats, le front, mais aussi les arrières, la vie à la campagne, à la ville, l’effort demandée à toute une population. Ces photographies sont accompagnées de textes écrits comme si un adulte compréhensif répondait à un enfant, à son questionnement sur cette guerre qui devait être la der des der.

Le texte est facile à lire, compréhensible et pédagogue. L’auteur ne prend pas partie pour tel ou tel pays dans ce conflit qui en vit s’opposer des dizaines. Il explique clairement les faits en essayant de se positionner dans tel ou tel camps.

Les photographies relatent d’elle-même des difficultés de ces poilus mais aussi de ces femmes et vieillards restés derrière.

Sans montrer des photos horribles de gueules cassées, de charniers, la guerre est présentée grâce aux difficultés quotidiennes comme ce soldat enfoncé jusqu’au mollet dans la boue dans une tranchée. Les photos choquantes sont remplacées par des peintures et des illustrations donnant ainsi à cette guerre un aspect moins violent.

Le livre est intéressant, mérite d’être lu et débattu. Un livre à offrir aussi pour commencer peut-être à comprendre ce qu’est une guerre, afin d’éduquer nos enfants et faire en sorte que plus tard ils fassent tout pour éviter d’en arriver encore là.