Shangrila – Malcolm Knox

shangriaDennis Keith, alias DK, cinquante-huit ans, cent quinze kilos, vit camouflé derrière ses Ray-Ban et retiré dans un village de retraités avec sa vieille mère, ses troubles obsessionnels compulsifs et sa paranoïa. L’arrivée d’une jeune journaliste vient perturber sa routine : elle compte écrire sa biographie pour faire enfin le jour sur son passé et sa carrière mythique. Car DK, jeune prodige de la Gold Coast et premier champion du monde de surf, était une légende dans les années 1970. Bon gré, mal gré, il accepte de se replonger dans ses souvenirs : la succession de compétitions, sa dépendance aux drogues, la rivalité avec son frère, sa petite amie assassinée…

Shangrila est un roman sur la culture surf, sa médiatisation progressive, mais aussi un grand livre sur l’ambition et la célébrité.

Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Babelio et Asphalte pour ce partenariat.
Une journaliste vient interroger une figure du surf des années 70 pour écrire un article biographique. Elle est confronté à un retraité vivant avec sa mère parlant toujours comme un adolescent. Se raconte dans ses pages la vie en Australie dans les années 60 et 70, au commencement de la culture mondiale du surf, avant sa médiatisation à outrance. Comment les jeunes et les moins jeunes de l’époque innovaient pour dompter les vagues. Comment un petit garçon abandonné, adopté, devient le meilleur. La vie de cet adolescent lié à l’eau pour toujours.
L’écriture est un peu difficile. Le narrateur écrit comme le personnage parle et pense. Les premières pages sont donc assez dures à la lecture, mais finalement, l’habitude permet par la suite de prendre plus d’aisance avec le style.
L’histoire de DK, un champion des années 70 de surf, l’inventeur même du surf moderne pour les puristes, est en réalité une rétrospective sur cette époque. Une immersion dans l’Australie, dans une famille pauvre, où un génie va redonner vie à un sport qui se meurt, par son ingéniosité, son intelligence et sa ferveur. Le personnage de DK, à près de soixante ans, raconte sa jeunesse, son amour pour sa famille, sa maman et son frère, le surf, et sa petite copine. C’est touchant, même si le personnage peut être parfois agaçant, il est tellement authentique, lorsqu’il se confie, dans sa pudeur, qu’il est réellement vivant. L’atout de ce roman passe par la vie de cet homme, décalé avec son temps, lorsqu’il était jeune, et maintenant qu’il vieillit. En avance lorsqu’il était adolescent, complétement largué aujourd’hui.
Ce roman est un réelle immersion dans les années 70 en Australie aux côtés d’un junkie, pur génie du surf, confronté à ses obsessions. Un bond dans le passé et dans un univers assez mal connu. Et malgré un début un peu laborieux, ce roman est un réel plaisir de lecture, une très belle découverte…
Je remercie Babelio et Asphalte pour ce partenariat.
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