La Massaia Naissance et mort de la fée du foyer – Paola Masino

Ce roman est un classique italien, écrit dans les années 30, propose l’histoire d’une jeune femme, presque emprisonnée dans sa malle, d’une intelligence hors du commun, mais qui va s’ouvrir à la vie, aux contingences de la femme au foyer, aux obligations sociales, au risque de perdre sa brillance intellectuelle.
La critique de l’époque est pointue, la femme étant destinée à ne vivre que pour sa famille, sa maison, mais rappelons que l’homme, lui était destiné à mourir sur le champs d’honneur pour défendre sa patrie. C’est écrit avec une grande justesse, fluide, même si un quart du roman ne m’a pas plu. La première partie ainsi que le dénouement vous prennent au tripes, entre les incohérences qu’elle met au jour, et l’obstination qu’elle s’inflige comme une bête de somme.
Un beau roman, faisant découvrir ce que la critique littéraire de l’Italie d’avant-guerre pouvait écrire.
Je remercie les Editions de la Martinière pour cette découverte.

Quatrième de couverture Voici une petite fille qui a décidé de ne rien faire comme tout le monde. Elle a choisi de vivre… dans une malle. Oubliée de sa famille et de la société, entièrement absorbée par ses questionnements sur le sens de l’existence, elle ignore les devoirs qui incombent à toute femme. Car, sous l’Italie fasciste – où l’on devine que se situe le roman –, les femmes sont assignées au mariage et à leur foyer :  » Des enfants, des enfants !  » assénait Mussolini.
Sale, repoussante, cette étrange créature fait le désespoir de sa mère. Jusqu’au jour où elle cède à ses suppliques : adolescente, elle sort de la malle.
Dans une riche propriété, la jeune fille mariée, entourée de domestiques, semble renoncer à ses idéaux, et tente à tout prix de devenir une parfaite maîtresse de maison : une Massaia.

Edmond le film

Merci à Lecteurs.com de m’avoir offert deux places pour le film Edmond.
Edmond, c’est l’histoire de Edmond Rostand, écrivain, poète et auteur de l’une des plus célèbres pièces de théâtre, Cyrano de Bergerac. Le film débute sur un énième échec. Edmond se borne à écrire en vers alors que la mode en cette fin de XIXème siècle, c’est Feydeau et ces vaudevilles. Après deux ans à chercher l’inspiration, une rencontre bouleverse tout. Bien que la difficulté à écrire soit toujours là, c’est le stress de rendre une pièce dans des délais très et trop courts qui va le pousser à surpasser, mais pas que. Le film monte crescendo, avec des situations rocambolesques et des scènes inoubliables comme celle du balcon. Le film n’est pas que porté par un acteur, mais par une multitude qui chacun par leur rôle, leur touche, amène le spectateur à s’émerveiller devant la création, le théâtre, la poésie, jusqu’au dénouement magnifique. Le dialogue aura été je l’imagine l’une des obstacles de taille, puisque pour faire tenir le spectateur, le faire rire, tout en lui déclamant des vers aura été je n’en doute pas un sacré challenge.
Les décors sont superbes, du Paris d’il y a un siècle, à la brasserie, jusqu’au planche de théâtre, c’est superbe, les costumes, les coiffes, c’est comme il faut, ni trop, ni trop peu.
Un film qui se regarde avec beaucoup de plaisir, différent et pourtant amusant. Epoustouflant.

Sabrina – Nick Drnaso

Bande dessinée généreuse, Nick Drnaso propose ici une histoire assez critique, sur l’Amérique mais surtout les réseaux sociaux, les médias et les fausses informations (fake news). Sabrina a disparu et peu de temps après, une vidéo mettant en scène le massacre d’une jeune femme apparaît sur Internet. On ne reconnaît ni le meurtrier ni la victime. Calvin est militaire et accueille son pote, le petit ami de Sabrina, chez lui, pour l’aider à se remettre de cette tragédie. C’est à travers Calvin que nous vivons l’histoire. Comment vit il le harcèlement des internautes qui pensent que c’est un complot, comment un animateur de radio accuse le système, utilise la peur profonde des gens pour se mettre lui-même en avant. La critique est cinglante et la bêtise est illimitée. Ce récit est frappant de réalisme, et très d’actualité, comme nous pouvons même le voir en France et comment des gens sont poussés dans la rue pour manifester grâce à un matraquage des médias, et ce sans que ces moutons s’en rendent compte.
Le graphisme est par contre particulièrement moche. Simpliste au possible, j’aurais alors un coup de crayon mieux travaillé mais en noir et blanc. Tant pis, l’histoire porte cet album sur la pile des bandes dessinées à lire.

Baron Rouge Frères ennemis – George Pratt

Un homme qui se prétend journaliste approche le Baron Rouge, l’aviateur allemand réputé pour son invincibilité, alors alité dans un hôpital, au crépuscule de sa longue vie. Hans Von Hammer, le pilote, n’est pas dupe, et découvre rapidement que son interlocuteur porte un secret, lourd. L’échange, se déroule entrecoupé de flashbacks alternant ainsi l’espace feutré de la chambre d’hôpital avec la violence des champs de bataille.
Le récit est intéressant, et les secrets se dévoilent petit à petit, l’histoire étant plus dans l’approche psychologique de la mort. Le graphisme est quant à lui exceptionnel. Mettant en scène avec un côté cotonneux des souvenirs pour revenir toujours et de manière incessante au lit du mourant.
Une bande dessinée très intéressante, au graphisme bluffant.

Quatrième de couverture Le personnage du Baron Rouge, création de Robert Kanigher, est le héros de plusieurs ouvrages. La version qu’en donne George Pratt offre une profondeur supplémentaire à l’aviateur Hans Von Hammer, puisqu’il le met en scène à la fin de sa vie. Le dessin et les couleurs de Pratt sont révolutionnaires et transforment ces planches de bande dessinée en peintures en mouvement, véritable oeuvre d’art qui se redécouvre et se savoure avec un plaisir sans limites.

L’Assassin Royal 10. Vérité le Dragon – Hobb, Clerjeaud et Picaud

Dernier tome de la saga de L’Assassin Royal de Robin Hobb. Un dénouement à la hauteur. Ce dixième album, qui pour une adaptation en bande dessinée, propose un final fantastique. Fidèle aux romans, cette adaptation même simplifiée est très réaliste. Les pièces du puzzle sont bien mises en place et la vue se dégage. Impossible ici, maintenant, de vous raconter l’histoire de cet ultime album. C’est une soixantaine de pages pleines de rebondissements. Le graphisme est encore mieux réalisé. Les personnages, les décors, tout est propre, comme on l’aime. C’est un album à la limite de la perfection et qui termine une belle saga. Au terme de ces dix albums, l’adaptation de L’Assassin Royal est superbement maîtrisée. A lire bien sûr, je vous le recommande.

Quatrième de couverture Fitz et ses compagnons poursuivent leur route sur les traces de Vérité, laissant l’hiver et le royaume des montagnes derrière eux. La reine Kettricken conduit le groupe vers une carrière de pierre noire où, enfin, ils retrouvent le roi Vérité. Épuisé, complètement hagard, ce dernier les reconnaît à peine. Son esprit semble tout entier obnubilé par une seule tâche : sculpter son propre dragon pour ensuite l’éveiller grâce à l’Art et sauver les Six-Duchés. Partagés entre scepticisme et désespoir, Fitz et ses compagnons vont peu à peu entrevoir leurs destins. Des secrets et des identités vont se dévoiler, des prophéties se révéler et l’impensable se réaliser…

L’Assassin Royal 9. Retrouvailles – Hobb, Clerjeaud et Picaud

Retour dans le passé. Fitz retrouve le Fou, qui malgré lui suscite des jalousies. L’Art est présent dans cet album. Les héros doivent répondre aux attaques des ennemis de Fitz tout en parcourant les anciennes routes. C’est un album important, un peu moins épique, mais extrêmement porteur dans le récit. Beaucoup de pièces se mettent en place et le puzzle se termine petit à petit. Nous n’avons pas encore la vue d’ensemble, mais cet album ainsi que le précédent nous révèle un final fantastique. Au niveau du graphisme, c’est toujours aussi bien réalisé, il n’y a rien à dire, j’aime beaucoup le travail général, les personnages, les décors, tout est fait pour faire de chaque album de beaux albums.

Quatrième de couverture Fait prisonnier par les gardes de Royal, Fitz parvient à s’échapper grâce à Astérie-Chant-d’Oiseau, Caudron et OEil-de-Nuit, son loup. Mais, gravement blessé au cours de sa fuite, c’est presque mourant qu’il arrive enfin au Royaume des montagnes. Après une longue convalescence, c’est avec bonheur et étonnement qu’il retrouvera le Fou, métamorphosé ! Le Catalyseur et le Prophète blanc sont de nouveau réunis !

L’Assassin Royal 8. Astérie Chant-d’Oiseau – Hobb, Clerjeaud et Picaud

Le personnage d’Astérie la ménestrelle est l’un des personnages de cette fin de la saga qui prend de plus en plus d’importance. Elle suit Fitz persuadée qu’elle pourra assister à des événements qui lui permettront de chanter les plus grands moments du héros que va devenir le bâtard. Le récit est bien construit, avec des scènes violentes mais surtout nous avons droit à beaucoup d’explications sur ces éléments qu’on ne comprenait pas trop bien. Fitz est toujours poursuivi par les sbires de Royal. Graphiquement, la bande dessinée est vraiment réalisée avec justesse. Les personnages sont réalistes et les décors sont fournis sans être fouillis.
En somme, un très bon album qui est l’un des meilleurs de la saga.

Quatrième de couverture Après le fiasco de Gué-de-Négoce, Fitz a pu sauver sa peau de justesse. Seul, abandonné par son loup, et malgré son désir de rejoindre Molly et sa fille, il rejoint une caravane qui le mènera un peu plus près de son impérieux but : Vérité, son roi, l’appelle par l’Art. Le long voyage lui permet de rencontrer la ménestrelle Astérie Chant-d’Oiseau, une curieuse jeune femme qui veut être un témoin de l’Histoire pour en faire des chansons et qui en sait bien plus qu’on ne pourrait le croire au sujet de Fitz !

L’Assassin Royal 7. Gué-de-Négoce – Hob, Clerjeaud et Picaud

Episode important dans lequel Fitz fait des découvertes toutes aussi importante. Il se rend compte qu’il n’est pas seul à utiliser le vif, et surtout que sa vengeance est toujours une envie puissante en lui. Le personnage reste passionnant et la quête semble longue et semée d’embûches. Cette saga est vraiment bien réalisée, l’adaptation est réussie et propose malgré les albums qui se succèdent un moment de lecture toujours aussi plaisant. Le graphisme est toujours époustouflant. J’adore les personnages et leurs expressions. Un très bon album encore une fois, à lire.

Quatrième de couverture « C’est ainsi que doit vivre un roi : au milieu de l’art et de la grâce, il élève ainsi l’existence de ses sujets. J’avais un aperçu de mon ignorance et de la laideur d’un homme formé uniquement à tuer ses semblables. Ma résolution de tuer Royal n’avait pas changé ;seule vacillait mon assurance d’y parvenir ».

La huitième fille – Terry Pratchett

Ce troisième tome des annales du Disque-Monde est une perle. Nous reprenons le chemin de cet univers aux côtés de nouveaux personnages. Esk, huitième fille d’un huitième fils, et donc forcément, badaboum, elle est magicienne. Elle pourrait se contenter d’être une sorcière, grâce à Mémé, la sorcière en titre du village, mais le destin en a voulu autrement. Du début jusqu’à la dernière page, le récit est bien maîtrisé, les rebondissements nous tombent dessus sans crier gare, et l’humour omniprésent se lie merveilleusement bien avec le style de l’auteur. Le résultat est vraiment très bon. Bien sûr, ils passent par Ankh et croise quelques connaissances des deux premiers tomes de ces annales. Un bon roman, un humour cuisiné à point, on continue, c’est sûr.

Quatrième de couverture Sentant venir sa mort prochaine, le mage Tambour Billette organise la transmission de ses pouvoirs, de son bourdon, de son fonds de commerce. Nous sommes sur le Disque-Monde. La succession s’y effectue de huitième fils en huitième fils. Logique. Ainsi opère le mage. Puis il meurt. Or, il apparaît que le huitième fils est cette fois… une fille. Stupeur, désarroi, confusion : jamais on n’a vu pareille incongruité. Trop tard, la transmission s’est accomplie au profit de la petite Eskarina…

Michael Jackson – Chris Roberts

C’est le beau livre de la fin d’année 2018, ou pour les retardataires de ce début d’année 2019. Cette biographie sur l’un des plus grands artistes de ces dernières décennies est tout simplement une perle. Il y a un vrai plaisir à découvrir ce danseur, compositeur, chanteur… et j’en passe avec une vision plus réaliste que ce que les journalistes (ou plutôt ceux qui se prétendent l’être) ont bien voulu colporter sur Michael Jackson. Construit en trois grosses parties, nous découvrons dans un premier temps sa vie, son enfance, ou plutôt l’innocence de sa jeunesse volée pour un succès voulu par son père, puis le livre présente chacun des albums qu’il a fait en solo, avec les anecdotes qui ont permis leur création. La biographie est agrémentée de magnifiques photographies. C’est un superbe livre et quoique vous puissiez penser de cet artiste, Thriller est l’album le plus vendu de tous les temps dans le monde entier, Bad est dans le top 10. Quel artiste laissera autant d’oeuvres qui seront éternellement reprises ? Personne, sauf lui. C’est un livre qu’il faut dans sa bibliothèque, et avec ça, le prix qui est vraiment abordable. Je remercie Babelio et Gallimard pour ce partenariat.

Quatrième de couverture Des années 1970 à 2009, Michael Jackson a enflammé les publics et près de dix ans après sa disparition, sa magie continue d’opérer. Référence ultime de la musique pop, il a mené une vie hors norme, jalonnée de succès retentissants, des Jackson 5 à la préparation de l’O2 Arena en 2009, où plus d’un million de fans avaient rendez-vous. Chris Roberts pose un regard exhaustif sur la carrière de la légende : albums, enregistrements, concerts et apparitions publiques… une véritable encyclopédie somptueusement illustrée de ce géant de la musique.