Le Bourreau 2. Mascarades – Gabella et Carette

Ce deuxième épisode présente un personnage, le bouffon, qui se moque littéralement du bourreau et des nobliaux de Paris. Le Bourreau va mener son enquête et les révélations qu’il va découvrir sont des rebondissements à l’impact impressionnant. Le récit fantastique devient plus haletant jusqu’au dénouement. Ce deuxième épisode, alors que le premier nous avait déjà régalé, est encore plus intéressant. Mais, pour ma part, les auteurs auraient pu largement réaliser avec ce récit deux ou trois tomes facilement.
Au niveau graphique, les personnages sont exceptionnellement bien réalisés, la bande dessinée est très cinématique, et les déplacements des personnages vous en mettent plein les yeux, un vrai régal.
Un très bon deuxième album qui aurait pu largement faire une belle saga.

Quatrième de couverture Le Bourreau n’est plus le seul capable de miracles à Paris. Un mystérieux saltimbanque a fait son apparition, redonnant espoir aux Parisiens. Le Parlement a ordonné son arrestation, mais l’exécuteur est obsédé par cet enfant que le Bouffon a sauvé, et par l’étrange cave qu’il a découverte… Curieusement, les nobles sont déterminés à l’empêcher de fouiller dans cette direction. Le Bouffon, l’enfant miraculé, les nobles… Tout est lié, il le sent, mais par quoi ?

Carnet de poilu – Renefer et Gabrielle Thierry

Ce petit livre présente la correspondance de Renefer avec sa petite fille pendant la première Guerre Mondiale. Il lui envoie des croquis réalisé sur le front, en lui présentant une vision apaisante, pour ne pas l’effrayer. Mais au-delà de cette correspondance, le travail de Renefer est ici présenté dans ce qu’il y a de plus « pur ». Les dessins, réalisés sur le front, sont tel un premier jet, une esquisse du quotidien du poilu. Destiné à des enfants de primaire, ce petit livre est un bel hommage aux poilus, qui sont ici idéalisés, et pour cette Belle Petite Monde, cristallisés.

Quatrième de couverture Belle Petite Monde,
Puisque je ne peux pas te raconter comme autrefois des histoires, je vais tâcher de t’amuser un peu en t’écrivant ce que ton papa voit de drôle ici…
Pour sa fille de huit ans, Renefer, artiste et soldat sur le front, a raconté et dessiné la vie quotidienne des poilus dans les tranchées. Ce témoignage de première main unique, publié à l’identique cent ans après sa réalisation, a une portée universelle : il s adresse aux générations futures, à tous les enfants et donc aussi à nous, enfants, petits enfants et arrière-petits-enfants de la génération sacrifiée .
En plus du fac-similé du carnet de Renefer, cet ouvrage propose une biographie inédite de l’artiste illustrée d’oeuvres témoin de son style (du Paris 1900 jusqu’aux paysages d’Ile de France), des lettres du front illustrées, ainsi qu’une sélection de ses principales oeuvres de guerre (eaux fortes, lithographies).

Le Bourreau 1. Justice Divine ? – Gabella et Carette

Premier épisode qui présente un personnage fantastique dans une époque fin de moyen-âge, début renaissance, à Paris. Le bourreau est un justicier invincible. Invincible parce qu’il prend des mesures radicales pour s’effacer de la mémoire des gens, jusqu’à ne plus exister, et lui permettre ainsi de devenir ce qu’il est, une sorte de super-héros (mais pas des temps modernes, ou alors, des temps modernes pour l’époque). Bref, le récit est original avec dans ce premier épisode, la présentation du concept fantastique, basé certainement sur des pensées scientifiques, et ce qu’il en coûte à celles et ceux qui ne respectent pas la règle.
Graphiquement, c’est très bien réalisé et très propre, avec des personnages très dynamiques et des décors d’un Paris sombre, cruel, et pourri. Bande dessinée assez violente finalement, car tout est dans le geste de quelques cases uniquement et dans cette idée originale. Un premier tome très convaincant.

Quatrième de couverture Paris, dans un Moyen Âge finissant. À l’instant et à l’endroit de son choix, ils viendront tous, pour expier leur crime et mourir par son épée. Les Parisiens l’appellent « l’heure du Bourreau », et nul ne peut y échapper. Car celui qui applique la sentence est invulnérable. Bras armé du Parlement, il incarne une justice de classe qui va soudain vaciller lorsque face à lui se dresse le Bouffon, un saltimbanque capable de détruire toutes ses certitudes.

L’aviateur – Evgueni Vodolazkine

Innokenti est un homme de son siècle, il a l’âge de son siècle. Né en 1900 en Russie, il est envoyé dans un camps de travail après avoir été condamné pour meurtre. Mais pour alléger sa peine au quotidien, il accepte de devenir le cobaye d’un des plus grands scientifiques de l’époque. En 1999, il se réveille et découvre la Russie de maintenant. Près d’un siècle plus tard, les mentalités, la technologie, le mode de pensée, ne sont plus les mêmes. Comment Innokenti va vivre et survivre à cette fin de siècle dans la rue qui l’a vu naître, dans l’appartement qui l’a vu condamné.
Le roman nous décrit deux visions, celle de l’Union Soviétique, communiste, et aujourd’hui, la Russie, capitaliste. Deux pays différents, aux mêmes racines. L’auteur propose une réflexion poussée sur une quantités de sujets. Ainsi, ce qui peut paraître normal à une époque l’est moins dans une autre époque, et ce, quelque soit l’époque. L’homme s’adapte, et comme Innokenti nous le précise, mérite ses dirigeants. Dans un roman à l’écriture fluide, belle, typique, poétique, l’auteur apporte une réflexion philosophique, importante pour nous qui nous estimons être mieux qu’avant, moins bien qu’avant, nous qui nous comparons systématiquement, aux autres, à nous-mêmes.
Un roman superbe, qui loin des sentiers battus, nous fait réfléchir sur l’existence même de ce que nous sommes. Alors, élevons nous un peu, tel l’aviateur qui rêve de parcourir les cieux, et prenons de la hauteur.
Je remercie Babelio pour ce magnifique partenariat.

Quatrième de couverture Innokenti Platonov se réveille amnésique dans une chambre d’hôpital. A la demande de son médecin, et pour l’aider à reconstituer son histoire personnelle, il consigne dans un journal des fragments chaotiques de souvenirs : visages, images, histoires, odeurs. Peu à peu sa mémoire fait émerger la ville de Saint-Pétersbourg dans les premières années du XXe siècle, l’enfance et ses bonheurs, sa première jeunesse, les études, l’amour, la révolution dont il a subi d’emblée les contrecoups, et, enfin, le camp des Solovki. Et Platonov devine, petit à petit, atterré, qu’il est né en 1900 et s’est réveillé en 1999… A sa sortie de l’hôpital, une nouvelle vie l’attend. Tel un Robinson Crusoé, le héros favori de son enfance, Platonov doit s’adapter à un monde dont il ne connait pas les codes. A travers lui, le présent tente d’assimiler les leçons du passé, de distinguer la faute du pardon et se diriger vers l’avenir. L’Aviateur est un roman porteur de réflexions philosophiques profondes – le repentir, la responsabilité, la justice, l’histoire – dans lequel l’écriture fonctionne comme un liant dans un va-et-vient entre passé et présent. Une histoire bouleversante, empreinte de nostalgie, sur la mémoire et la culpabilité, sur un amour si puissant qu’il parvient à vaincre le chaos, et même la mort…

La cavale du Dr Destouches – Malavoy et Brizzi

Fin de la deuxième guerre mondiale, Paris. Le Dr Destouches aide tous les patients, qu’ils soient allemands ou juifs, ou tout simplement de simples malheureux. Obligé de quitter Paris avec sa femme, le couple se retrouve dans un hôtel en Allemagne, alors qu’il n’a qu’une idée en tête, récupérer son trésor enterré au Danemark. Le docteur est un personnage au caractère entier, fidèle à lui-même et qui pratique sa profession avec beaucoup d’empathie, sans jamais prendre le parti de l’occupant ou de l’occupé. Le récit est bien construit avec cette fuite toujours plus loin dans les lignes ennemies pour tenter de s’en sortir. Agrémenté de quelques scènes comiques, le docteur est un personnage attachant, avec de gros défauts malgré tout, mais tellement humain.
Le point fort de cette album réside dans le graphisme. Un noir et blanc maîtrisé. Des personnages magnifiques, aux traits très expressifs. Un vrai régal pour les yeux. Une grande maîtrise de cet art qu’est le dessin. J’ai adoré les détails, les expressions, les décors, tout est superbement bien réalisé, pour accompagné un récit pointu.

Earthdawn – Le livre des règles

Earthdawn se veut différent par son background riche dans lesquelles, les joueurs sont une race qui ne sera jamais la race dominante dans cet univers. Le monde de Barsaive étant dominé par des monstres intelligents, les Horreurs. Avec ce background intéressant, le système de jeu est complet, parfois un peu trop, et le système de magie est franchement pénible à bien maîtrisé. A vouloir être différent, ça devient une usine à gaz, et soit vous avez une perte de role playing, soit vous allégez les règles. On comprend que l’univers est héroïque, un monde médiéval fantastique brutal, violent. Et le gros problème, c’est que le système pousse à faire du donjon plus qu’autre chose avec des objets magiques à chercher et des Horreurs à dézinguer.
Le livre est généreux avec beaucoup d’éléments pour commencer à jouer, mais pas de scénario pour commencer, rien. 300 pages de règles à bouffer, et pas de quoi s’essayer. Dommage. Un gros background vraiment bien travaillé, original, mais un système lourd et pas de scénario pour se donner une idée dans quoi les concepteurs voulaient nous lancer. Double dommage.

Quatrième de couverture Le livre de base se présente sous la forme d’un épais livre de 340 pages. Il est découpé en 21 chapitres.

Après une courte introduction sur Earthdawn et le jeu de rôle en général, une courte nouvelle suit. Vient ensuite un aperçu général de l’histoire du monde. On y raconte comment Thera fut fondée, quelle fut sa relation avec les Horreurs, comment le Fléau a pu être prédit, l’expansionnisme des Therans, les guerres d’orichalque, la construction des premiers kaers, le schisme elfe, la naissance de Throal, le Fléau lui-même et le retour à la surface.

Viennent ensuite les concepts du jeu. La mécanique de base y est expliquée, ainsi que les termes techniques. La table des niveaux/dés d’actions est définie. Un très bref survol de la magie, des horreurs, des Noms et des Passions finit ce court chapitre.

Toutes les races principales du jeu sont décrites après. Ces descriptions relèvent plus du background que de la technique. Une petite citation typique accompagne les illustrations des races.

Avec le chapitre suivant, on commence la partie technique. Toute la création des personnages y est couverte. Une page résume celle-ci. Vient ensuite la description détaillée de chaque étape. Le choix de la race, de la discipline, le tirage, l’achat des caractéristiques principales, le calcul des caractéristiques secondaires et l’achat des compétences sont couverts. Une brève aide à la description de son personnage clôture le sujet.

Vient ensuite la description complète des disciplines. Pour chaque discipline une petite description est faite. On a également droit aux caractéristiques les plus importantes, les restrictions raciales, la description du rituel karmique et les compétences artisanales possibles. Y sont ensuite couverte la liste des talents jusqu’au 8ème cercle (les cercles suivants sont décrits dans le Compagnon). Pour chaque discipline, on trouve un personnage typique du premier cercle avec talents, caractéristiques complètes et équipements. Ceci facilitera la création des personnages pour les débutants, ou accélérera les débuts de parties impromptues. Le chapitre suivant décrit par le menu tous les talents de chaque discipline. Mais au préalable, on a droit à quelques pages sur l’utilisation de ceux-ci. Les compétences viennent juste après. De même, les règles d’utilisations précèdent l’énumération des compétences proprement dites. Elles sont classées en plusieurs types (général, de connaissances et d’artisanat).

La magie est couverte longuement dans le chapitre suivant. Les Cycles de la Magie nous sont expliqués. Vient ensuite la description du plan Astral : sa nature et l’interaction que les personnages ont avec. La théorie magique est expliquée ensuite. On y parle de tous les concepts de la magie si particulière d’Earthdawn tels les Noms, les Filaments et l’utilisation des objets magiques. On y aborde le lancer des sorts, et on finit par la Magie du Sang.

Le lancement des sorts est enfin abordé complètement après cela. Quels talents sont utilisés, qu’est-ce qu’une Matrice, quel est leur type, etc. L’apprentissage de nouveaux sorts est présenté de la même façon. Les désagréments sont expliqués en détails juste avant de présenter la liste des sorts par discipline et par cercle.

Le chapitre sur le combat fait suite à celui sur la magie. En relativement peu de pages, on y apprend comment blesser voire tuer son prochain. L’initiative, les actions possibles, leur résolution, les dommages, etc. sont détaillées par le menu. Toutes les options classiques et parfois moins classiques sont couvertes : position défensive, utilisation des boucliers, assommer, etc. Les blessures ainsi que les différentes manières de guérir achèvent ce chapitre.

Un chapitre plus fourre-tout suit. L’escalade, les chutes, le poison, les pièges sont autant de sujets abordés. Les transports terrestres, maritimes et aériens ont droit à quelques petits paragraphes. L’inévitable partie sur l’expérience lui succède. On y apprend comment, en récoltant des points de légendes, les héros peuvent augmenter leurs talents et leurs compétences et ainsi accéder aux cercles suivants. De même on détaille différentes techniques telles que celle du Maître Fantôme, permettant d’interroger les grands maîtres du passé afin d’acquérir leur savoir.

L’habituel chapitre du maître de jeu fait suite. On peut y trouver divers conseils sur comment interpréter les règles, être flexible, créer des aventures, accorder les points de légendes, etc. Tout le matériel achetable (armes, armures, biens divers) est décrit par le menu.

Les objets magiques d’Earthdawn sont ensuite couverts. Leurs pouvoirs sont effectivement exposés, mais aussi la façon de les maîtriser. En effet, il faut d’abord en savoir suffisamment pour tisser un filament vers l’objet en question. Cette opération magique n’est accessible qu’au magicien ou au combattant du 4ème cercle et plus.

Les créatures sont disséquées dans un des derniers chapitres. On y trouve aussi bien certains grands classiques tels les griffons, les zombies, les dragons ou les goules que des créations originales (épineux, ogres jumeaux, …). Mais le plat de résistance se situe vers la fin avec les horreurs. Les vrais méchants du monde d’Earthdawn ont droit à plusieurs pages de ce chapitre. Elles sont couvertes en long en en large dans le supplément homonyme qui leur est consacré. Et leurs pouvoirs sont proprement terrifiants.

Les Passions sont passées en revue juste après. Plutôt que des dieux, les Passions sont l’incarnation, l’avatar des grands principes du monde : l’art, la richesse, l’énergie, la rébellion, la justice ou la valeur. Les personnages peuvent devenir des questeurs. Sans être des prêtres, ce sont des personnes qui essaient de vivre pleinement les idéaux et les valeurs d’une Passion célèbre. Cela leur apporte quelques pouvoirs en relation avec la Passion choisie.

On termine par un survol extrêmement succinct du monde d’Earthdawn. Il est clair que c’est dans les divers suppléments que la richesse de ce monde se dévoile.

On complète le tout par un index, une feuille de perso, et une carte du monde.

Batman Dark Knight Edition Intégrale – Miller, Janson et Varley

Bande dessinée de la fin des années 80. Le dessin, le coup de crayon en est typique. Mais l’essentiel n’est pas dans le graphisme, tout se passe dans le récit. L’histoire est sombre. Batman a disparu depuis 10 ans. Le crime a repris ses droits sur Gotham. A plus de cinquante ans, Bruce Wayne reprend du service. Le récit montre une Amérique corrompue, sale, dégueulasse, mais présentant un façade puritaine bien hypocrite. Batman, ou plutôt Bruce Wayne, en reprenant du service, doute. Pris entre la quête de la justice et ses vieux démons, Batman n’est finalement que l’homme caché derrière un masque, un homme qui se ment. Le récit est très bien réalisé, bien construit avec un aspect psychologique intéressant, loin du typique Batman ou autre. Heureusement que le récit est bon, parce que je n’adhère pas au graphisme vieillot.

Quatrième de couverture Des années après avoir pris une retraite forcée, Bruce Wayne est devenu un quinquagénaire aigri et porté sur l’alcool. Mais la plongée de Gotham City dans le crime et le désespoir va le pousser à redevenir le justicier Batman. Traqué par la police et le gouvernement, le Chevalier Noir va mener sa dernière horde sauvage.

Le Prophète Noir – Denis Lereffait

Ce roman de science-fiction se déroule dans plusieurs millénaires. Les humains colonisent petit à petit les planètes. Le capitaine Oxford, vend ses compétences, son équipe et son vaisseau cargo pour transporter de la marchandise. Mais son savoir faire ne passe pas inaperçu, et rapidement il lui est demandé d’aller sur une comète particulière. Ou alors, est ce parce qu’il est justement un ancien Star Explorer.
Nous sommes rapidement dans l’histoire, mêlant action et enquête, qui tire les ficelles, et le capitaine Oxford n’aura de cesse d’enquêter pour le savoir. Les personnages principaux sont attachants, et c’est très facilement que nous nous lions d’amitié avec l’équipe du capitaine Oxford qui est loin d’être caricatural. Le récit est intéressant avec des rebondissements qui parsèment l’enquête, même si certains passages m’ont paru un peu long, parce qu’ils n’amènent rien au récit. Le dénouement propose une suite. L’écriture est fluide, facile. Nous nous plongeons rapidement dans l’univers de l’auteur, un soap opera à la française.
Ce premier opus est intéressant et me donne envie de continuer à vivre les aventures d’Oxford.
Je remercie Rivière Blanche pour cette découverte.

Quatrième de couverture Théomose OXFORD, Star Explorer banni de sa guilde, survit en vendant les services de son cargo aux plus offrants. Que l’on veuille le tuer n’est pas nouveau, mais que sa mort serve un complot à l’échelle de la galaxie change tout. Entre alors en scène le Prophète Noir…