Le dernier été – Benedict Wells

Robert Beck est un professeur de musique, célibataire, qui a le sentiment de passer à côté de quelque chose dans sa vie lorsque parmi ses élèves, il y découvre une pépite, Rauli, un jeune homme doué d’un don pour la composition. S’ensuit alors une quête qui va le mener de Munich jusqu’en Turquie pour finir en Italie. Une aventure, un été, qui va lui permettre de se sentir vivant.
Ce roman est écrit par un jeune auteur allemand, il a 19 ans, mais très vite on comprend que sa jeunesse n’altère en rien sa vision de la vie. Cette facilité à se projeter dans l’autre, plus grand, plus vieux, plus sage, est grisante. L’auteur nous présente une tranche de vie intense, passionnante, dans laquelle nous suivons des personnages attachants, avec de vraies qualités humaines, mais bourrés de défauts qui en font finalement des gens normaux. Les héros de ce romans sont des gens comme vous et moi, normaux. Mais ceux-là sentaient l’étincelle disparaître et ce dernier été, c’est le baroud d’honneur.
Le style n’est pas encore parfait, mais bien travaillé. Et j’ai senti un changement subtil mais brutal à un moment, le style change, comme si la main était différente. Malgré tout, ce roman est passionnant, vrai, bien écrit, fluide, rafraîchissant, presque épique, ou comment transcender la vie pathétique d’un prof de musique sans talent.
Je remercie Lecteurs.com et les éditions Slatkine & Cie pour ce partenariat.

Quatrième de couverture  » J’ai besoin de souvenirs, tout ce qui compte ce sont les souvenirs.  » Un prof guetté par la quarantaine, une fille qui n’est pas son genre, un guitariste prodige et l’illusion de pouvoir rattraper le temps perdu.

La fin de la solitude – Benedict Wells

Jules est petit dernier d’une fratrie de trois enfants, il est jeune quand ses parents décèdent brutalement et se retrouve à l’internat. Commence alors une vie de séparation, de retrouvailles, de disputes et de réconciliations. Le récit s’étale de ses huit ans jusqu’au sept-huit ans de ses propres enfants. C’est un drame familial et chacun des trois enfants va réagir à sa manière pour arriver jusqu’au dénouement avec beaucoup de difficultés parfois. Les personnages sont extrêmement attachants. On se retrouve aux côtés de Jules, de ses peurs, de ses envies, de son refus de voir le tragique et d’imaginer toujours un futur plus flamboyant. Les personnages secondaires sont aussi importants car ils construisent Jules, Liz et Marty et les font paraître encore plus humains, ils sont complexes, réels, avec leurs incohérences parfois, leur maturité et donc leur point de vue qui évolue au fur et à mesure que les années passent.
Wells écrit un roman magnifique, alors qu’il n’a qu’une vingtaine d’années, il semble avoir vécu plusieurs vies pour avoir autant de justesse dans son récit d’une vie bouleversée. Le style est d’une grande fluidité, le roman se lit presque d’une seule traite et je retrouve un style assez proche d’une roman que j’avais déjà lu il y a quelques années, un roman d’un auteur allemand, un style typique et différent, un style vivant, actuel, très contemporain et plein de sagesse. Ce livre c’est une pépite.
Je remercie Lecteurs.com pour cette découverte fantastique.

Quatrième de couverture « Je suis entré dans le jardin et j’ai fait un signe de tête à mon frère. J’ai pensé : une enfance difficile est comme un ennemi invisible. On ne sait jamais quand il se retournera contre vous. »

Liz, Marty et Jules sont inséparables. Jusqu’au jour où ils perdent leurs parents dans un tragique accident de voiture dans le sud de la France. Placés dans le même pensionnat, ils deviennent vite des étrangers les uns pour les autres, s’enfermant chacun dans une forme de solitude. Jules est le plus solitaire des trois lorsqu’il rencontre Alva, qui devient sa seule amie. Son obsession. Vingt ans plus tard, Jules se réveille d’un coma de quelques jours. À la lisière de l’inconscient, il se souvient.

A contresens – Tom Liehr

contresensTim Köhrey, orphelin, passe une enfance trop tranquille au sein d’une famille d’accueil anesthésiée, dans la banlieue de Hanovre. Pour lui, la vraie vie va enfin commencer à l’été 1980, à l’aube de son adolescence, quand sa famille déménage. Tim se retrouve plongé dans un Berlin-ouest en pleine effervescence, battant au rythme de l’amitié, de la musique, du grand amour. Mais il va finir par tout perdre, en une fraction de seconde. Ce n’est qu’au millénaire suivant que Tim, DJ désabusé à la recherche du bouton rewind, cesse de se laisser porter par la vie et décide de partir à sa rencontre… quitte à prendre parfois quelques contresens. Un roman pop, doux amer et sans temps mort, sur les occasions manquées, les rêves mis de côté et le besoin de changer de vie.

Avant de commencer cette chronique, je remercie BoB et Asphalte pour ce partenariat.

Tout au long de ce roman qui nous place dans la peau de Tim, nous découvrons la jeunesse puis l’adolescence, et enfin l’âge adulte d’un allemand des années 80 jusqu’à nos jours. Tim n’est pas gâté par la vie, il perd ses parents très jeune, et est placé dans une famille d’accueil apathique. Dans la peau de Tim, nous vivons son adolescence, avec ses joies, ses humeurs, ses peines. Et très vite, il se laisse aller, la vie le menant, le ballotant, pour se poser dans un endroit un peu perdu, dans une existence molle. Jusqu’à ce point de l’histoire, on se laisse transporter facilement tellement l’écriture est facile, l’auteur nous faisant aimer ce Tim comme nous-même.

Puis Tim revient à Berlin pour reprendre en main sa vie. Et j’avoue que j’ai eu énormément de mal à lâcher le livre tellement je voulais savoir ce qu’il allait découvrir, quelles décisions il comptait prendre.

Un très bon roman que je recommande vivement de lire.

Je remercie BoB et Asphalte.

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