lepeebrisee« Imric n’eut qu’un bref aperçu d’une massive silhouette encapée, chevauchant une monture plongeant vers la terre, plus rapide que le vent, un gigantesque cheval à huit pattes monté par un homme à la longue barbe grise et au chapeau à larges bords. L’éclat de la lune accrocha la pointe de sa lance et son oeil unique… Il traversait les cieux à la tête de sa troupe de guerriers morts, et les chiens aux yeux de feu aboyaient comme le tonnerre. Sa corne hurla dans la tempête, les sabots de sa monture tambourinaient comme la grêle tombant sur un toit ; et la pluie se déchaîna sur le monde. »
Voici l’histoire d’une épée qu’on dit capable de trancher jusqu’aux racines mêmes d’Yggdrasil, l’Arbre du Monde. Une épée dont on dit qu’elle fut brisée par Thor en personne. Maléfique. Forgée dans le Jotunheim par le géant Bölverk, et appelée à l’être à nouveau. Une épée qui, une fois dégainée, ne peut regagner son fourreau sans avoir tué. Voici l’histoire d’une vengeance porteuse de guerre par-delà le territoire des hommes. Un récit d’amours incestueuses. De haine. De mort. Une histoire de destinées inscrites dans les runes sanglantes martelées par les dieux, chuchotées par les Nornes. Une histoire de passions. Une histoire de vie…

Ce roman de fantasy se déroule dans le monde parallèle des elfes et des trolls au moyen-âge. L’épopée est celle de Skafloc, un enfant volé par les elfes, éduqué par ces êtres de faëries. Apprenant auprès des elfes, il tombe amoureux d’une humaine qui va provoquer sa chute.
Ce roman écrit dans les années 50 n’a été traduit que récemment. La préface de Michael Moorcock annonce un récit épique et merveilleux, comparable au Seigneur des Anneaux de Tolkien, peut-être même plus passionnant.
L’écriture est fluide, très rythmé agrémentant les chapitres de quelques tirades sans faire des pages de poésie comme vous aurez pu le lire chez Tolkien. C’est avc une juste mesure que l’auteur écrit son roman, sans fioriture ni lourdeur.
L’univers décrit est celui de l’univers des fées, elfes, trolls et autres créatures magiques. Se mélangeant à notre monde, ce monde se révèle être merveilleux avec ses beautés et ses horreurs malgré tout, se confrontant de temps en temps à notre monde par des événements inexplicables.
Le récit est très épique, décrivant un monde cruel en guerre où deux guerriers vont s’affronter et définir l’avenir de ce monde en perdition. Les raisons de cette chute sont à lire à travers les lignes. Avec la montée du christianisme au moyen-âge, les hommes ne s’en remettent plus qu’à un seul Dieu, délaissant les anciennes croyances et la nature, oubliant les légendes, tuant ainsi des millénaires d’histoires et d’imagination. C’est cette confrontation symbolisée par ces deux guerriers, l’un humain, l’autre d’origine mystique, que nous retrouvons, l’homme se pliant à Dieu contre les antiques croyances.
Les personnages sont expressifs et intéressants, les elfes sont immortels, mais l’amour se refuse à eux, les laissant dans l’ennui d’une existence longue, alors que l’homme, lui, est soumis à des émotions puissantes, vivantes, mais il n’est qu’une goutte d’eau dans la vie d’un seul elfe.
Ce roman est passionnant finalement, avec une morale et une étude poussant à la réflexion sur l’arrivée du monothéisme et le reflux de ces croyances ancestrales, magnifiques, oubliées pendant des siècles et que de nos jours, nous tentons vainement de retrouver, afin de renouer avec un monde riche.
Que vous soyez ou non passionné de fantasy, c’est un roman à lire, un roman plein de philosophie portant en lui une morale puissante.
Je remercie Libfly et Le Bélial pour ce partenariat.
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